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À Toulouse, un Feux d’artifice néoclassique au Théâtre du Capitole

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Théâtre du Capitole, Toulouse. 23-XII-2023. Feux d’artifice. Triptyque dansé par le Ballet de l’Opéra national du Capitole, accompagné par les musiciens de l’Orchestre national du Capitole. Direction musicale : Philippe Béran.
Suite en blanc (1943). Chorégraphie : Serge Lifar. Musique : Édouard Lalo. Décors et costumes : Maurice Moulène. Lumières : Yves Bernard.
Sechs Tänze (Six Danses) (1986). Chorégraphie, décors, costumes et conception lumières : Jiří Kylián. Musique : Wolfgang Amadé Mozart. Réalisation lumières : Joop Caboort. Adaptation lumières : Joost Biegelaar.
The Concert (1956). Chorégraphie : Jerome Robbins. Musique : Frédéric Chopin. Piano : Yannaël Quenel. Rideau d’avant-scène : Saul Steinberg. Costumes : Irene Sharaff. Lumières : Jennifer Tipton. Adaptation lumières : Evan Christian Anderson.
Interprètes : Natalia de Froberville, Ramiro Gómez Samón, Alexandra Surodeeva, Marlen Fuerte Castro, Rouslan Savdenov, Philippe Solano, Kayo Nazakato, Tiphaine Prévost, Nina Queiroz, Minoru Kaneko, Kleber Rebello, Baptiste Claudon, Sofia Caminiti, Georgina Giovannoni, Nino Gulordava, Saki Isonaga, Juliette Itou, Lian Sánchez Castro, Marie Varlet, Eneko Amorós Zaragoza, Charley Austin, Amaury Barreras Lapinet, Mathéo Bourreau, Simon Catonnet, Jérémy Leydier, Lorenzo Misuri, Aleksa Žikić, Nancy Osbaldeston, Julie Dubrana, Luna Jušić, Marina Montibeller, Capucine Perrot, Justine Scarabello, Luca Dario Calcante, Daniel Rodriguez Domenech, Stefano Capoferri, Haruka Tonooka, Elisa Blot.

Pour les fêtes de fin d'année, l'Opéra national du Capitole propose un triptyque léger et original, avec pour fil conducteur humour et technique classique. Sont mis à l'honneur , Jiři Kylián et , trois figures incontournables du langage néoclassique du XXᵉ siècle.

Comme chaque année, l'arrivée du mois de décembre invite à la célébration et à l'émerveillement. Avec Feux d'artifice, l'Opéra du Capitole s'éloigne des sentiers battus en associant au sein d'un même programme Suite en blanc de , Sechs Tänze (Six danses) de Jiři Kylián et The Concert de , offrant ainsi au public un véritable panel néoclassique, humoristique et décalé, accompagné en direct par l'Orchestre national du Capitole.

ouvre le bal avec Suite en blanc, une pièce créée en 1943 pour l'Opéra de Paris, à partir de la musique du ballet Namouna, lui-même crée en 1882 par , le frère aîné du célèbre Marius. Le rideau s'ouvre sur l'ensemble du corps de ballet réuni sur scène dans une pose magistralement symétrique sur plusieurs niveaux. C'est le point de départ d'un exercice de style de 45 minutes sur la musique d', constitué d'une succession de petites études techniques sous la forme de pas de deux, de trois, de cinq ou encore d'ensembles, comme autant de démonstrations techniques représentatives de l'époque charnière qu'elle immortalise. Les prémices du néoclassique sont distinctement visibles par la présence ponctuelle de passages en parallèle, de profil ou de déhanchés. Tutus blancs plateau ou romantiques pour les femmes, collants gris ou noirs et chemises blanches pour les hommes, les courts tableaux s'enchaînent à un rythme soutenu. Cependant, cette unité de costumes rend d'autant plus indispensable un œil aiguisé, afin de détecter les divers défis techniques surmontés par les danseurs, comme certaines combinaisons particulièrement périlleuses de tours, suivis de grands sauts ou de relevés sur pointes.

La chronologie n'est pas de mise puisque c'est ensuite au tour de Jiři Kylián d'entrer en scène avec Sechs Tänze (Six danses), une courte pièce de 15 minutes écrite en 1986 sur les Danses allemandes de Mozart. Le changement de ton est évident. La pureté technique laisse place au burlesque avec l'arrivée d'une poignée de personnages déjantés, parés de jupons, de culottes et de perruques du XVIIIᵉ siècle. Là encore, à chaque pièce musicale correspond une saynète portée par quatre duos homme-femme qui n'ont de cesse de se faire et de se défaire. Danseurs et danseuses (tous sur demi-pointes, cette fois-ci) ne sont plus dans le contrôle des lignes de la pièce précédente, mais doivent à présent puiser dans le registre de l'expressivité, de la désarticulation, du relâché et des changements de niveau dans les appuis, avec notamment des passages au sol et des portés ambitieux par leur rapidité. Dans sa volonté de dépasser la complexité du monde par l'absurde, Jiři Kylián tombe néanmoins dans quelques poncifs de l'humour genré, qui entrent malheureusement en contradiction avec sa volonté d'universalité.

Retour en 1956, avec et The Concert pour conclure ce triptyque. Le rideau du théâtre se lève pour la dernière fois sur le seul véritable élément de décors de la soirée : une grande fresque peinte sur un second rideau d'avant-scène, d'après le travail de Saul Steinberg. L'œuvre est une véritable mise en abîme, car elle indique aux spectateurs que les personnages à venir évolueront eux-mêmes à l'intérieur d'une salle de concert presque identique à celles où ils se trouvent. La frontière entre le public, l'orchestre et les danseurs est d'autant plus brouillée que l'on découvre derrière la fresque le piano à queue, devant servir à jouer la musique de Chopin, placé directement sur le plateau, le pianiste devant également entièrement prendre part à la théâtralité de ce qui va suivre. Jerome Robbins fait entrer ses six autres personnages principaux en caractérisant par la gestuelle leur personnalité, avec une efficacité digne des plus grands auteurs ou metteurs en scène. Le mime se transforme alors rapidement en danse afin d'illustrer les rêveries fantaisistes des protagonistes, toutes savamment articulées et développées selon une progression très claire, pour finir sur une chasse aux papillons en toute apothéose !

Crédits photographiques : © David Herrero

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Théâtre du Capitole, Toulouse. 23-XII-2023. Feux d’artifice. Triptyque dansé par le Ballet de l’Opéra national du Capitole, accompagné par les musiciens de l’Orchestre national du Capitole. Direction musicale : Philippe Béran.
Suite en blanc (1943). Chorégraphie : Serge Lifar. Musique : Édouard Lalo. Décors et costumes : Maurice Moulène. Lumières : Yves Bernard.
Sechs Tänze (Six Danses) (1986). Chorégraphie, décors, costumes et conception lumières : Jiří Kylián. Musique : Wolfgang Amadé Mozart. Réalisation lumières : Joop Caboort. Adaptation lumières : Joost Biegelaar.
The Concert (1956). Chorégraphie : Jerome Robbins. Musique : Frédéric Chopin. Piano : Yannaël Quenel. Rideau d’avant-scène : Saul Steinberg. Costumes : Irene Sharaff. Lumières : Jennifer Tipton. Adaptation lumières : Evan Christian Anderson.
Interprètes : Natalia de Froberville, Ramiro Gómez Samón, Alexandra Surodeeva, Marlen Fuerte Castro, Rouslan Savdenov, Philippe Solano, Kayo Nazakato, Tiphaine Prévost, Nina Queiroz, Minoru Kaneko, Kleber Rebello, Baptiste Claudon, Sofia Caminiti, Georgina Giovannoni, Nino Gulordava, Saki Isonaga, Juliette Itou, Lian Sánchez Castro, Marie Varlet, Eneko Amorós Zaragoza, Charley Austin, Amaury Barreras Lapinet, Mathéo Bourreau, Simon Catonnet, Jérémy Leydier, Lorenzo Misuri, Aleksa Žikić, Nancy Osbaldeston, Julie Dubrana, Luna Jušić, Marina Montibeller, Capucine Perrot, Justine Scarabello, Luca Dario Calcante, Daniel Rodriguez Domenech, Stefano Capoferri, Haruka Tonooka, Elisa Blot.

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