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Johan Kvandal (1919-1999) : Fugue pour quatuor à cordes ; Quatuors à cordes n° 1, op. 11 ; n° 2, op. 27 ; n° 3, op. 60 ; Deux Danses norvégiennes, op. 44. Engegård Quartet. 1 CD LAWO. Enregistré en l’église Grorud d’Oslo du 15 au 17 mars 2021. Notice de présentation en anglais. Durée : 73:54
LawoLe brillant parcours créateur de Johan Kvandal l'a placé au sommet de l'histoire musicale récente de la Norvège. Le Quatuor Engegård nous en offre une indéniable démonstration.
Né et mort à Oslo, Johan Kvandal est le fils du célèbre compositeur David Monrad Johansen (1888-1974), inspiré par Edvard Grieg. Après ses études auprès de Geirr Tveitt (1908-1981) en Norvège et de Joseph Marx à Vienne, il devient chef d'orchestre, chef de chœur, organiste, critique musical et compositeur. Il parfait sa formation auprès de Nadia Boulanger à Paris en 1952-1954 et se rapproche de l'œuvre de Bartók, Stravinski et Messiaen. Son écriture adopte les dissonances mais reste à distance du dodécaphonisme et du sérialisme.
Son catalogue porte nettement les marques de la musique folklorique de son pays natal, de même que sa fidélité envers la tradition tonale si l'on excepte un intérêt passager pour la modernité. Il manifestera aussi au début de sa carrière (1950) une curiosité pour la musique néoclassique pratiquée dans les pays germaniques et en France. Plus tard dans les années 1970, il adoptera une esthétique davantage mélodique et d'approche plus aisée pour le grand public.
L'enregistrement de l'intégrale de ses œuvres pour quatuor à cordes réalisé en 2021 par le Quatuor Engegård constitue une très intéressante occasion de découvrir, dans ce registre spécifique, un pan entier de son catalogue. Les premiers pas de cette formation concrétisée à Lofoten en 2006 les ont conduits à un niveau plus que respectable caractérisé par un phrasé intense et intègre, possédant souplesse et nuances, et sensible aux diverses sources dont s'est nourri le compositeur.
Le Quatuor à cordes n° 2 (1966) op. 27, en quatre mouvements joués sans pause, est unanimement considéré comme l'une de ses compositions majeures et les plus individuelles tant au plan de l'expression que de la forme. Il manifeste son admiration sincère pour Béla Bartók. Le premier mouvement intitulé Prologue et sous-titré Allegro-Lento e lugubre propose une section que l'on retrouvera également dans l'Epilogue, un ostinato constituant un matériau motivique unifiant et proche. Les deux mouvements suivants (Lo stresso tempo et Adagio-Allegro vivace) s'éloignent de la tradition tonale avec leurs harmonies dissonantes et leur attirance assumée pour une certaine modernité. Le quatuor s'achève par un Epilogue, lui aussi baptisé Lento e lugubre, qui finit par se différencier des structures communes du début de l'œuvre.
Le Quatuor n° 1 composé en 1946 affiche des affinités structurelle indéniables avec le monde de Joseph Haydn tout en adoptant un tour néoclassique dans son Allegro finale.
Élaboré presque quatre décennies plus tard (1983), le Quatuor n° 3 en quatre mouvements séparés, révèle une écriture plus apaisée, davantage traditionnelle, notamment en ce qui concerne les enchaînements. Les tensions palpables tout au long du Quatuor n°2 font place à un climat globalement néoclassique dépourvu de heurts, aux thèmes bien dessinés, en particulier le beau mouvement lent et languissant noté Adagio.
L'intérêt porté par Kvandal à la musique populaire norvégienne, si bien véhiculée par Edward Grieg, se retrouve fêtée sans souci novateur mais avec un engouement non feint, dans les Deux Danses norvégiennes, notées Halling et Springdans, datant de 1976. Kvandal a alors 57 ans.
Les quatuors ont connu l'enregistrement par le passé. On signalera en priorité la version du Quatuor n° 2 qu'en a donné en 1970 The Monn Quartet chez Philips 6507 060 (et Aurora Contemporary ACD 4986, 1977) et la version du Quatuor n° 3 par l'Oslo String Quartet chez Naxos en 1995.
Un panorama stimulant et méritoire des étapes stylistiques du Norvégien Johan Kvandal grâce au talent incontestable du Quatuor Engegård.
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Johan Kvandal (1919-1999) : Fugue pour quatuor à cordes ; Quatuors à cordes n° 1, op. 11 ; n° 2, op. 27 ; n° 3, op. 60 ; Deux Danses norvégiennes, op. 44. Engegård Quartet. 1 CD LAWO. Enregistré en l’église Grorud d’Oslo du 15 au 17 mars 2021. Notice de présentation en anglais. Durée : 73:54
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