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Besançon. Grand Kursaal. 9-IX-2023. Ludwig van Beethoven (1778-1826) : Symphonie n°9 opus 125. Avec : Solen Mainguené, soprano ; Anke Vondung, mezzo-soprano ; Léo Vermot Desroches, ténor ; Derrick Ballard, baryton-basse. Choeur de l’Opéra de Dijon, Orchestre Dijon Bourgogne et Musiciens de l’Orchestre philharmonique de Mayence, direction musicale : Joseph Bastian
Besançon. Théâtre Ledoux. 10-IX-2023. Hector Berlioz (1803-1869) : Le corsaire op. 21, ouverture ; Symphonie funèbre et triomphale op. 15 : oraison funèbre et Apothéose ; Henri Tomasi (1901-1971) : Ballade pour saxophone ; Alexandros Markeas (né en 1965) : Crash ouverture ; Richard Wagner (1813-1883) : « Triptyque tétralogique » : chevauchée des Walkyries ; Marche funèbre de Siegfried ; Embrasement du Walhalla. Christian Wirth, saxophone alto ; Orchestre d’harmonie de la Garde républicaine, direction : colonel François Boulanger
Besançon. Grand Kursaal. 12-IX-2023. Jean-Sébastien Bach (1685-1750): Passion selon Saint-Jean BWV 245. Avec : Davy Cornillot, ténor (Evangéliste); Jean-Christophe Lanièce, baryton (Jésus) ; Eugénie Lefebvre, Cécile Achille, sopranos ; Blandine de Sansal, alto ; Paco Garcia, ténor ; Étienne Bazola, baryton (Pilate). Ensemble Les Surprises, clavecin et direction : Louis-Noël Bestion de Camboulas
Besançon. Théâtre Ledoux. 13-IX-2023. Mikhaïl Glinka (1804-1857) : Kamarinskaja ; Modeste Moussorgski (1839-1881) : Chants et danses de la mort (orchestrés par Chostakovitch) ; Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Cavatina d’Aleko, extrait de Aleko ; Danses symphoniques op. 45. Yuri Yurchuk, baryton ; Württembergische Philharmonie Reutlingen, direction : Ariane Matiakh
Toujours attaché à ses fondamentaux (les grands orchestres symphoniques, la création contemporaine avec la seconde année de résidence d'Alexandros Markeas, le Concours des jeunes chefs d'orchestre) mais aussi à l'ouverture aux musiques du monde, le Festival de Besançon vient d'ouvrir sa 76e édition.
Coïncidant avec le 60e anniversaire de l'amitié franco-allemande, le concert du 9 septembre s'avérait excitant : la présence du jeune ténor qui monte, Léo Vermot Desroches, enfant du pays de retour au bercail après un tour de France étoilé (Limoges, Nancy, Tours, Marseille, Paris, Aix-en-Provence…) et même une apparition au cinéma (Ténor) ; la prime invitation faite à l'Orchestre Dijon-Bourgogne (infiltré de quelques musiciens de l'Orchestre philharmonique de l'Etat de Mayence), qui plus est sous la baguette de son nouveau directeur musical, Joseph Bastian. L'acoustique (trop ?) généreuse du Kursaal flatte la robustesse de chaque pupitre mais révèle des cordes en manque de chair (dans l'Adagio, les pizzicati ne sont perceptibles qu'à l'œil). Du premier mouvement, presque raide, au dernier, à la conclusion abrupte, la vision de Joseph Bastian reste impersonnelle. Le grand frisson échoit aux voix : un Chœur de l'Opéra de Dijon en véritable mur de son, une alto valeureuse (Anke Vondung), une soprano (Solen Mainguené) qui possède toutes les notes à défaut de leur aisance vertigineuse, une basse abyssale (Derrick Ballard), et, au sommet, le ténor, puissant et gracieux à la fois, de Léo Vermot Desroches. La soirée se conclut néanmoins triomphalement, et davantage encore après que Bastian eut invité l'assistance debout à reprendre au débotté un Hymne à la joie (une nouvelle Marseillaise ?) plus que jamais d'actualité. (JLC)
Harmonies cuivrées
Le lendemain le public est assuré, avec l'orchestre d'harmonie de la Garde républicaine, de voir et d'entendre le prestige incarné. Formation aux sonorités parfaites, à l'équilibre remarquable entre les familles instrumentales, tout leur est permis : assumer l'écriture complexe de Berlioz et de Wagner transposée aux vents, accompagner un de ses pupitres comme soliste dans le trop peu joué Henri Tomasi, assurer une création contemporaine mélangeant les styles, la très inspirée Crash ouverture du compositeur en résidence Alexandros Markeas. Le colonel Boulanger, ancien lauréat du concours de chef d'orchestre de Besançon, à la gestuelle sobre et précise, ne tombe dans aucun piège interprétatif. Cet orchestre peut tout jouer et parvient, ultime performance, à nous faire oublier l'écriture symphonique originale. (NMN)
La Saint-Jean chambriste des Surprises
Dès l'impulsion et l'allant donné au sublime Herr introductif, Louis-Noël Bestion de Camboulas affirme sa vision dans ce concert du 12 septembre : la Passion selon Saint-Jean des Surprises sera une Passion de chambre, ce que confirmera dans la foulée l'Évangéliste de Davy Cornillot. Sobrement habité, partition (fermée) au bras, assurément à des années-lumières de plus d'un des diseurs autoritaires de la discographie, qu'importent dès lors les trois aigus et deux graves manquant encore, ce soir, dans l'intimité du Kursaal, à ce confident bouleversant. Velouté des cordes, volubilité des bois, le surlignage d'un archi-luth très présent : la phalange (dix-huit instrumentistes, chef compris) envoûte. Tout aussi remarquable, le chœur (douze chanteurs) cache quelques élus. Premier appelé, Jean-Christophe Lanièce, Jésus chaleureusement timbré. Blandine de Sansal manque ensuite de consonnes sur Von den Stricken mais réussira magnifiquement Es ist vollbracht. Eugénie Lefebvre n'a pas tout à fait la voix qui sied à l'aérien Ich folge dir. Étienne Bazola manque d'autorité en Pilate mais pas de musicalité dans ses deux airs. Les aigus de Paco Garcia, douloureusement malmenés par Ach, mein Sinn, trouvent matière à revanche dans un Erwäge quasi-ineffable. Cécile Achille tutoie quant à elle l'apesanteur de Zerfliesse, mein Herz. L'on emporte enfin le souvenir d'une soirée gorgée de musique et d'humanité. (JLC)
Danses symphoniques sous la baguette d'Ariane Matiakh
Ariane Matiakh entame sa deuxième saison à la tête du Württembergische Philharmonie Reutlingen, formation musicalement et humainement éclectique, nous partageant cette fois son goût pour la musique slave. Le 13 septembre, la mise en oreille de la bien enlevée Kamarinskaja de Glinka ne porte pas ombrage aux quatre chants et danses de la mort de Moussorgski orchestrés par Chostakovitch. Le baryton ukrainien Yuri Yurchuk y donne l'impression d'un contraste entre une stature physique impressionnante et une voix couverte ici ou là par l'orchestre. La cavatine Aleko lui permet pourtant de retrouver sa place dans un lyrisme bien incarné. Les testamentaires Danses symphoniques mettent en avant les pupitres de cuivres et de bois auxquels porte beaucoup d'attention la souriante chef française, aux gestes plutôt brefs et centrés, mais précis et enthousiasmants. (NMN)
Crédits photographiques : © Yves Petit
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Besançon. Grand Kursaal. 9-IX-2023. Ludwig van Beethoven (1778-1826) : Symphonie n°9 opus 125. Avec : Solen Mainguené, soprano ; Anke Vondung, mezzo-soprano ; Léo Vermot Desroches, ténor ; Derrick Ballard, baryton-basse. Choeur de l’Opéra de Dijon, Orchestre Dijon Bourgogne et Musiciens de l’Orchestre philharmonique de Mayence, direction musicale : Joseph Bastian
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Besançon. Grand Kursaal. 12-IX-2023. Jean-Sébastien Bach (1685-1750): Passion selon Saint-Jean BWV 245. Avec : Davy Cornillot, ténor (Evangéliste); Jean-Christophe Lanièce, baryton (Jésus) ; Eugénie Lefebvre, Cécile Achille, sopranos ; Blandine de Sansal, alto ; Paco Garcia, ténor ; Étienne Bazola, baryton (Pilate). Ensemble Les Surprises, clavecin et direction : Louis-Noël Bestion de Camboulas
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