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Le Trio 2M à l’Atelier du plateau

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Paris. Atelier du plateau. 5-IV-2024. Henry Purcell (1659-1695) : Fantaisies pour violes en sol mineur, fa majeur et ré mineur ; Bruno Gillet (né en 1936) : Amarcord pour violon seul ; György Kurtag (né en 1926) : Jelek, játékok és üzenetek (extraits) ; Garth Knox (né en 1956) : Up above our heads, pour alto seul ; Trio anachronique pour trio à cordes (CM) ; Sofia Avramidou (née en 1988) : What can that be but my apple tree? pour trio à cordes ; Andrew Norman (né en 1979) : The companion Guide to Rome (Benedetto, Pietro, Clemente, Lorenzo), pour trio à cordes ; Benjamin Britten (1913-1976) : Suite pour violoncelle seul (Canto secondo, Serenata), pour alto. Trio 2M : Dorothée Nodé-Langlois, violon ; Claire Merlet, alto ; Sarah Givelet, violoncelle

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Elles sont actives au sein de l' et forment aujourd'hui un trio à cordes, . , et , respectivement violoniste, altiste et violoncelliste, ont mis à leur programme des pièces de répertoire, des arrangements pour leur formation et une création mondiale du compositeur et altiste .

L'idée du concert, nous dit Léo Margue, directeur de 2e2m venu présenter la soirée, est de jeter des ponts entre l'ancien et le nouveau, les interprètes jouant alternativement sur lutherie d'époque et instruments modernes. Ainsi trois Fancies (Fantaisies) de Purcell rythment-elles la soirée, résonnant sous les archets baroques et les cordes en boyau : les sonorités sont chatoyantes et la polyphonie bien dessinée d'une musique pleine de vitalité. Joué sur instruments modernes cette fois, Jelek, jatékok és üzenztek (« Signes, jeux et messages ») de György Kurtag est un recueil de pièces aphoristiques pour solistes et trio à cordes. Les interprètes en cisèlent les contours et donnent du relief à une écriture aussi étrange que concentrée. Conçue pour quatuor cordes dans le format des Alla breve/Création mondiale d'Anne Montaron, What can that be but my apple tree? (« Qu'y-a-t-il derrière mon moulin, sinon mon pommier ») de est entendue dans sa transcription pour trio à cordes. Les cinq saynètes s'inspirent d'un conte de Grimm, La jeune fille sans mains, balançant entre douceur et violence, texture bruitée et atmosphère onirique. La musique regorge de trouvailles sonores pour en traduire les émotions et atmosphères très contrastées. Nos trois interprètes s'y engagent avec beaucoup de conviction et une belle synergie.

La quatrième pièce en trio n'est pas moins étonnante. The companion Guide to Rome (2010) de l'Americain est en huit mouvements. Ils déclinent les noms des différentes églises de la Ville éternelle, rivalisant avec les Sette chiese de Bologne célébrées par Bruno Mantovani. Quatre mouvements sont donnés ce soir où s'expriment, dans un langage plutôt éclectique, la sensibilité et l'imaginaire sonore du compositeur.

À chaque instrumentiste sa pièce soliste : interprète Amarcord pour violon de Pierre Gillet, présent dans la salle. Référence sans doute au film de Fellini, la pièce courte et théâtrale joue sur l'acuité du geste et l'articulation de figures dans l'espace. S'agissant de sa pièce pour alto Up above our heads qu'il vient présenter, nous parle de « fission nucléaire ». L'écriture est exigeante, déployant, à partir d'une fondamentale, un champ d'harmoniques suraigu et vertigineux magnifiquement restitué par . Plus sages mais non moins virtuoses (elles sont écrites pour Mstislav Rostropovitch), les Suites pour violoncelle de sont des pierres d'angle du répertoire. Extraits de la Suite n°1, Canto secondo et Serenata trouvent leur plénitude sonore sous l'archet de .

Le concert s'achève avec la création attendue de , commande de 2e2m pour le et en phase avec la thématique de la soirée : Trio anachronique, en deux mouvements, mélange en effet les lutheries (violoncelle moderne avec violon et alto baroques) et les pratiques (entre l'écrit et le non-écrit). Plainte et ses allures dépressives explorent la sensualité des cordes en boyau et la richesse des textures microtonales déployées dans un temps lisse. En revanche, les courbures mélodiques et les déhanchements rythmiques de Danse mécanique mettent en vedette le violoncelle (ostinato et « pizz Bartók » efficaces) dans un final jubilatoire.

Crédit photographique : © ResMusica

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Paris. Atelier du plateau. 5-IV-2024. Henry Purcell (1659-1695) : Fantaisies pour violes en sol mineur, fa majeur et ré mineur ; Bruno Gillet (né en 1936) : Amarcord pour violon seul ; György Kurtag (né en 1926) : Jelek, játékok és üzenetek (extraits) ; Garth Knox (né en 1956) : Up above our heads, pour alto seul ; Trio anachronique pour trio à cordes (CM) ; Sofia Avramidou (née en 1988) : What can that be but my apple tree? pour trio à cordes ; Andrew Norman (né en 1979) : The companion Guide to Rome (Benedetto, Pietro, Clemente, Lorenzo), pour trio à cordes ; Benjamin Britten (1913-1976) : Suite pour violoncelle seul (Canto secondo, Serenata), pour alto. Trio 2M : Dorothée Nodé-Langlois, violon ; Claire Merlet, alto ; Sarah Givelet, violoncelle

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