Décès du pianiste Anatol Ugorski

Le pianiste d'origine russe, naturalisé allemand, Anatol Ugorski, installé en Allemagne depuis 1990, est décédé à Berlin à 80 ans. Né en Sibérie dans une famille pauvre, il grandit à Léningrad (actuelle Saint-Pétersbourg) où il étudie au conservatoire. Troisième prix du Concours international de piano Georges Enesco à Bucarest en 1968, il s'intéresse particulièrement au répertoire contemporain (Arnold Schönberg, Alban Berg, Olivier Messaien, Pierre Boulez) et à la musique occidentale ce qui lui vaut d'être surveillé par le régime. Interdit de sortie de l'URSS, il finit par s'enfuir avec sa famille pour s'installer à Berlin-est. A la chute du mur, il enregistre chez Deutsche Grammophon. Il mène alors en Occident une carrière internationale de soliste. Au disque, il enregistre notamment les sonates de Beethoven, le Catalogue d'oiseaux de Messaien, le Concerto pour piano et les Sonates de Scriabine. Dans ses concerts, il présente également des compositions baroques (Domenico Scarlatti) comme romantiques (Weber), faisant preuve – lors de chaque prestation, – d'une technique sans limites, qui poussait ses interprétations vers les sommets de virtuosité. Dans son jeu, ce dernier élément se voit brillamment conjugué à un sens de la mélodie certain, ainsi qu'à une grande délicatesse du toucher, sublimé par une palette de nuances dynamiques sensuelles. Il était le père de la pianiste Dina Ugorskaïa, spécialiste de Bach, Beethoven et Schubert.