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Paris. Théâtre national de la danse-Chaillot. 26-IX-2024. Dans le cadre du Festival d’Automne. Nina Laisné et Néstor « Pola » Pastorive : Como una baguala oscura. Conception, mise en scène et création costumes : Nina Laisné (anciennement Nino Laisné). Chorégraphie et interprétation : Néstor ‘Pola’ Pastorive. Enregistrements audios et vidéos – Piano et composition : Hilda Herrera. Pièces à 4 mains : Sebastián Gangi. Créateur lumière : Shaly López. Ingénieur du son : Arthur Frick. Régisseur général et vidéo : Stéphane Bordonaro. Ingénieure du son studio : Mireille Faure. Images, vidéo : Dante Martinez. Costumes et accessoires : Florence Bruchon, Maurice Laisné. Construction souche d’arbre :
Atelier de la maisondelaculture Bourges, Scène nationale. Direction des ateliers décors : Nicolas Bénard.
À l'occasion des 90 ans de la pianiste Hilda Herrera, Nina Laisné et Néstor Pola Pastorive font revivre dans Como una baguala oscura un pan oublié du patrimoine musical populaire argentin. La poésie en plus…
Nina Laisné prolonge avec esprit et générosité les recherches musicales entreprises pour le spectacle Romances Inciertos créé en 2017 avec François Chaignaud. Cette fois, c'est avec le danseur Argentin Néstor Pastorive, dit Pola, qu'elle collabore pour ce très beau spectacle intitulé Como una baguala oscura. Musicienne, chorégraphe, metteuse en scène, Nina Laisné a beaucoup de cordes à son arc et conjugue la redécouverte d'un répertoire musical à la vision onirique d'une Argentine un peu oubliée. Au cœur de son récit figure la pianiste Hilda Herrera, compositrice de zambas, chacareras et milongas de la Pampa, dont un album est en préparation chez Alborada, le label de Nina Laisné. Filmée avec Dante Martinez, la vieille dame rieuse et nostalgique raconte l'origine des mélodies populaires argentines, dont les paroles ont été oblitérées par la censure mise en place pendant la dictature de la junte militaire, de 1976 à 1983.
Ne pouvant pratiquer que le piano, elle a transféré les subtilités des rythmes, des attaques et des respirations de l'instrumentation créole, et notamment des percussions, dans sa pratique de l'instrument, dont la palette sonore est particulièrement riche. Elle a travaillé musicalement sur les œuvres de grands poètes tels que Margarita Durán, Antonio Nella Castro et Atahualpa Yupanqui, créant de véritables joyaux du répertoire argentin. Ce patrimoine musical croise l'histoire de l'Argentine et celle du Pérou, les guerres civiles et la culture indienne, illustrée par un très beau film restauré en noir et blanc, montrant la chanteuse et percussionniste Mercedes Sosa.
Le dispositif scénique simple et poétique compte un écran tendu, comme un panneau de bois au bord de la route, sur lequel sont projetées les images d'Hilda Herrera ; et une large souche d'arbre reconstituée, qui sert de podium à Néstor Pastorive, virtuose danseur argentin. D'une sensualité folle, chacun de ses solos est un accompagnement, un contrepoint ou un prolongement de la musique. Les idées de mise en scène de Nina Laisné, qui ne sont pas sans rappeler celles de Romances inciertos, ajoute un supplément de poésie et de grâce suspendue. Avec quelques accessoires : des guêtres de gaucho en papier, un petit châle frangé, un roseau ou des couteaux fichés dans le talon en guise d'éperons et cela crée un univers tantôt évanescent, tantôt tangible. Le danseur au corps souple se cambre et se cabre, étire une jambe au sol et dessine des motifs inconnus. Ses talons et ses pointes frappent le sol selon la technique du zapateo, lointain cousin du zapateado espagnol.
Loin d'une Argentine gominée formatée par le tango, Como una baguala oscura, nous plonge dans la mémoire vivante d'une génération meurtrie.
Crédits photographiques : © Diego Stickar & Dante Martinez
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Paris. Théâtre national de la danse-Chaillot. 26-IX-2024. Dans le cadre du Festival d’Automne. Nina Laisné et Néstor « Pola » Pastorive : Como una baguala oscura. Conception, mise en scène et création costumes : Nina Laisné (anciennement Nino Laisné). Chorégraphie et interprétation : Néstor ‘Pola’ Pastorive. Enregistrements audios et vidéos – Piano et composition : Hilda Herrera. Pièces à 4 mains : Sebastián Gangi. Créateur lumière : Shaly López. Ingénieur du son : Arthur Frick. Régisseur général et vidéo : Stéphane Bordonaro. Ingénieure du son studio : Mireille Faure. Images, vidéo : Dante Martinez. Costumes et accessoires : Florence Bruchon, Maurice Laisné. Construction souche d’arbre :
Atelier de la maisondelaculture Bourges, Scène nationale. Direction des ateliers décors : Nicolas Bénard.