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Mikhail Pletnev : Intégrale des Concertos pour piano de Sergueï Rachmaninov

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Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Concerto pour piano n°1 en fa dièse mineur op. 1 ; n° 2 en ut mineur op. 18 ; n° 3 en ré mineur op. 30 ; n° 4 en sol mineur op. 40 ; Rhapsodie sur un thème de Paganini op. 43 ; Mikhail Glinka (1804-1857) : L’Alouette dans un arrangement pour piano de Mikhail Pletnev. Mikhail Pletnev, piano. Rachmaninov International Orchestra (RIO), direction : Kent Nagano. 2 CD EuroArts. Enregistrés en direct le 30 et 31octobre 2023 au Rosey Concert Hall de Rolle en Suisse. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 81:25 + 81:44

 
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Afin de célébrer le 150ème anniversaire de la naissance de Sergueï  Rachmaninov, le pianiste Mikhail Pletnev et son nouvel orchestre, le , dirigé pour l'occasion par , proposent une lecture juste mais quelque peu austère des concertos pour piano et de la Rhapsodie sur un thème de Paganini.

En proposant une lecture plus décantée, plus intériorisée, faisant fi de tout pathos excessif et de toute virtuosité emphatique, Mikhail Pletnev signe avec cette intégrale une interprétation à l'effusion contenue, moins flamboyante que celle de ses enregistrements précédents (Concerto n° 1 et Rhapsodie, 1987) mais d'une justesse de ton remarquable, en parfaite symbiose et équilibre avec le RIO pour sa première apparition en concert.

Ce nouvel orchestre, le , dont c'est ici la première présentation « officielle » n'est pas le moindre intérêt de ce nouvel album. Fondée en 2022 par Mikhail Pletnev qui en est le directeur artistique, cette nouvelle phalange, regroupant des musiciens russes, ukrainiens et européens, est née des cendres de l'ancien Orchestre National de Russie, fondé par le même Pletnev en 1990, soutenu à l'époque par Gorbatchev, puis dissous dès le début de l'invasion de l'Ukraine, poussant au chômage bon nombre de musiciens russes, victimes du douloureux et bien injuste dilemme que l'on sait…

A nouvel orchestre, nouveau piano, c'est donc sur un Shigeru Kawaï (SK), à la sonorité particulièrement claire, spécialement conçu à son attention, que Pletnev se lance dans ce marathon rachmaninovien réparti sur deux soirées, captées en direct au Rosey Concert Hall de Rolle, en Suisse.

Une intégrale qui s'ouvre avec le Concerto n° 1 (1891, révisé en 1920). Œuvre de jeunesse, composée lors des études du compositeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Pletnev en livre aujourd'hui une lecture assez brillante, chantante, extravertie, virtuose et percussive en parfait accord avec la signature musicale de son auteur, tant dans l'invention mélodique du Vivace, que dans le climat nocturne de l'Andante, ou dans l'écriture pianistique virtuose du Finale.

Le Concerto n° 2 op. 18 (1901) est interprété, à l'inverse, avec beaucoup de retenue. A la fois méditatif, lyrique et virtuose, on y admire la richesse de l'orchestration dans un superbe dialogue avec l'orchestre (vents) et tout particulièrement la magnifique cantilène de la clarinette dans l'Adagio, précédant un Finale presque ascétique.

Le Concerto n° 3 op. 30 (1909) impressionne par sa fluidité, par son lyrisme épuré, sans pathos, mais déçoit quelque peu par sa poésie austère, trop intimiste, malgré un Finale enjoué qui peine à convaincre totalement, menacé par l'ennui.

Le Concerto n° 4 op. 40 (1927, révisé en 1941) est le seul composé en Amérique. De structure complexe, laissant une large place à l'orchestre, il est également le plus « ingrat », mal aimé par son absence de ligne directrice, par une certaine disparité des idées et un souffle qui paraît par trop intermittent. Pletnev en offre une belle interprétation profonde et contrastée, rappelant par instants Prokofiev par ses assauts motoristes.

Mais c'est peut-être dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini, (Thème du Caprice n° 24), véritable Cinquième concerto, composé en 1934, que Mikhail Pletnev se montre le plus envoûtant, caractérisant chaque variation par la qualité, la variabilité et la profondeur de son jeu, comme par ses couleurs chargées de drame (Dies Irae) et de lyrisme parfois teinté de nuances américaines un peu jazzy.

Comme une sorte de « bis », l'Alouette de Glinka, dans un arrangement pour piano de Mikhail Pletnev lui-même, conclut cette intégrale des concertos pour piano de Rachmaninov qui, à défaut d'une nouvelle référence, restera néanmoins un exemplaire témoignage.

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Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Concerto pour piano n°1 en fa dièse mineur op. 1 ; n° 2 en ut mineur op. 18 ; n° 3 en ré mineur op. 30 ; n° 4 en sol mineur op. 40 ; Rhapsodie sur un thème de Paganini op. 43 ; Mikhail Glinka (1804-1857) : L’Alouette dans un arrangement pour piano de Mikhail Pletnev. Mikhail Pletnev, piano. Rachmaninov International Orchestra (RIO), direction : Kent Nagano. 2 CD EuroArts. Enregistrés en direct le 30 et 31octobre 2023 au Rosey Concert Hall de Rolle en Suisse. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 81:25 + 81:44

 
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