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Vingtième anniversaire des Musicales des Coteaux de Gimone

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Les Musicales des Coteaux de Gimone.
Abbaye Sainte-Marie de Boulaur. 13-VII-2024. Gabriel Fauré (1845-1924) : Cantique de Jean Racine ; Mélodies : Dans la forêt ; Spleen, Automne ; Après un rêve ; En prière ; Requiem op. 48 ; Lili Boulanger (1893-1918) : Sous-bois ; Maurice Duruflé (1922-1986) : Ubi Caritas (extrait) ; Lux aeterna (extrait du Requiem). Andreea Soare, soprano ; Philippe Estèphe, baryton ; Chœur de l’Opéra National du Capitole ; Levi Gerke, piano. Direction : Gabriel Bourgoin.
Sémézies-Cachan, église. 15-VII-2024. Claude Debussy (1862-1918) : Hommage à Sir Pickwick P.P.M.P.C. ; Children’s corner ; Rebecca Clarke (1886-1979) : Down by the Sailley Gardens ; Shy one ; The cloths of heaven ; Sophie Lacaze (née en 1963) : Vers les étoiles : Anneaux d’Uranus ; Pluton ; Glièze 486 B ; À la surface de l’eau (création mondiale) ; Christian Mason (né en 1984) : So close to another dimension (création mondiale) ; On love and death, extraits ; Jane O’ Leary (née en 1946) : Palette of preludes ; Nicola le Fanu (née en 1947) : A birthday card for Jane O’ Leary ; Benjamin Britten (1913-1976) : Mélodies traditionnelles irlandaises. Helen Kearns, soprano ; François Dumont, piano.
Betcave-Aguin, salle culturelle. 16-VII-2024. Bedřich Smetana (1824-1884) : Quatuor à cordes N° 2 en ré mineur ; Anton Dvorak (1841-1904) : Cyprès, transcription pour soprano et quatuor (N° 1, 2, 3, 7, 14) ; Quatuor à cordes N° 12 op. 96 « Américain » ; Helen Kearns, soprano ; Quatuor Pražák : Jana Vonášková, violon ; Josef Klusoň, alto ; Marie Fuxová, violon ; Jonáš Krejčí, violoncelle.
Saramon, Château du Karabé. 17-VII-2024. Robert Schumann (1810-1856) : Fantasiestücke op. 73 ; Johannes Brahms (1833-1897) : Quintette pour piano et cordes op. 34 ; Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Souvenirs de Florence, sextuor à cordes op. 70. Quatuor Pražák ; Guy Danel, violoncelle ; Juliette Danel, alto ; François Dumont, piano

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Pour son vingtième anniversaire, le festival de musique de chambre Les Musicales des Coteaux de Gimone s'est offert une édition somptueuse à l'abbaye Sainte-Marie de Boulaur, au château du Karabé où tout a commencé, mais aussi et surtout dans de petits villages du sud du Gers.

Invité pour le concert à l'abbaye sainte Marie de Boulaur  le de Toulouse est placé sous la direction de son nouveau chef . Calendrier oblige, il s'agit de célébrer le centenaire de la mort de Gabriel Fauré avec deux de ses œuvres chorales emblématiques.

Peut-être l'œuvre chorale la plus célèbre de Fauré avec le Requiem, le Cantique de Jean Racine, sur la traduction du poète et dramaturge de l'hymne latin « Consors paterni lumini », est pourtant une œuvre de jeunesse, qui lui valut un prix à la fin de ses études. Il s'agit ici de la version avec piano, sous les doigts de Levi Gerke. Si l'acoustique de l'abbatiale de Boulaur se prête naturellement au chant, la puissance sonore des quarante et une voix du chœur lyrique du Capitole sature l'espace et la compréhension du texte en souffre quelque peu. C'est dommage pour une pièce intimiste et introspective.

Il est opportun d'associer à un concert dédié à Gabriel Fauré, car ami de la famille, il fut son premier professeur de piano, alors qu'elle n'avait que six ans. Cette compositrice au talent fulgurant, morte à 24 ans, qui laisse une œuvre impressionnante, fut aussi la première femme à remporter le grand prix de Rome ! Le chœur maîtrise heureusement son volume pour son chœur Sous-bois sur un poème de Philippe Gilles.

Gabriel Fauré est également célébré en tant que mélodiste avec cinq pièces célèbres interprétées respectivement par le baryton Philippe Estèphe et la soprano . On apprécie la clarté de cette dernière dans Après un rêve sur un poème de Romain Bussine et En prière, qui sied au mieux à un tel lieu. Quant à Philippe Estèphe, son sens mélodique fait merveille avec la belle diction qu'on lui connaît pour Dans la forêt de septembre (poème de Catulle Mendès), Spleen sur le célèbre poème de Verlaine et Automne sur un texte d'Armand Silvestre.

Le chœur se déplace au fond de l'abbatiale pour deux pièces de , un extrait de son motet Ubis Caritas et le Lux aeterna de son Requiem, proche de celui de Fauré, mais également très influencé par le chant grégorien et la musique de la Renaissance. Cette configuration permet un dialogue spatialisé de toute beauté avec le piano resté dans le chœur de l'abbatiale.

Avec le Requiem de Fauré où la couleur de l'œuvre dépend de la couleur du texte, les voix du Capitole savent nuancer leur ardeur en respectant l'atmosphère mezzo voce de l'ensemble avec la particularité de la prononciation du latin à la française, ainsi qu'on le pratiquait à l'époque. Avec une vision sereine et apaisée de la mort, il s'agit sans doute d'un des plus beaux Requiem du répertoire. Philippe Estèphe s'avère plus qu'à son aise dans cette œuvre qu'il connaît parfaitement depuis l'enfance et Andreea Soave est touchante, toute en finesse dans le sublime Pie Jesu. La direction précise, fine et à l'écoute de soutient le chœur qu'il élève à son meilleur. On regrette seulement que le public, qui ne semble plus savoir ce qu'est une messe, ait applaudi frénétiquement entre chaque section de l'ouvrage…

Créations en miroirs à la campagne

C'est dans la petite église de Sémézies-Cachan que le directeur artistique a imaginé d'audacieux jeux de miroirs entre des mélodies irlandaises traditionnelles, le piano de Debussy et deux créations de et . Il accompagne au piano la soprano Helen Kearns. Pour cette soirée très anglophile, commence par le 9e prélude du Deuxième livre de Debussy, le très humoristique Hommage à S. Pickwick P.P.M.P.C. qui fait référence au héros du roman de Charles Dickens Les Papiers posthumes du Pickwik club. Cette pièce brève présente des décalages excentriques avec le refrain d'ouverture de l'hymne britannique God save the King, mais aussi un ton sentimental, voire mélancolique. Les trois mélodies de Rebecca Clarke qu'Helen Kearns interprète sont assez proches de l'univers de Debussy selon des textures luxuriantes et des harmonies modernes. Considérées comme des mélodies de salon, elles présentent un caractère sombre, maussade, presque expressionniste. Helen Kearns en donne une interprétation très intérieure et inspirée.

En présence de , reprend sa pièce pour piano Vers les étoiles : Anneaux d'Uranus, Pluton, Glièse 486 B, qu'il avait créée au festival de Radio France Montpellier Occitanie en 2021. Cette œuvre brève, minimaliste, mais d'une grande densité présente une épure extrême. D'une interprétation complexe, elle est ponctuée de sifflements du pianiste et de jeu directement sur les cordes du piano avec l'utilisation du système EBow. Ce petit appareil électronique à l'intention des guitaristes émet un champ électromagnétique provoquant un son continu par l'entretien du mouvement des cordes. L'effet étrange est assuré. Le pianiste enchaîne immédiatement par la création de À la surface de l'eau pour soprano et piano de la même compositrice. Toujours avec le système EBow, il s'agit d'une longue vocalise monotonique éthérée, délivrée avec maestria par Helen Kearns, tandis que l'accompagnement au piano demeure d'un minimalisme extrême.

Et pour rester dans cette atmosphère exigeante, François Dumont continue avec la création d'une nouvelle pièce du compositeur britannique , également présent ce soir-là, So close to another dimension (si proche d'une autre dimension). Une mélodie douce et fragmentée qui nécessite aussi un jeu directement sur les cordes avant de monter dans les aigus pour revenir à un jeu de cordes ondoyantes.

Dans cette petite église de campagne au fond du Gers, le public offre une rare qualité d'écoute, des plus concentrées, pour cette musique étrange que l'on dirait venue d'ailleurs. Il n'en manifeste pas moins une grande satisfaction.

La seconde partie du concert plus légère commence avec les six délicieuses pièces Children's corner de Debussy, dédiées à sa fille Chouchou. Cette suite de petites pièces légères et joyeuses s'achève par l'entrainante Golliwog's Cake-walk, proche du jazz. Le pianiste Samson François considérait d'ailleurs que l'inventeur du jazz n'était autre que Debussy… On y apprécie la légèreté, la finesse et la fluidité du jeu de François Dumont.

On retrouve une touche de gravité avec la mélodie de Remember/forget extraite d'un cahier de cinq mélodies sur des textes de Christina Rossetti, poétesse britannique d'avant-garde de l'époque victorienne. Il s'agit de sa première expérience d'écriture pour la voix entre 2009 et 2011. Helen Kearns rend justice avec profondeur à cette pièce mélancolique.

Musique contemporaine toujours avec A Palette of preludes (2015) pour piano de la compositrice américano-irlandaise Jane O' Leary, puis un hommage à la précédente par sa consœur britannique , A birthday card for Jane O' Leary pour compléter ce programme des plus anglophiles.

Helen Kearns et François Dumont concluent ce concert copieux par quatre mélodies traditionnelles irlandaises harmonisées par . On note un contraste certain entre la simplicité mélodique et la sophistication ainsi que l'humour de l'accompagnement. Le duo s'y délecte avec souplesse et grand naturel. Et l'on apprécie vivement la beauté des aigus expressifs d'Helen Kearns.

Le bicentenaire de Bedřich Smetana

Le lendemain, à la salle culturelle de Betcave-Aguin, le Quatuor Pražák célèbre le deux-centième anniversaire de la naissance de Bedřich Smetana avec un programme de musique tchèque. Pour la deuxième année consécutive, le célèbre quatuor praguois a succédé aux Zemlinksi pour assurer les concerts, ainsi que des masterclass dans la journée. Les membres historiques de la formation ayant pris leur retraite à la fin de la saison 2020-2021, l'ensemble s'est reformé autour de l'altiste Josef Klusoň (seul membre fondateur à être resté) et de la violoniste Jana Vonášková, qui avait rejoint le quatuor en 2015. S'y sont adjoints la seconde violoniste Marie Fuxová et le violoncelliste Jonáš Krejčí.

Créé au printemps 1883, quelques mois avant la mort du compositeur, le Quatuor n° 2 en ré mineur de Smetana suit de sept ans le Quatuor n° 1. Sa composition fut longue et difficile car Smetana était alors atteint de surdité. Il estimait que le second quatuor reprenait là où le premier avait terminé : « Après la catastrophe, il représente la turbulence de la musique chez une personne qui avait perdu son ouïe », écrira-t-il. D'une structure classique dans sa construction en quatre mouvements, ce quatuor présente une écriture beaucoup plus moderne que le Quatuor n°12 de Dvořák, qui lui est postérieur d'une dizaine d'années. On entend une certaine gravité dans le deuxième mouvement avec de nombreuses ruptures de rythme où les climats alternent sans mélancolie affichée. Plus sombre, le troisième mouvement commence de manière un peu furieuse, suivie de moments d'apaisement, tandis que le Finale est assez vif. C'est un chant du cygne plutôt fataliste, qui regarde toutefois vers l'avenir. Totalement à leur affaire dans une musique qui leur est naturelle, les Pražák en donnent une interprétation d'une grande sûreté, sans pathos, avec ce qu'il faut de sensibilité.

Helen Kearns rejoint le Quatuor Pražák pour cinq mélodies (1, 2, 3, 7, 14) du cycle Cyprès que Dvořák composa dans sa jeunesse avant d'en reprendre une douzaine en 1887 pour quatuor à cordes. Il s'agit de douces complaintes amoureuses en langue tchèque avec la consolation d'une rose au VII et un tableau sylvestre au XIV, qui évoque La Belle meunière de Schubert. C'est de la très belle et rare musique pour laquelle Helen Kearns élargit parfois sa tessiture vocale jusqu'au registre de mezzo.

Pour finir, les Pražák interprètent le fameux Quatuor n° 12 en fa majeur op.96 « Américain » de Dvořák. On peut trouver une proximité avec le début du premier quatuor de Smetana où les thèmes principaux se basent sur des chants folkloriques de Bohème ou noirs américains. Très lyrique, la cantilène du Lento est empreinte de nostalgie tchèque, tandis que le Molto vivace exprime des expériences intimes vécues dans l'Iowa. Le Finale en forme de rondo très rythmé évoque l'humour américain composant avec des émotions simples d'Europe centrale. Les Pražák parlent là leur langue natale, qu'ils polissent depuis des décennies. Ils respirent naturellement à l'unisson selon une osmose et une entente absolue pour une interprétation qui frise la perfection.

À la source originelle

Le dernier soir, le festival se retrouve au château du Karabé, entre l'abbaye de Boulaur et le village de Saramon, là où tout avait commencé à l'été 2004. Le violoncelliste , qui avait lancé le festival avec son quatuor familial, revient avec sa sœur l'altiste pour célébrer l'événement et mesurer le parcours accompli. En préambule, François Dumont et interprètent les trois Fantasiestücke op.73 de Schumann dans la version, acceptée par Schumann, pour piano et violoncelle au lieu de la clarinette initialement prévue. La mélancolie rêveuse du début fait place à un sentiment d'espoir débouchant vers un rythme ludique et énergique, suivi d'une cadence passionnée devenant frénétique et débordante d'énergie, qui pousse les musiciens jusqu'à leurs limites. et François Dumont s'y entendent à merveille.

Puis le Quatuor Pražák revient pour un Quintette pour piano et cordes op. 34 de Brahms d'anthologie. Dans la production de Brahms, ce quintette est un monument dont la composition l'occupa longtemps avec de nombreuses révisions. La forme initiale était celle d'un quintette à cordes, que sous la critique de Clara Schumann et Joseph Joachim, Brahms transforma en sonate à deux pianos avant de trouver la forme définitive de quintette pour piano et cordes.

Cette œuvre enjouée coule naturellement avec un foisonnement de thèmes, dont certains critiques ont pu considérer que d'autres musiciens auraient pu en faire des dizaines d'œuvres différentes. La richesse des structures, le dramatisme des idées, les envolées des mélodies s'associent aux clairs obscurs des transitions. Dans le merveilleux Allegro non troppo initial, les thèmes circulent naturellement selon une osmose parfaite entre les musiciens, qui se surpassent dans l'engagement. On apprécie la perfection du jeu dans le chant délicat en suspension de l'Andante, un pocco adagio, puis la marche volontaire, qui évolue en balade s'achevant en suspend dans le Scherzo allegro.

Pour finir, Guy Danel au violoncelle et Florence Danel à l'alto se sont joints aux Pražák pour le rare Sextuor à cordes Souvenir de Florence op. 70 de Tchaïkovski. On apprécie particulièrement la douceur de l'Adagio cantabile e con moto où le thème du premier violon est accompagné de pizzicati avant d'être repris par le violoncelle. L'engagement des musiciens est total dans cette œuvre au romantisme avoué, qui par sa légèreté, contraste avec la monumentalité des symphonies du compositeurs.

Crédits photographiques : © France Fanteria, © Alain Huc de Vaubert

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Sémézies-Cachan, église. 15-VII-2024. Claude Debussy (1862-1918) : Hommage à Sir Pickwick P.P.M.P.C. ; Children’s corner ; Rebecca Clarke (1886-1979) : Down by the Sailley Gardens ; Shy one ; The cloths of heaven ; Sophie Lacaze (née en 1963) : Vers les étoiles : Anneaux d’Uranus ; Pluton ; Glièze 486 B ; À la surface de l’eau (création mondiale) ; Christian Mason (né en 1984) : So close to another dimension (création mondiale) ; On love and death, extraits ; Jane O’ Leary (née en 1946) : Palette of preludes ; Nicola le Fanu (née en 1947) : A birthday card for Jane O’ Leary ; Benjamin Britten (1913-1976) : Mélodies traditionnelles irlandaises. Helen Kearns, soprano ; François Dumont, piano.
Betcave-Aguin, salle culturelle. 16-VII-2024. Bedřich Smetana (1824-1884) : Quatuor à cordes N° 2 en ré mineur ; Anton Dvorak (1841-1904) : Cyprès, transcription pour soprano et quatuor (N° 1, 2, 3, 7, 14) ; Quatuor à cordes N° 12 op. 96 « Américain » ; Helen Kearns, soprano ; Quatuor Pražák : Jana Vonášková, violon ; Josef Klusoň, alto ; Marie Fuxová, violon ; Jonáš Krejčí, violoncelle.
Saramon, Château du Karabé. 17-VII-2024. Robert Schumann (1810-1856) : Fantasiestücke op. 73 ; Johannes Brahms (1833-1897) : Quintette pour piano et cordes op. 34 ; Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Souvenirs de Florence, sextuor à cordes op. 70. Quatuor Pražák ; Guy Danel, violoncelle ; Juliette Danel, alto ; François Dumont, piano

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