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A Lille, les soeurs Labèque, de conte en conte

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Lille, Nouveau Siècle. 15 05 2024. Claude Debussy (1862-1918) : Six Epigraphe antique (1916). Maurice Ravel (1875-1937) : Ma Mère l’Oye (1910). Philip Glass (né en 1937) : La Belle et la Bête (1994), arrangement pour deux pianos de Michael Riesman. Katia et Marielle Labèque, pianos.

Toujours flamboyantes, Katia et ont séduit le public lillois avec un beau programme où contes et monde de l'enfance, mis en musique par ou Philip , étaient mis en miroir.

Quand elles arrivent sur scène, on oublie que cela fait déjà plus de 40 ans que Katia et sillonnent les salles de concert du monde entier. Un duo de pianistes pour qui les plus grands compositeurs du XXᵉ , Berio, Ligetti, Boulez, Messiaen, , ont spécialement composé des œuvres.

La flamboyance qui est un peu la marque de fabrique des sœurs Labèque n'empêche cependant pas la discrétion, voire l'austérité. A l'image du récital donné dans un grand auditorium du Nouveau Siècle tout entier acquis au célèbre duo féminin.

En effet, débuter ce concert par les mystérieuses et déroutantes Epigraphes antiques de n'est peut-être pas la plus facile des entrées en matière. Katia et abordent ces œuvres austères et fuyantes sur le bout des doigts, comme un simple prélude à ce qui va suivre.

Car le fil conducteur du récital est avant tout celui des contes et du monde de l'enfance.

Tout d'abord avec les sublimes pièces de Ma Mère l'Oye de . En s'inspirant de différents contes de fée (La belle au bois dormant, Le Petit Poucet, La Belle et la Bête…), Ravel nous transporte dans un univers de magie extrêmement dépouillé. Une intimité renforcée par le fait que ces pièces à quatre mains se jouent côte à côte, sur un seul clavier, et non face à face à deux pianos. abordent ce monde enchanté avec simplicité, presque trop, quand on aurait sans doute aimé davantage de sortilège et de féerie.

La féerie, on la trouve dans la deuxième partie du concert, avec le somptueux arrangement pour deux pianos de l'opéra La Belle et la Bête de Philip , inspiré du film de Jean Cocteau. On peut ne pas aimer le style si caractéristique du compositeur américain, ces mouvements perpétuels, son lyrisme parfois excessif. Mais comment résister à ce flux et reflux permanent des rythmes et de l'harmonie, cette musique qui engloutit littéralement l'auditeur ? , qui ont enregistré la « Trilogie Cocteau » de Glass (Orphée, La Belle et la Bête, Les Enfants terribles chez Deutsche Grammophon) sont comme deux poissons dans l'eau dans cette musique envoûtante et énergique à leur image. Triomphe public assuré après l'envol des derniers accords.

Et triomphe renouvelé avec pas moins de quatre bis, dont un pétulant « Galop » de Stravinsky et l'émouvante « Chambre d'Ophée », toujours de Philip Glass, en final recueilli.

Crédits photographiques : © Orchestre National de Lille

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Lille, Nouveau Siècle. 15 05 2024. Claude Debussy (1862-1918) : Six Epigraphe antique (1916). Maurice Ravel (1875-1937) : Ma Mère l’Oye (1910). Philip Glass (né en 1937) : La Belle et la Bête (1994), arrangement pour deux pianos de Michael Riesman. Katia et Marielle Labèque, pianos.

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