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Lyon. Opéra. 19-XII-2006. Franz Léhar (1870-1948) : La Veuve Joyeuse, Opérette en 3 actes, d’après Henri Meilhac, Victor Léon et Leo Stein. Adaptation française de Gaston de Caillavet et Robert de Flers. Mise en scène, adaptation des dialogues, décors et costumes : Macha Makeïeff. Chorégraphie : Thomas Stache. Lumière : Dominique Bruguière. Avec : Véronique Gens, Missia Palmieri ; Ivan Ludlow, Prince Danilo ; François Le Roux, Baron Popoff ; Magali Léger, Nadia / Manon ; Gordon Gietz, Camille de Coutanson ; Robert Horn, Figg ; David Lefort, d’Estillac ; Alexandre Guerrero, Lérida ; Jean-Philippe Marlière, Kromski ; Claire Delgado-Boge, Olga Kromska ; Leandro Lopez Garcia, Bogdanovitch ; Renate Arends, Sylviane Bogdanovitch ; Marcin Habela, Pritschitch ; Nicole Monestier, Praskovia ; Gaetano Lucido, Gaetano ; Hervé Lassïnce, Hervé. Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Lyon, direction : Gerard Korsten.
Drôle et pleinement divertissante que cette Veuve Joyeuse de Léhar, actuellement donnée à l'Opéra de Lyon dans une version entièrement adaptée en français, avec des dialogues revisités pour l'occasion par la metteuse en scène Macha Makeïeff, également créatrice des décors et des costumes.
Sous la baguette d'un chef précis et nerveux, les musiciens de l'Orchestre de l'Opéra ont ouvert le bal mardi soir avec dynamisme et vivacité, laissant débouler sur la scène les protagonistes de cette comédie humaine du début du XXe siècle, où se mêlent argent, amour, cynisme et cruauté sentimentale, sur arrière-fond de mensonge et de corruption. Franz Léhar a beau se défendre d'être le représentant d'un renouveau de l'opérette, il n'empêche que La Veuve Joyeuse reste une opérette, avec sa part obligée de légèreté, de comique et de vaudeville. Mais nous sommes, il est vrai, au-delà du « fugitif divertissement de l'instant », tel que Léhar caractérise les opérettes à vocation purement commerciale, où la tendance matérialiste l'emporte sur la partie spirituelle de l'œuvre. Il s'agit pour lui de provoquer l'émotion des spectateurs avec du vrai et de l'authentique, en mettant en scène une véritable expérience humaine.
Sur le plan musical aussi, il y a bien sûr la légèreté des airs et des valses les plus célèbres, mais dans son ensemble la partition de Léhar est d'un rare raffinement, sur le plan du contrepoint et de la rythmique surtout, avec aussi, comme l'a souligné l'un de ses biographes Bernard Grün, l'utilisation de coloris instrumentaux modernes dignes de Strauss et de Mahler, et même des solos de violoncelle qui rappellent curieusement le Concerto d'Elgar. Bien que les dialogues soient en français, et que l'action se déroule à Paris, la musique demeure profondément viennoise par la grâce de ses rythmes de valse, le côté intime et chaleureux des cordes dans les passages de musique de chambre.
Dans cette mise en scène de Macha Makeïeff, les personnages secondaires sont aussi bien mis en valeur que les principaux protagonistes, au travers d'un jeu scénique dynamique et mouvementé. Les chanteurs ont un rôle d'acteur presque aussi important, et on a été ravi par la magnifique prestation de Véronique Gens dans le rôle de Missia Pamieri, ainsi que celle de Magali Léger dans le rôle de Nadia. En revanche, le baryton Ivan Ludlow qui a été appelé à la rescousse pour remplacer un Peter Edelmann souffrant, a paru un peu fatigué. Mais le personnage sans conteste le plus drôle et qui a eu le plus d'impact sur le public lyonnais a été le comédien Robert Horn, dans le rôle de Figg, personnage secondaire mais observateur et commentateur de l'action, qui a fait un one-man-show en anglais quelque peu déplacé à la fin du premier acte… Sa physionomie caricaturale, l'excentricité de sa gestuelle et ses interventions imprévisibles ont provoqué de véritables fous-rires dans la salle, notamment lorsqu'il s'habille en tutu ou qu'il pousse des rires tout à fait décalés par rapport au « sérieux » de l'action…
Au final, ce fut une représentation fort réussie et vivement récompensée par un public enthousiasmé ; le fameux cancan final a même été bissé par les artistes et Gérard Korsten monté sur scène.
Crédit photographique : © Franchella/Stofleth
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Lyon. Opéra. 19-XII-2006. Franz Léhar (1870-1948) : La Veuve Joyeuse, Opérette en 3 actes, d’après Henri Meilhac, Victor Léon et Leo Stein. Adaptation française de Gaston de Caillavet et Robert de Flers. Mise en scène, adaptation des dialogues, décors et costumes : Macha Makeïeff. Chorégraphie : Thomas Stache. Lumière : Dominique Bruguière. Avec : Véronique Gens, Missia Palmieri ; Ivan Ludlow, Prince Danilo ; François Le Roux, Baron Popoff ; Magali Léger, Nadia / Manon ; Gordon Gietz, Camille de Coutanson ; Robert Horn, Figg ; David Lefort, d’Estillac ; Alexandre Guerrero, Lérida ; Jean-Philippe Marlière, Kromski ; Claire Delgado-Boge, Olga Kromska ; Leandro Lopez Garcia, Bogdanovitch ; Renate Arends, Sylviane Bogdanovitch ; Marcin Habela, Pritschitch ; Nicole Monestier, Praskovia ; Gaetano Lucido, Gaetano ; Hervé Lassïnce, Hervé. Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Lyon, direction : Gerard Korsten.