Festival de Besançon : Gros plans
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Besançon. Théâtre Ledoux. 14-IX-2023. Gabriel Fauré (1848-1924) : Masques et bergamasques op. 112, suite pour orchestre ; Edward Elgar (1857-1934) : Concerto pour violoncelle op. 85 ; Louise Farrenc (1804-1875) : Symphonie n°3 op. 36. Anastasia Kobekina, violoncelle ; Orchestre de chambre de Bâle, direction : Nodoka Okisawa
Arc-et-Senans. Salle Claude-Nicolas Ledoux. 15-IX-2023. Luigi Boccherini (1743-1805) : Concerto pour violoncelle n°7 G.480 ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour violon n°5 KV 219 ; Franz Schubert (1797-1828) : Symphonie n°9 « La Grande » D.994. Avec : Marc Coppey, violoncelle ; Renaud Capuçon, violon. Orchestre de chambre de Lausanne, direction : Marc Coppey, Renaud Capuçon
Besançon. Théâtre Ledoux. 16-IX-2023. Claude Debussy (1862-1918) : La mer ; Ernest Chausson (1855-1899) : Poème pour violon et orchestre op. 25 ; Arnold Schoenberg (1874-1951) : Pelléas et Mélisande, poème symphonique op. 5. Les Dissonances, violon et direction : David Grimal
Dôle. Collégiale ; 17-IX-2023. Heinrich Schütz (1585-1672) : Deutsches Magnificat SWV 494 ; Dietrich Buxtehude (1637-1707) : Magnificat primi toni Bux WV 203 : Arvo Pärt (né en 1935) : Magnificat ; Jean-Sébastien Bach (1685-1750) : Magnificat BWV 243. Avec : Aleksandra Lewandowska/Hana Blažíková, sopranos ; Thomas Hobbs, ténor ; Alex Potter, alto ; Stephan MacLeod, basse. Gli Angeli, direction : Stephan MacLeod
Pleins feux sur une lauréate et des artistes de premier ordre et test attendu d'une nouvelle salle de concert au menu de la 76e édition du festival.
À la direction, Nodoka Okisawa, lauréate 2019
Retour sur les terres bisontines de sa lauréate 2019 au concours de direction, Nodoka Okisawa, pour ce concert au féminin : une maîtrise technique très contrôlante au détriment peut-être d'une liberté expressive bénéfique à toute formation. Cette méthode rend les Fauré bien sages, et isole quasiment la bouillonnante violoncelliste dans une sur-expressivité cloisonnante dans Elgar. Mais le rapport de puissance entre l'orchestre de chambre et la soliste est préservé. La symphonie de Louise Farrenc aurait gagné en équilibre sonore à mieux répartir les basses, toutes nichées à gauche. Le mélange schumanno-mendelssohnien d'une auteur qui mérite d'être entendue comme phénomène socio-musical du XIXe siècle, tranparaîtra surtout dans les deux derniers mouvements, assez grisants. (NMN)
Renaud Capuçon, soliste mais aussi chef
Soliste, chambriste, directeur artistique (Aix en Provence, Gstaad), le violoniste français a fait ses débuts de chef d'orchestre en 2021 à la tête de l'Orchestre de Chambre de Lausanne. Ce 15 septembre 2023, l'un et l'autre voient leur cahier des charges lesté par l'attention d'un auditoire accouru dans la Salle Claude-Nicolas Ledoux de la Saline royale autant pour jouir du programme que pour séparer le bon grain de l'ivraie technologique d'un espace, dont la récente restauration fait dialoguer le béton d'antan avec les vertus acoustiques d'un dôme et un fond de scène matelassés. Un Boccherini volatile pour violoncelle (joli Adagio tout de même) avec Marc Coppey flatte d'emblée les cordes. Impression que confirme le Concerto N°5 de Mozart exécuté avec le son confondant du violon d'un Renaud Capuçon, dont les talents de chef (un homme qui donne de sa personne) seront manifestes dans une 9e de Schubert splendidement sculptée. La verdeur des cuivres, le brumeux des timbales interrogent néanmoins, frustrations qu'on sera tenté d'attribuer aux imperfections d'un lieu qu'on avait rêvé en nouvel Arsenal messin, et qui mérite d'être reconsidéré également en terme de confort visuel (parterre problématique) et physique (le bannissement de certain vent coulis). (JLC)
Deux pièces symphoniques pour Les Dissonances
Est-ce possible ? Oui. Des œuvres très complexes, nécessitant un souffle de longue haleine dans Schoenberg, une unité dans le morcellement pour Debussy, sans quoi tout s'écroule ; et le piège ne se referme pas sur les virtuoses. Car chaque pupitre est soliste : les gestes incitatifs, les regards complices, l'écoute constructive des autres, la bonne humeur et un énorme travail en amont donnent par nécessité une liberté interprétative, rarement transmise par un chef. Le regard du public change aussi : au lieu d'être fixé sur l'ego du maestro, il perçoit cette dynamique des corps, encore plus marquée. Les premiers sons viennent sans prévenir, et s'éteignent, après la mort de Mélisande, dans le rarissime silence absolu d'une salle en apnée auditive. Mieux encore qu'une salve d'applaudissements. Et tout l'orchestre salue. (NMN)
Gli Angeli divise la Collégiale de Dôle
Que des Magnificat : voici l'alléchant fil rouge tissé par l'ensemble baroque genevois Gli Angeli, composé d'instrumentistes et d'un ensemble de chanteurs dont se détachent deux sopranos sages et précises, un ténor percutant et un chaleureux contreténor à la James Bowman. Davantage qu'une basse à la projection limitée, Stephen MacLeod est un chef habité par les impulsions donnant leur relief idoine aux cinq partitions du programme : l'austère Deutsches Magnificat de Schütz en curseur de la qualité vocale ; un Magnificat de Buxtehude en impressionnant dialogue à distance entre le grégorien du chœur invisibilisé et le Riepp tonitruant de la Collégiale de Dôle ; deux Bach (la Cantate BWV 10 ; le redoutable Magnificat BWV 243). Une exécution virtuose qui, selon les spectateurs les plus éloignés, se perdait hélas dans la hauteur vertigineuse de la nef de la Collégiale, laissant peu de trace (les Magnificat de Buxtehude et de Pärt chantés de l'au-delà de l'autel mis à part), du vertigineux travail du chef de Gli Angeli. (JLC)
Crédits photographiques : © Yves Petit
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Arc-et-Senans. Salle Claude-Nicolas Ledoux. 15-IX-2023. Luigi Boccherini (1743-1805) : Concerto pour violoncelle n°7 G.480 ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour violon n°5 KV 219 ; Franz Schubert (1797-1828) : Symphonie n°9 « La Grande » D.994. Avec : Marc Coppey, violoncelle ; Renaud Capuçon, violon. Orchestre de chambre de Lausanne, direction : Marc Coppey, Renaud Capuçon
Besançon. Théâtre Ledoux. 16-IX-2023. Claude Debussy (1862-1918) : La mer ; Ernest Chausson (1855-1899) : Poème pour violon et orchestre op. 25 ; Arnold Schoenberg (1874-1951) : Pelléas et Mélisande, poème symphonique op. 5. Les Dissonances, violon et direction : David Grimal
Dôle. Collégiale ; 17-IX-2023. Heinrich Schütz (1585-1672) : Deutsches Magnificat SWV 494 ; Dietrich Buxtehude (1637-1707) : Magnificat primi toni Bux WV 203 : Arvo Pärt (né en 1935) : Magnificat ; Jean-Sébastien Bach (1685-1750) : Magnificat BWV 243. Avec : Aleksandra Lewandowska/Hana Blažíková, sopranos ; Thomas Hobbs, ténor ; Alex Potter, alto ; Stephan MacLeod, basse. Gli Angeli, direction : Stephan MacLeod