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L’Opéra Grand Avignon mise sur les héroïnes

 
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L'Opéra Grand Avignon place sa saison 2024-2025 sous le signe des femmes, sans pour autant être féministe, avec des opéras La Traviata, La Petite Sirène, La Bohème ou Alice mettant en scène des femmes sacrifiées ou à contre-courant de leur époque.

L'institution avignonnaise dirigée par poursuit aussi le compagnonnage artistique avec plusieurs créateurs, dont le compositeur , qui sera accueilli en tant que compositeur d'opéra et musicien électronique. Il reprendra Alice, opéra qu'il avait créé sous forme demi-scénique à la Philharmonie qui sera montré dans une production de l'Opéra de Parme. S'y ajouteront deux spectacles performances à partir de ses propres recherches musicales.

La metteuse en scène est accueillie en résidence pour deux saisons. Elle mettra en scène La Traviata en ouverture de saison, sous la direction musicale de avec Julia Muzychenko et , ainsi que Les folies amoureuses de , opéra pastiche tel qu'il se faisait beaucoup au XIXe siècle, avec des musiques que l'on reconnaîtra, même si elles sont décontextualisées. Autres titres de la saison : La Fille de Mme Angot, mis en scène par , en coproduction avec l'Opéra-Comique et l'Opéra de Nice, pour une transposition en mai 68, sous la direction musicale de . L'opéra participatif, tradition de l'Opéra Grand Avignon, sera cette année Turandot, où les œuvres d'art d'un musée asiatique se mettront à vivre.

L'Opéra Grand Avignon accueillera également La Petite Sirène, un opéra pour 5 chanteurs commandé à , qui a été créé en mars dernier au Conservatoire de Nice dans le cadre du dispositif Opéra au Sud. La Bohème de Puccini sera dirigée par , reprise d'une production que avait créé avec Claire Servais et des chanteurs que l'on connaît bien dans le paysage français, comme , ou Charlotte Bonnet. Zaide, l'opéra inachevé de Mozart en coproduction avec l'Opéra de Rennes et Angers-Nantes Opéra, sera complété par un final et une ouverture composés par , et sera dirigé par . Enfin, pour Les Mamelles de Tirésias en coproduction avec l'Opéra de Limoges, l'Opéra Grand Avignon a fait appel pour la mise en scène à , très inspiré par la question du genre.

Le ballet de l'Opéra Grand Avignon s'est bien transformé depuis trois ans, devenant une compagnie plus contemporaine avec des écritures diverses et qui tourne aujourd'hui beaucoup. Le chorégraphe Martin Harriague, son nouveau directeur, souhaite désormais créer un lien avec les forces vives de la maison, dont le chœur et l'orchestre, qui se matérialisera plus fortement la saison prochaine. Les 14 danseurs du ballet se lanceront avec lui dans l'adaptation de sa pièce America, une pièce physique, explosive et engagée axée sur les États-Unis de Trump. « J'ai voulu que le ballet s'inscrive dans notre époque, dans le moment plutôt obscur que nous vivons » indique le chorégraphe, qui sera en résidence au Baryshnikov Art Center à New York en novembre 2024, au moment des élections américaines.
Autre soirée américaine, United Dances of America, avec des pièces existantes de chorégraphes que l'on ne voit pas beaucoup en Europe : les afro-américains , chorégraphe émergente de Chicago, avec This, That and the Third, ou Mike Tyus avec Holy, un duo nu créé au Los Angeles Dance Project, sur un poème d'Allan Ginsberg et Mythology, de , basé aux Pays-Bas, sur de la musique minimaliste américaine. Trois pièces liées à un désir de liberté et d'émancipation, qui prendra le contrepied de la pièce sur Trump, pour finir la saison sur une note lumineuse. S'y ajouteront des projets de médiation et de sensibilisation dans Avignon et sa région, en prévision d'Avignon Terre de culture en 2025 et une reprise de L'Histoire du Soldat, d' sur la musique de Stravinsky, créé pendant le Covid et uniquement diffusé en streaming ainsi qu'un accueil du Ballet de l'Opéra de Tunis.

Du côté des concerts, signalons un récital bel canto de Ramon Vargas dans le cadre de la semaine italienne ; un spectacle sur la comédie musicale de Broadway par ; une étape du concours Voix nouvelles avec trois chanteuses qui ont un lien avec Avignon ; et Destin de reines, par Patricia Petitbon, accompagnée par l'ensemble Amaryllis. (DG)

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