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À Verbier, Klaus Mäkelä, Yuja Wang, Renaud Capuçon, tiercé gagnant

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Verbier. Salle des Combins. 25.VII.2023. Franz Schubert (1797-1828) : Trio pour piano et cordes no. 2 en mi bémol majeur op. 100. Johannes Brahms (1833-1897) : Quintet pour piano et cordes en fa mineur op. 34. Yuja Wang (piano), Renaud Capuçon (violon), Klaus Mäkelä (violoncelle). Yefrim Bronfman (piano), Vadim Repin, Alexander Sitkovetsky (violons), Antoine Tamestit (alto), Misha Maisky (violoncelle).

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Une salle des Combins remplie jusqu'aux derniers rangs pour un concert de musique de chambre réputée intimiste, un défi que le Verbier Festival relèvegrâce à la complicité musicale de grands interprètes.


Depuis de nombreuses années, le Verbier Festival s'est construit la réputation de provoquer des réunions parfois improbables entre des musiciens de premier plan dans un volet appelé « Rencontres inédites ». Un jeu risqué mais parfaitement dominé par une programmation subtile et intelligente. Ce soir, l'affiche était prometteuse avec le mythique Trio pour piano et cordes n° 2 en mi bémol majeur op. 100 de Schubert dont la popularité de l'Andante con moto a servi maintes fois aux bandes sonores de film. Mais, nul doute que le public nombreux de cette soirée s'est pressé dans la salle des Combins plus attiré par les interprètes réunis autour de cette œuvre que par ses réminiscences cinématographiques. D'abord avec l'immense dose de charisme de au piano, de au violon et de délaissant sa baguette de chef d'orchestre pour retrouver l'instrument de sa formation musicale, le violoncelle. D'emblée, le regard souriant de vers son compagnon de cordes démontre sa disponibilité à ce que tout se passe pour le mieux. Le piano entame. Un gros plan sur les mains de la pianiste chinoise les montre gantées de cuir noir. Des gants de cyclistes rehaussés d'un poignet orné de paillettes noires. Seules émergent les dernières phalanges de la pianiste. Étrange et déconcertant. Rien de cet artifice vestimentaire ne semble pourtant entraver le toucher, la vélocité, l'éclat de la pianiste. On goûte au violon d'un et à cette œuvre dont il maîtrise les contours avec une extrême autorité et un son unique. Il est le patron. Un patron bienveillant, ne cherchant aucunement à briller pour lui-même, constamment attentif à l'unité musicale. Modérant la puissance de son archet pour s'aligner au son sensiblement plus ténu du violoncelle de , il modère de même les ardeurs de . Attaquant l'admirable Andante con moto avec une certaine noirceur, le lancinant martèlement du piano devient saisissant de douleur, ajoutant une mélancolie profonde à ces sublimes pages. À de courts instants, emportés par la volonté de trop accentuer ce noir climat, on perd un peu le tempo qui tend à flotter. Vite repris par un Renaud Capuchon décidément superbe, le Trio reprend son chemin, avec au passage des sourires entendus entre le violoniste et un visiblement aux anges de se trouver en si bonne compagnie. Dans l'Allegro moderato final, l'atmosphère se détend encore pour voir Klaus Mäkelä plus relâché, plus présent pour le mieux de l'équilibre sonore. Le moment des saluts voit un heureux trio de musiciens satisfaits d'avoir plus qu'honnêtement porté cette œuvre emblématique de la musique de chambre.


Ambiance totalement différente dans le Quintet pour piano et cordes en fa mineur op. 34 de . Non tant que la musique de Brahms soit plus sérieuse que celle de Schubert, mais les visages des protagonistes apparaissent nettement plus fermés et sérieux que leurs prédécesseurs sur scène. Ici, pas de personnalité agissant en patron de l'ensemble alors que nous aurions aimé que le piano d' s'impose plus nettement dans un quintette finalement dédié à cet instrument. Reste qu'avec un impressionnant de précision, on reste admiratif devant le cadre qu'il dessine sans qu'on ait une quelconque impression de rigidité. Juste peut-être tout cela manquait-il d'un peu de folie sinon d'énergie débordante.

D'une manière générale, si l'idée de ces « rencontres inédites » peut sans doute attirer du public, elles ne permettent que rarement d'assister à des moments d'exception. De plus, à Verbier, la trop vaste salle de 1700 places des Combins avec son acoustique se prête mal à la musique de chambre malgré les aménagements de scène que le festival a mis en place. C'est à ce point de l'histoire que l'on rejoint Martin Engstroem et sa lutte pour obtenir une salle de 700 places pour ce genre d'activité.

Crédit photographique : © Nicolas Brodard

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Verbier. Salle des Combins. 25.VII.2023. Franz Schubert (1797-1828) : Trio pour piano et cordes no. 2 en mi bémol majeur op. 100. Johannes Brahms (1833-1897) : Quintet pour piano et cordes en fa mineur op. 34. Yuja Wang (piano), Renaud Capuçon (violon), Klaus Mäkelä (violoncelle). Yefrim Bronfman (piano), Vadim Repin, Alexander Sitkovetsky (violons), Antoine Tamestit (alto), Misha Maisky (violoncelle).

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