Audio, Musique de chambre et récital, Parutions

Avec Martine Joste et Fernand Vandenbogaerde

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Fernand Vandenbogaerde (né en 1946) : Tlatoani, Empereur, pour le piano « impérial » Bösendorfer et sons fixés ; Une et Multiple, pour piano et dispositifs électroacoustiques en temps réel ; Pianos / Réunion, pour 7 pianos ; Hélicoïde, pour le piano en 1/16ᵉ de ton de Julian Carrillo et sons fixés. Martine Joste, piano ; Cécile Chanu, piano ; Joëlle Faye, piano ; Martine Gagnepain, piano ; Marie-Claude Melmer, piano ; Délia Serban, piano ; Marie-Hélène Wiplier, piano. 1 CD Terra Ignota. Enregistré live : au Forum des Halles le 29/09/1986 (Tlatoani, Empereur) ; à la Maison de la Radio à Paris, le 19/01/1980 dans le cadre de Perpectives du XXᵉ siècle ; au Piano Center à la Garenne Colombes, le 29/03/2009 (Pianos/ Réunion) ; à l’International Gesellschaft für Neue Musik de Zürich le 08/10/1991 (Hélicoïde). Notice de présentation en français. Durée : 66:00

 
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Cet album anniversaire consacre en musique les 50 ans de vie partagée de la pianiste et du compositeur . Quatre pièces des années 70-80, dont trois pour piano et électronique, sont ici réunies.

Formé tôt aux techniques électroacoustiques (avec Pierre Schaeffer mais aussi Jean-Étienne Marie), réalise bon nombre de pièces pour bande magnétique seule et d'œuvres mixtes, ralliant le piano de et les sons du studio. Élève d'Yves Nat au Conservatoire de Paris, cette dernière va, quant à elle, se dédier à la musique de notre temps, explorant notamment le domaine de la microtonalité (du quart au 1/16ᵉ de ton) sous l'impulsion d'un inventeur (Julian Carrillo) et d'un théoricien en la matière (Ivan Wychnegradsky).

C'est sur l'un des quinze pianos en 1/16ᵉ de ton construits par le Mexicain Carrillo que interprète Hélicoïde (1974-75) de , la pièce assurément la plus expérimentale de cet album. Le clavier de 96 touches ne couvre qu'une octave! La bande comme l'écriture en clusters du piano recherchent le continuum sonore par glissements lents sur les divisions infimes de l'octave : jeu de registres, irisation sonore et plasticité d'un matériau qui fusionne les deux sources sonores. La partie électroacoustique a été réalisée au studio du Conservatoire municipal de Pantin, toujours actif en 2023. Le titre Tlatoani, Empereur (« celui qui parle », dans l'ancien Mexique) fait également allusion au piano « Impérial » Bösendorfer pour lequel la pièce mixte a été composée. L'instrument est doté de neuf touches supplémentaires dans le grave que l'interprète aux doigts d'acier s'emploie à faire sonner via des impacts puissants et obsessionnels soutenus et amplifiés par la bande. Le clavier est parcouru dans tous ses registres et des glissandi vertigineux s'opposent aux sons itératifs de la bande dans un mouvement des masses sonores aussi spectaculaire que puissant. Pianos/Réunion (1988) est une pièce sans électronique, écrite à la demande de Martine Joste et dédiée aux habitants de l'Île de La Réunion : sept pianos dans un certain ordre assemblés (on ne précise pas lequel) sont conviés pour accéder au total sonore (le premier accord donne le ton!) et activer le mouvement dans l'espace par relais d'instruments que les effets de panoramique nous donnent à entendre : clusters, trilles, batteries, registres opposés et contrastes abyssaux sont autant de composantes d'une écriture qui va vers les extrêmes.

Les paramètres sont sériés (intensités, durées, gestes) dans Une et Multiple (1973), l'œuvre la plus ancienne de l'album et la plus audacieuse. Conçue pour piano et dispositifs électroacoustiques en temps réel, la pièce s'inscrit dans le sillage de Mantra de Stockhausen (1970) : précisons que le jeune Vandenbogaerde est allé travailler à Cologne avec le compositeur allemand et utilise, comme lui, le modulateur en anneau pour traiter le son du piano en direct ; le discours est éruptif, l'espace éclaté et le processus de distorsion et transformation très actif. Le flux de notes rapides au mitan de l'œuvre est du plus bel effet où les sons du piano s'hybrident sous l'effet de l'oscillateur, maelström sonore charriant à la fois la source live du piano et les sons bouclés de l'électronique qui relaient in fine l'instrument. Martine Joste est souveraine, entretenant l'énergie du geste, réglant les dynamiques et donnant au discours son souffle et sa dramaturgie singulière.

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Fernand Vandenbogaerde (né en 1946) : Tlatoani, Empereur, pour le piano « impérial » Bösendorfer et sons fixés ; Une et Multiple, pour piano et dispositifs électroacoustiques en temps réel ; Pianos / Réunion, pour 7 pianos ; Hélicoïde, pour le piano en 1/16ᵉ de ton de Julian Carrillo et sons fixés. Martine Joste, piano ; Cécile Chanu, piano ; Joëlle Faye, piano ; Martine Gagnepain, piano ; Marie-Claude Melmer, piano ; Délia Serban, piano ; Marie-Hélène Wiplier, piano. 1 CD Terra Ignota. Enregistré live : au Forum des Halles le 29/09/1986 (Tlatoani, Empereur) ; à la Maison de la Radio à Paris, le 19/01/1980 dans le cadre de Perpectives du XXᵉ siècle ; au Piano Center à la Garenne Colombes, le 29/03/2009 (Pianos/ Réunion) ; à l’International Gesellschaft für Neue Musik de Zürich le 08/10/1991 (Hélicoïde). Notice de présentation en français. Durée : 66:00

 
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