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Crystal Pite illumine le Ballet national du Canada au TCE

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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 12-X-2024. Dans le cadre de Transcendanses.
Passion. Chorégraphie : James Kudelka. Musique : Ludwig van Beethoven. Concerto pour piano en ré majeur op. 61A, 1er mouvement. Costumes : Denis Lavoie. Lumières : Michael Mazzola.
UTOPIVERSE. Chorégraphie : William Yong. Musique : Benjamin Britten (extraits de 7 œuvres). Costumes : William Yong. Lumières : Noah Feaver. Projection : Thomas Payette.
Angel’s Atlas. Chorégraphie : Crystal Pite. Musique : Owen Belton. Musiques additionnelles : Piotr Ilitch Tchaïkovski et Morten Lauridsen. Conception de l’arrière-plan lumineux : Jay Gower Taylor et Tom Visser. Lumières : Tom Visser. Costumes : Nancy Bryant
Avec les danseurs du Ballet national du Canada. Orchestre Prométhée, direction : David Briskin

Retour, sept ans après son dernier passage, du au Théâtre des Champs-Élysées avec un triple programme de premières françaises signées Kudelka, Yong et Pite.


Lorsque le rideau se lève pour Passion de , nous sommes transportés au cœur d'un tableau de Degas ou de Toulouse-Lautrec, représentant la scène d'un ballet romantique, mais, au milieu des ballerines en long tutu blanc, se détache un couple très contemporain. Un contraste saisissant entre deux versions de l'amour : le couple doux et romantique, enchaînant les pas académiques, et un couple passionné et intense, dont les portés audacieux vibrent au milieu des danseurs classiques. Les deux couples évoluent en parallèle, alors que s'égrènent les notes du Concerto pour piano en ré majeur de Beethoven, joué par la pianiste , accompagnée par l' (c'est un vrai luxe que d'avoir un orchestre live pour accompagner ces représentations !)
Ce ballet créé par en 2013 pour le Houston Ballet est entré au répertoire du , en novembre 2023. Le couple contemporain offre la magnifique interprétation d'un couple en pleine maturité, incarné lors de la première par et .


Utopiverse
, la première pièce de pour le se veut ambitieuse et spectaculaire. « Travailler avec ces dix-huit danseurs du Ballet national du Canada pour la création d'Utopiverse a été une expérience vraiment profonde et enrichissante » souligne , chorégraphe originaire de Hong-Kong à la riche carrière occidentale, dont le premier engagement était en Allemagne, à Hambourg. Formé aux techniques Graham et Cunningham, il s'est cependant appuyé sur la technique classique des danseurs pour exploiter au maximum leurs possibilités. Le très haut niveau des danseurs du Ballet du Canada est un atout pour le chorégraphe.

La dimension plasticienne de l'œuvre voulue par le chorégraphe, avec son vaste anneau de lumière et ses vidéos immersives, la rend sans conteste attractive. S'inspirant du Paradis Perdu, de John Milton, Yong a dessiné une utopie, à l'intersection de la technologie et de la nature, pour imaginer à quoi ressemblerait le futur. La pièce parle de l'évolution du monde qui nous entoure et de la façon dont nous nous efforçons d'atteindre la perfection. Mais on se perd un peu dans la quête utopique de personnages mal identifiés, même si les figures centrales d'Adam et Eve (rebaptisés Leo et Lotus) émergent de ce paradis perdu futuriste.

Le choix pour l'accompagnement musical de différentes œuvres de , dont le premier mouvement du Concerto pour violon op. 15, merveilleusement interprété par , ajoute une dimension onirique et fantastique à cette chorégraphie créée en mars dernier à Toronto.

La soirée se termine avec Angels' Atlas, une pièce de qui n'avait encore jamais été présentée en France. L'art de la composition de la chorégraphe canadienne est à son acmé dans ces somptueux tableaux de groupe, mis en valeur par la musique d' (enregistrée, cette fois-ci). Comme toujours, elle alterne des unissons puissants basés sur la pulsation et le flux et reflux autour du mouvement, et des duos sublimes entre force et abandon, marqués par une grande sensualité et sensibilité. Le nombre démultiplie l'effet de tableaux très picturaux, sculptés par les lumières magiques de qui se déploient sur un arrière-plan lumineux imaginé par , partenaire et scénographe de . Il s'agit d'un système analogique qui permet de manipuler la lumière réfractée, offrant une infinie possibilité d'obtenir des effets visuels saisissants. Devant ce mur de lumières changeantes et profondes, la pièce très sobre évoque la mort et convoque l'Au-delà, tout en restant ancrée dans la terre autour des vivants. Elle doit beaucoup à l'harmonie parfaite des danseurs entre eux, qui ne forment qu'un seul corps et un seul cœur battant à l'unisson. Une réussite totale qui nous transporte !

Crédits photographiques : © Karolina Kuras

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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 12-X-2024. Dans le cadre de Transcendanses.
Passion. Chorégraphie : James Kudelka. Musique : Ludwig van Beethoven. Concerto pour piano en ré majeur op. 61A, 1er mouvement. Costumes : Denis Lavoie. Lumières : Michael Mazzola.
UTOPIVERSE. Chorégraphie : William Yong. Musique : Benjamin Britten (extraits de 7 œuvres). Costumes : William Yong. Lumières : Noah Feaver. Projection : Thomas Payette.
Angel’s Atlas. Chorégraphie : Crystal Pite. Musique : Owen Belton. Musiques additionnelles : Piotr Ilitch Tchaïkovski et Morten Lauridsen. Conception de l’arrière-plan lumineux : Jay Gower Taylor et Tom Visser. Lumières : Tom Visser. Costumes : Nancy Bryant
Avec les danseurs du Ballet national du Canada. Orchestre Prométhée, direction : David Briskin

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