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Trois chorégraphes réinterprètent Sérénade à l’Opéra national du Rhin

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Strasbourg. Opéra national du Rhin. 13-I-2024. Sérénades. Brett Fukuda / Gil Harush / Bruno Bouché
Muse Paradox. Chorégraphie : Brett Fukuda. Musique : Igor Stravinsky. Costumes : Brett Fukuda et Thibaut Welchlin.
Sérénade. Chorégraphie : Gil Harush. Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovski. Costumes : Gil Harush et Thibaut Welchlin.
Pour le reste. Chorégraphie : Bruno Bouché. Musiques : Tchaïkovski, Nina Simone, Connie Converse.
Costumes : Thibaut Welchlin. Lumières : Romain de Lagarde.
Avec : les danseurs du CCN-Ballet de l’Opéra national du Rhin. Orchestre symphonique de Mulhouse, direction musicale : Thomas Rösner.

A Strasbourg, le Ballet de l'Opéra national du Rhin fait revivre l'esprit de Balanchine dans Sérénades, un programme de trois pièces inédites, avec les cordes de l'.

En 1934, Balanchine chorégraphie son premier ballet américain, Sérénade, combinant tous les éléments phares du néoclassicisme : sobriété des lignes, netteté du geste et vélocité de la danse, sur la Sérénade pour cordes en ut majeur de Tchaïkovski. Début 2024, trois chorégraphes (, et ) relèvent le défi de créer chacun une pièce pour le CCN-Ballet de l'Opéra national du Rhin en s'appuyant sur la musique d'un orchestre à cordes similaire à celui de la Sérénade de Tchaïkovski. Dans la fosse dirige l', tandis qu'au plateau évoluent les danseurs et danseuses en petite ou grande formation.

Muse Paradox, sur la musique de l'Apollon musagète d', qui fut chorégraphié par Balanchine, fil rouge en filigrane de la soirée, ouvre le programme. C'est la première chorégraphie d'envergure de la danseuse et chorégraphe , et c'est une réussite. La jeune chorégraphe, avec beaucoup d'à-propos et de talent, a choisi de se servir de son propre vécu de danseuse pour s'interroger sur la place de la muse aujourd'hui. Féministe convaincue, Fukuda nous montre une muse forte, qui ne se laisse pas enfermer et semble parfois inverser les rôles. Un ballet d'une grande beauté sur une scène dépouillée où seul un écran permet les jeux d'ombres et de lumières. La chorégraphe ose même un clin d'œil à Loïe Fuller avec un duo de danseuses jouant de leurs grands voiles.

Après l'entracte, place à Sérénade, de , qui livre une version inédite et sombre de Sérénade. Costumes noirs, fond noir et peu de lumières pour mettre en scène toutes les histoires d'amour et toutes les histoires de ruptures. Le parti pris est intéressant mais peine à convaincre, et semble décousu. Les dix-sept danseurs au plateau font montre d'une grande technicité et l'on apprécie les grands mouvements d'ensemble ainsi que quelques beaux duos mais on a du mal à accrocher à la répétition des situations, à la confusion du propos, comme c'était déjà le cas dans sa création Virginia en 2020.

Heureusement, conclue magnifiquement la soirée avec Pour le reste, une pièce solaire, lumineuse, dans laquelle les pointes des danseuses se mélangent harmonieusement avec des mouvements plus contemporains, voire acrobatiques. Le chorégraphe, également directeur artistique du CCN-Ballet de l'Opéra national du Rhin depuis 2017, sublime les bases du classique en les menant ailleurs, sans en perdre ni la grâce ni la poésie. L'emploi du tulle dans les costumes imaginés par est sublime et le duo de danseurs Alice Pernão et est remarquable dans leur pas de deux, tout comme   et , qui concluent le spectacle sur la chanson bouleversante de , Wild is the wind. Cette belle création sera donnée pour plusieurs soirées à l'Opéra de Strasbourg avant quelques dates à la Filature de Mulhouse.

Crédits photographiques : Photo 1 : Muse Paradox de ; photo 2 : Pour le reste de © Agathe Poupeney – Opéra national du Rhin – Strasbourg

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Strasbourg. Opéra national du Rhin. 13-I-2024. Sérénades. Brett Fukuda / Gil Harush / Bruno Bouché
Muse Paradox. Chorégraphie : Brett Fukuda. Musique : Igor Stravinsky. Costumes : Brett Fukuda et Thibaut Welchlin.
Sérénade. Chorégraphie : Gil Harush. Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovski. Costumes : Gil Harush et Thibaut Welchlin.
Pour le reste. Chorégraphie : Bruno Bouché. Musiques : Tchaïkovski, Nina Simone, Connie Converse.
Costumes : Thibaut Welchlin. Lumières : Romain de Lagarde.
Avec : les danseurs du CCN-Ballet de l’Opéra national du Rhin. Orchestre symphonique de Mulhouse, direction musicale : Thomas Rösner.

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