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Au Rond-Point, le Ballet d’Avignon danse 7×7 Salon chorégraphique

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Paris. Théâtre du Rond-Point. 11-X-2024. 7×7 Salon chorégraphique. Conception et mise en scène : Emilio Calcagno. Chorégraphies : Andrea Costanzo Martini, Olivier Dubois, Johanna Faye, Leïla Ka, Sylvère Lamotte, Rosalba Torres Guerrero. Avec ces chorégraphes et les danseurs du Ballet de l’Opéra Grand Avignon : Anastasia Korabov, Béryl de Saint-Sauveur, Sylvain Bouvier, Lucie-Mei Chuzel, Kyril Matantsau, Ari Soto

 
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Opération réussie pour le Ballet de l'Opéra Grand Avignon qui a commandé sept duos de sept minutes à des chorégraphes pour ce 7×7 Salon chorégraphique. Être court et efficace, l'idée est simple, le résultat est superbe !

Faire court et faire fort : dans le fond, c'est souvent le pari gagnant dans la danse, pari pas si souvent tenté tant les soirées sont parfois longues. , le directeur sicilien du ballet de l'Opéra Grand Avignon (qui vient de laisser la place à Martin Harriague) a eu cette idée simple de demander à sept chorégraphes des duos de sept minutes. Chaque chorégraphe doit alors inviter à la danse un interprète de la compagnie et danser avec lui ou elle. Ce qui oblige à se demander qui crée quoi ? Comment, pour qui ? Pour le chorégraphe interprète ? Pour le danseur ?

Dès le premier duo, signé accompagnée de , la barre s'avère très haute. Le rideau se lève sur deux femmes assises à une table, qui se regardent, de profil. La musique débute, et les corps se mettent à tressaillir, dans une fluidité magnifique. Un geste d'un bras, d'une épaule, et les corps s'arrêtent, reprennent, s'exaltent. Les têtes se rapprochent, les chevelures de même couleur se mélangent. Les décharges électriques se poursuivent, et s'arrêtent sur fond de bruits de mer. C'est superbement magnétique.

Le second duo est tout aussi original et tellement différent. Une danseuse classique () engoncée dans un justaucorps  en lycra évolue en dehors, fait de nombreux tendus ou pliés commentés par une voix artificielle qui annonce : « Ceci est un tendu, ceci est un battement tendu », le texte étant aussi écrit sur le fond de scène. Chat GPT est là, plus vivant que jamais. Arrive le chorégraphe, , tout aussi vêtu de lycra flashy avec moustache et chevelure années 70. Et lui, prend le contre-pied intellectuel de la description très factuelle des faits et gestes de sa partenaire. Et tout deux se donnent la réplique, en texte comme en mouvement, avec une drôlerie et une auto-dérision permanentes. C'est là que l'on découvre aussi la grâce de l'installation scénique tout autour du plateau, avec des canapés, tables basses et lampes de salon, justifiant ainsi le titre du spectacle, « Salon chorégraphique ».

Le troisième duo que (de retour) crée avec est beaucoup plus calme, fluide, lent, au sol et aérien, de belle facture. On est loin alors du « vacarme » conçu par , dans son duo de séduction qu'il mène avec le danseur Sylvain Bouvier, sur fond de video new yorkaise qui permet habilement de détourner le regard d'une danse de paon sans profondeur.

On peut alors revenir à un apaisement certain avec le duo que a conçu avec la  belle danseuse Lucie-Mei Chuzel dans une suite de portés d'une grande douceur, comme si la femme s'élevait toute seule pour finir en pieta inversée, où l'homme tient sur ses genoux sa partenaire endormie.

Changement de style à nouveau, avec un duo de cabaret, où , perchée sur de hauts talons et courte vêtue de pierreries de revues, se laisse emmener par un partenaire en talons, Kyril Matantsau qui, lui aussi, mène la danse dans ce dialogue corsé et aussi drôle que touchant.

 

La palme revient au dernier duo, que a conçu avec Ari Soto sur la chanson « Dance me to the end of love » de Leonard Cohen. Tous deux évoluent exactement en même temps, d'un simple claquement de doigt, mouvement d'épaule, de torse, de jambe, de tête. Cette unisson constante est d'une apaisante et calme beauté. On aurait pu finir ainsi, car la danse effrénée du groupe entier qui s'ensuit, comme en boîte de nuit, n'apporte aucune grâce au sujet. On regrettera aussi que, du même coup, seuls six danseurs du ballet sur douze, soient employés. La durée très courte (1h05) du spectacle aurait permis, au vu du concept de duos de sept minutes, de faire danser toute la compagnie.

Crédits photographiques : © Cédric Delestrade

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Paris. Théâtre du Rond-Point. 11-X-2024. 7×7 Salon chorégraphique. Conception et mise en scène : Emilio Calcagno. Chorégraphies : Andrea Costanzo Martini, Olivier Dubois, Johanna Faye, Leïla Ka, Sylvère Lamotte, Rosalba Torres Guerrero. Avec ces chorégraphes et les danseurs du Ballet de l’Opéra Grand Avignon : Anastasia Korabov, Béryl de Saint-Sauveur, Sylvain Bouvier, Lucie-Mei Chuzel, Kyril Matantsau, Ari Soto

 
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