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Hommage au compositeur Gaston Litaize par Olivier Vernet et Cédric Meckler, organistes

Le 12 octobre 2024 par Frédéric Muñoz

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Gaston Litaize (1909-1991) : Messe basse pour tous les temps ; Trois prières ; Prière de M. Olier ; Lied ; Prélude et danse fuguée ; Prière ; Épiphanie ; Reges Tharsis ; Sonate à deux. Isabelle Vernet, soprano ; Olivier Vernet et Cédric Meckler à l’orgue de la cathédrale Notre-Dame de Monaco et à l’orgue de l’église Saint-Étienne du Mont à Paris. 1 CD Ligia. Enregistré en avril 2000 et février 2023. Livret en français et en anglais. Durée totale : 73:00

Ligia Digital

Le compositeur et organiste Gaston Litaize a marqué son temps. Il fut un grand pédagogue au sein de sa classe d'orgue et vulgarisateur de l'orgue en France au travers de nombreuses émissions sur la radio nationale. L'un de ses grands élèves Olivier Vernet lui rend ici un hommage appuyé et émouvant, entouré de sa sœur Isabelle, soprano, et de Cédric Meckler pour une œuvre à deux organistes.

Gratitudes. Le titre même de cet album montre bien la reconnaissance d'un disciple pour son maitre. Gaston Litaize fut le premier professeur marquant pour Olivier Vernet au Conservatoire de Saint-Maur-des-Fossés. Il fut aussi titulaire de l'orgue de l'église Saint-François-Xavier à Paris. Ce CD permet d'écouter diverses œuvres de belle inspiration, peu connues pour la plupart. Le livret offre deux textes très éclairants sur la personnalité du compositeur et sa manière d'enseigner, l'un signé Sébastien Durand et le second par Olivier Vernet, lui-même.

Le programme du disque offre une variété de pièces permettant d'appréhender le discours musical du compositeur : la Messe basse pour tous les temps (1949) révèle dans cette œuvre l'homme de foi, se référant aux formes classiques et romantiques, au tournant du XX^e siècle. On imagine cette composition insérée dans un office religieux avec ses cinq parties se rapportant chacune aux divers « moments-clés » de la messe. Les Trois pièces pour soprano et orgue sont d'une haute inspiration. La beauté des lignes mélodiques portées par la voix chaude et émouvante d'Isabelle Vernet font de ces mélodies un grand moment de ce disque. Pour ces œuvres spirituelles, Gaston Litaize n'oublie pas la place qu'occupe le chant grégorien dans la musique catholique. Son rapprochement avec l'école de Solesmes est connu, jusqu'à la construction du nouvel orgue Schwenkedel de l'abbaye sous ses conseils. La suite du programme offre des incursions plus modernistes se référant encore au grégorien. La Prière (1935), l'une de ses œuvres les plus connues, ainsi que Lied (1932) montrent des climats inspirés de Charles Tournemire et d'Olivier Messiaen. Avec Epiphanie (1984) l'auteur explore le monde de la danse pour lequel il exprime une véritable prédilection et avec Reges Tharsis (1991) celui d'une méditation grégorienne improvisée, ici dédiée à son élève Olivier Vernet.

La Sonate à deux (1991) dédiée à Marie-Ange et Eric Lebrun est caractéristique des œuvres de la fin de la vie du compositeur. Reposant sur la séquence de Pâques « Victimae paschali laudes » l'auteur y expose un résumé de ses procédés d'écriture, superposant divers éléments (polymodalité, rythmes, polyphonie), amplifiés par le jeu simultané des deux interprètes. Le duo Olivier Vernet-Cédric Meckler fait ici merveille apportant tout le relief requis pour cette œuvre éblouissante. L'orgue Dominique Thomas de la Cathédrale de Monaco dont Olivier Vernet est titulaire est l'instrument idéal pour traduire les couleurs, les ambiances et les contrastes qu'appellent cette sonate. Cet orgue exceptionnel est utilisé pour cet album aux côtés de celui non moins célèbre de l'église Saint-Étienne du Mont à Paris où Olivier Vernet interprète les Trois pièces, chantées, et la Prière de M. Ollier (1947) : un choix judicieux qui met en valeur l'intériorité de ces pièces.

Ce disque fait acte de référence aux côtés d'un coffret paru chez Bayard Musique réalisé par Marie-Ange et Eric Lebrun, eux aussi élèves de Gaston Litaize. Il est heureux que ces organistes de renom rendent hommage à celui qui fut leur maitre et qui reste un représentant fondamental du courant néo-classique des années 30, un artiste toujours ouvert à la découverte, la nouveauté, l'enrichissement de ses connaissances, en grande intelligence.

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