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Youri Egorov [1954-1988], pianiste

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Peu d’informations nous restent aujourd’hui sur le pianiste russe mythique Youri Egorov. A croire que son passage sur Terre et dans nos cœurs de mélomanes n’aura été qu’un rêve, ô combien sublime. Le souvenir de cet artiste est pourtant bien ancré dans les mémoires de ceux qui l’ont vu naître, évoluer puis mourir si tragiquement aux portes d’une carrière de pianiste qui aurait du le mener sur les plus hauts sommets de la gloire. Une carrière trop brève, une discographie trop peu étoffée ne lui donnent pas le droit à faire définitivement partie des références incontournables, des « meilleurs pianistes du siècle ! ». Pourtant que d’émotion, de sensibilité et d’intelligence dans le jeu de ce génie.

Le texte ci-dessous est extrait de l’article du journal Américain « Fanfare ». La plus grande partie en est une traduction littérale. Le paragraphe sur la fondation – qui n’a pas périclité – a été mis à jour sur base des informations données par Mme Prins.

Notre dossier : Art du clavier

 
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Né le 28 Mai 1954 à Kazan, sur la Volga, 440 milles à l'Est de Moscou, commence l'étude du piano à l'âge de 6 ans et est bientôt admis à l'école de musique du conservatoire de Kazan, où il étudie pendant 11 ans avec Irina Dubinina.

A 12 ans il gagne un concours national pour l'exécution du 2ème concerto pour piano de Chostakovitch ; ce dernier lui donne une partition dédicacée. A cet âge, il maîtrise déjà entièrement la technique du piano et peut se concentrer sur le style et l'interprétation. A 17 ans, il va étudier au Conservatoire de Moscou avec Yakov Zak.

En 1976, pendant une tournée de concerts en Italie, il demande l'asile politique. Ensuite il s'installe à Amsterdam, plus tard aussi à New York, mais finira par quitter New York pour rester définitivement à Amsterdam.

Dans les concours internationaux, il termine presque toujours 3ème, mais se fait néanmoins énormément remarquer et admirer. A 17 ans il fait grande impression au concours Marguerite Long/Jacques Thibaud de 1971 à Paris, où il reçoit le 4ème prix. En 1974 il gagne la médaille de bronze au concours Tchaïkovsky à Moscou et en 1975 le Prix du Comte de Launoit (3ème prix) au concours Reine Elisabeth en Belgique en jouant le concerto pour piano du compositeur belge Jef Maes et le Carnaval de Schumann (sur disque DG, où l'on peut entendre qu'il fait quelques fautes, ce qui ne lui est arrivé que très rarement par la suite ; il semble nerveux, un peu agité). Trois sections parmi les plus poétiques du Carnaval (Chiarina, Chopin et Estrella) manquent; on ne sait pas s'il a eu un trou de mémoire ou s'il les a consciemment omises.

Le concours Van Cliburn de 1977 est un désastre, car le jury, les critiques et le public sont en désaccord complet sur le gagnant. Le public choisit et réunit pour lui 10.000$, l'équivalent du premier prix, ce qui lance sa carrière aux Etats-Unis. Il est contracté pour des récitals à New York (23 janvier 1978) et Chicago (23 avril 1978) où il est très acclamé. Mais c'est surtout son début à Carnegie Hall le 16 décembre 1978 qui le fait accéder au sommet de la célébrité. Son programme peu ordinaire se compose de quatre Fantaisies, par Bach, Mozart, Chopin et Schumann. Les critiques sont en extase, certains allant même jusqu'à dire qu'ils n'ont jamais rien entendu de pareil. Heureusement, il existe un enregistrement de ce récital, qui a été issu sur CD.

La photo montre un jeune homme mince, de petite taille et d'apparence frêle, debout près du piano. Mais ses mains avaient des doigts gigantesques et puissants.

Egorov a donné des récitals dans beaucoup des centres musicaux les plus importants et avec les plus grands orchestres. Aux Pays-Bas il a joué des sonates pour violon et piano avec Emmy Verhey, une élève de David Oistrakh. A New York, il a joué Bach, Mozart, Chopin, Schubert, Debussy, Prokofiev et Bartók, ainsi que le concerto en ré mineur de Brahms et la Rhapsodie de Rachmaninov. Mais après son second récital à Carnegie Hall en décembre 1979, une dispute, demeurée latente jusque-là, éclate entre ses managers américains et européens, et son récital de 1980 à Carnegie Hall est annulé. Finalement, décide d'abandonner son appartement New-Yorkais et de s'installer définitivement à Amsterdam. Bien que continuant à jouer aux Etats-Unis à l'occasion de ses tournées internationales, il y passe beaucoup moins de temps qu'auparavant.

Ses disques – en moyenne deux par an – montrent qu'il était un spécialiste des compositeurs du Romantisme, en particulier Schumann. Comme ils ont été enregistrés lorsque la technologie digitale n'en était encore qu'à ses débuts, la qualité n'est pas toujours très satisfaisante. Les enregistrements des concertos de Mozart et Beethoven font supposer une forte divergence de tempéraments entre le chef d'orchestre et le pianiste. Par ailleurs, les Préludes de Debussy sont superbes et forment un des joyaux parmi ses enregistrements pour EMI. Egorov n'avait guère appris à connaître la musique française pendant qu'il était encore en Russie; une fois installé à l'Ouest, il y prit un goût spécial et apprit seul la musique et le style de Debussy et de Ravel. « Les Miroirs » de Ravel étaient parmi ses plus grands triomphes.

Constamment, du matin au soir, Egorov écoutait de la musique. Souvent, il écoutait des enregistrements par d'autres pianistes; Michelangeli et Richter étaient ses préférés. Si l'on en juge d'après son énorme collection de disques, il aimait aussi Gieseking, Gould, Schiff, Rachmaninoff et Solomon. Il admirait la technique de Pollini, mais trouvait que ses interprétations manquaient d'âme. Il y avait aussi quelques artistes très connus dont Egorov détestait intensément la façon de jouer. Son jeu à lui resta toujours le sien propre, soigneusement pesé et parfois en désaccord avec les idées en vogue. Ses interprétations, si valides soient-elles, n'étaient jamais basées sur des tendances ou des pratiques courantes. Son Bach ne ressemblait pas à celui de Glenn Gould et n'était pas non plus basé sur l'opinion des musicologues du moment; ses disques font entendre un Bach chaud et solide, mais toujours d'une extrême clarté.

Cette carrière triomphale se poursuivit – et puis brusquement, inopinément, il y eut son obituaire : mort du SIDA à trente-trois ans, le 16 avril 1988. Tout – la carrière, le jeu, l'âge – semblait former un écho fantomatique de Dinu Lipatti; en 1981, à l'occasion de ses débuts parisiens, Le Monde l'avait appelé « le nouveau Lipatti ». Il avait continué à jouer en public, et seuls ses amis les plus intimes avaient été au courant de sa maladie. Il a considéré son dernier récital à Amsterdam, le 27 novembre 1978, comme son concert d'adieu, bien qu'il ait encore joué deux fois en public, à Maastricht et à Florence, après cette date. De ce récital d'Amsterdam nous sont restés les Moments Musicaux de Schubert, qui font comprendre immédiatement qu'il s'agissait d'un concert hors du commun; quand on connaît les circonstances, on comprend qu'Egorov y a exposé ses vues définitives sur Schubert.

Egorov portait un vif intérêt aux autres arts, en particulier à l'architecture et à la poésie; c'étaient là également les deux aspects de la musique qui le préoccupaient le plus. C'était une personnalité calme, préférant mener une vie retirée et possédant un grand pouvoir de concentration. Bien qu'il ne fût pas conventionnellement croyant, il se retirait de temps en temps dans un monastère aux environs de Moscou, où il vivait et méditait alors pendant quelque temps. Quand on lui demanda ce que la musique qu'il jouait signifiait pour lui, il répondit: « C'est impossible à expliquer. C'est pour ça que je joue du piano. » Et effectivement, il communiquait entièrement avec son public par l'intermédiaire de son jeu. De même que chez son idole, Sviatoslav Richter, ses récitals en public font ressortir cette communication bien mieux que certains de ses enregistrements en studio. Il augmentait graduellement son répertoire, et ne jouait une œuvre en public que lorsqu'il était sûr de l'avoir complètement assimilée. Il était exceptionnellement modeste à l'égard de ses talents; à une époque où il travaillait Schubert très intensément et où il donna une exécution magnifique de la Sonate en ut mineur discutée ci-dessous, il écrivit dans son journal : « Je commence à comprendre. » Youri Egorov était un artiste dont les doigts puissants et la technique infaillible restaient toujours au service de son esprit musical scrutateur. Il savait articuler les notes sur un presto des plus fougueux, il savait aussi maintenir un largo très calme. Il adorait les gageures pianistiques, mais recherchait toujours la simplicité la plus parfaite.

La Fondation Youri Egorov

Après la mort d'Egorov, un groupe de ses amis les plus proches a fondé la « Stichting Youri Egorov » à Amsterdam, dont les buts sont de garder son souvenir vivant et de promouvoir les causes qui lui tenaient à cœur. Bien que plusieurs pianistes se soient prétendus ses élèves, Egorov n'a jamais enseigné ; il a seulement donné quelques masterclasses à Amsterdam, Paris et Monaco. Mais il aidait volontiers les jeunes artistes, et cherchait à garder ouvertes les voies de communication entre les musiciens en Europe de l'Ouest et de l'Est, il disait : « nous avons tant à apprendre les uns des autres – si seulement nous pouvions nous écouter. »

La Fondation octroie des bourses à de jeunes musiciens originaires d'Europe de l'Est, en particulier de Russie, pour venir se perfectionner à Amsterdam, et organise tous les ans une série de concerts où ces mêmes musiciens, ainsi que d'autres, jeunes et prometteurs, peuvent se présenter au public. Dans ces concerts, toujours centrés autour de la musique de piano, le piano à queue de Youri Egorov occupe une place d'honneur.

Enregistrements

Channel Classics a édité quatre disques, réalisés à partir de concerts soit enregistrés en direct à Amsterdam, soit radiodiffusés avec public depuis un studio à Hilversum. Le premier de ces disques est entièrement consacré à Schubert. Ce compositeur lui était particulièrement cher, et son interprétation de la Sonate en ut mineur est originale et émouvante; elle est loin de suivre Richter, qui met l'accent sur la diversité parmi les sections du début et de la fin, là où Egorov découvre une continuité. Ces mouvements sont plus rapides chez lui que chez Richter, le finale également beaucoup plus rapide que chez Pollini ou que le Brendel dans son deuxième enregistrement pour Philips. Interprété ainsi, le commencement en ut mineur est plus héroïque que tragique, et l'allure du finale reste inchangée, du début, avec son air de tarentelle, jusqu'au bout du mouvement, qui devient ainsi un tout unifié. Le ton d'Egorov est toujours coloré et son jeu ne devient jamais rude, même pendant le plus puissant fortissimo. Le menuet est extraordinairement lyrique, et cependant ses rythmes surprenants sont toujours clairement articulés. Pollini et Brendel jouent cette sonate presque comme si c'était du Beethoven, mais Egorov y trouve un esprit plus simple, plus humain, et convainc l'auditeur que c'est là l'essence de cette œuvre. L'enregistrement en direct du Concertgebouw est excellent. On sent pourquoi Egorov préférait cette salle à toutes les autres, car sa chaleur douce renforce l'approche humaine de la musique et fait ressortir toute la beauté de Schubert sans en obscurcir les détails.

Le disque continue avec les Moments Musicaux, enregistrés lors de son « récital d'adieu » à Amsterdam. Il joue toutes les reprises jusqu'à l'Allegro vivace, où il ignore la seconde reprise, et le finale où il joue seulement la première reprise dans l'Allegretto et aucune dans le Trio. Sauf dans l'Allegro vivace, l'allure est très détendue et le jeu enchanteur. Le finale est extrêmement tendre, son da capo encore plus lent et plus éloquent; il est facile d'y entendre un adieu pensif.

Le second disque a l'avantage de provenir d'un programme unique, exécuté pour la première fois à Carnegie Hall en Décembre 1979 et répété en cette occasion au Concertgebouw. Le programme est complété par les douze études op.25 de Chopin. Dans une lettre à un ami, Egorov, ironique, avait écrit :

« J'ai soumis un programme parfaitement idiot. Pourquoi? J'aurais pu me limiter à Bach, Bartók et l'opus 10 de Chopin Mais je ne l'ai pas fait, j'ai voulu faire impression : regardez bien tout ce que cet Egorov sait faire ! ».

La Partita de Bach telle qu'exécutée par Egorov est profondément sérieuse et émotionnelle, sans jamais tomber dans le romantisme. L'impression qui s'en dégage en est une de noble détachement en même temps que de concentration intense, un paradoxe mineur comparé à ce que fait Bach en transformant quelques danses simples en un chef-d'œuvre parfait. La sonate de Bartók est jouée avec une force saisissante, spécialement le finale Allegro molto, mais Egorov y garde néanmoins beaucoup de couleur et de nuances de tonalité. Une des caractéristiques les plus remarquables de son art est qu'il sait cogner sur le piano sans que le son se durcisse; dans un autre contexte, il a dit : « J'essaie de raidir mes muscles le moins possible, sinon le son devient trop martelé. » Il a également dit que le mouvement lent était « comme une sarabande »; il le joue très lentement, mais ne marque pas le caractère un peu folklorique qu'on trouve souvent dans ce mouvement Sostenuto e pesante.

Certaines des Etudes de Chopin jouées par Egorov ont été enregistrées jusqu'à quatre fois. Ces douze études ont une valeur d'éternité. Rarement une œuvre musicale dans laquelle la matière n'est rien et la manière est tout a-t-elle été exécutée de façon aussi envoûtante ; rarement aussi la communication entre un artiste et son auditoire a-t-elle été aussi perceptible dans un enregistrement. De temps en temps, des applaudissements éclatent entre les Etudes; et après l'Allegro con fuoco de la fin, le public d'Amsterdam, normalement si calme, se déchaîne dans une ovation délirante telle que le Concertgebouw n'en avait plus vue depuis le temps de Willem Mengelberg.

Le troisième disque explore la musique russe du vingtième siècle. Egorov exécute le premier mouvement de la huitième sonate de Prokofiev avec plus de douceur, mais plus rapidement aussi, que Richter l'a fait en 1962 pour DG. Richter souligne la valeur individuelle des notes, Egorov la ligne globale. Tous les deux exécutent le court Andante Sognando avec beaucoup de couleur, mais Egorov maintient une allure régulière, tandis que Richter la varie en ralentissant souvent. Les deux pianistes jouent le Vivace final avec fougue; mais une fois de plus, Egorov conçoit ce mouvement comme un tout et avance à une allure régulière et rapide, alors que Richter recherche les grands effets pianistiques et tape beaucoup plus fort sur les touches. Cependant, la puissance d'Egorov est tout aussi grande. Au passage central de ce mouvement, un Adantino tranquille, il confère une atmosphère spectrale; il le trouvait « terrifiant », et c'est bien ce qu'on ressent en écoutant ce disque. Le Coda final tourbillonnant arrache de nouveaux hurlements au public.

Egorov a dit de la deuxième sonate de Chostakovitch « j'y discerne les pensées d'un homme solitaire qui ne voit pas d'issue ». Il exécute même l'Allegretto du début avec retenue, en évitant la virtuosité qui, chez certains pianistes, en fait une satire du jeune Chostakovitch. Le Largo et les variations du finale sont encore plus sombres. Cette interprétation est vraiment tragique.

Arno Babadjanyan (1921-1983) a écrit ses six Tableaux pour piano en 1965 ; les titres en sont musicaux et non picturaux, comme chez Moussorgsky. Leur style alterne entre une linéarité calme et une percussion étincelante qui rappelle le jeune Prokofiev. Egorov les traite avec toute la virtuosité voulue.

Le quatrième disque retourne quelques siècles en arrière, mais toutes les œuvres sont jouées sur un piano à queue moderne. Egorov joue la sonate en ut mineur de Haydn, composée en 1771, avec moins de Sturm und Drang que Richter dans son exécution controversée, et sa gamme dynamique est plus restreinte; mais l'intensité est tout aussi grande. Egorov n'oublie jamais que la tonalité de cette musique est mineure, mais il reste dans les limites propres à la musique de Haydn ; il n'y a pas d'anachronisme Beethovénien. Comme toujours, il réussit à jouer très rapidement sans paraître pressé.

Les six sonates de Scarlatti ont été enregistrées en 1976, quelques semaines après son passage à l'Ouest. La raison primordiale de sa défection était son homosexualité, un crime grave en Union Soviétique; il était persuadé qu'il allait être démasqué, ce qui aurait entraîné la fin de sa carrière et un emprisonnement certain. L'Europe, c'était la sécurité (illusoire, en rétrospective), mais il resta déprimé pendant des mois, jusqu'à ce que sa nouvelle vie commence à prendre forme. Le choix des sonates et leur exécution extrêmement sérieuse planent comme un sombre nuage, car nous sommes habitués à des programmes contenant aussi du Scarlatti plus léger. Egorov joue comme il en a coutume, sans se soucier des conventions du moment. Même la K.380, toujours favorite auprès du public, devient introspective, chaque phrase paraissant encore plus désolée que la précédente. L'Allegro de K.380 est absolument féroce, avec de soudaines poignées de notes et sans la moindre trace de gaieté. K.518 devrait être un rayon de lumière, mais Egorov la joue avec beaucoup de formalisme et garde le charme à distance. Avec le ré mineur de K.32, la série se termine sur une note tragique.

Cinq ans séparent les deux interprétations de l'Andante favori de Beethoven, avec lequel Egorov ouvrait souvent ses récitals ; à force de l'affiner, il y a apporté certains changements. La deuxième exécution prend quarante-deux secondes de plus (et non pas deux minutes, comme il est dit dans les notes). L'allure plus lente est maintenue tout au long du morceau, sauf dans le coda, qui est identique au premier. Ce qu'on remarque encore plus est un changement d'attitude: la deuxième exécution est plus grave et la main gauche plus forte ; Egorov souligne les accords et les notes individuelles, au détriment du rubato cher à son cœur. On pourrait dire que le morceau est devenu moins Schubert et plus Beethoven. Il y a quelques détails – quelques exagérations, une légère hésitation – qui rendent la comparaison fascinante: ce pianiste parfaitement à l'aise avec Bach, Schubert, Chopin, Schumann, Rachmaninov, Prokofiev et Bartók, doit encore s'adapter à Beethoven.

Dans chacun de ces quatre disques, Egorov trouve sa manière propre de jouer la musique. Aidé par une technique exemplaire, il sait toujours convaincre l'auditeur qu'il a quelque chose de remarquable, voir d'unique à dire sur chaque œuvre. On peut ne pas toujours être d'accord avec lui sur certains points, mais nous sommes indubitablement en présence d'une grand artiste et d'un pianiste superbe.

Traduction : Elsa van Maren. Adaptation : Christophe Le Gall

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Le texte ci-dessous est extrait de l’article du journal Américain « Fanfare ». La plus grande partie en est une traduction littérale. Le paragraphe sur la fondation – qui n’a pas périclité – a été mis à jour sur base des informations données par Mme Prins.

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