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Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour violon en ré majeur, op. 61. Igor Stravinsky (1882-1971) : Concerto pour violon en ré majeur. Vilde Frang, violon ; Deutsche Kammerphilharmonie Bremen (Philharmonie de chambre allemande de Brême), direction : Pekka Kuusisto. 1 CD Warner Classics. Enregistré à Brême les 26-27 janvier 2021 (Beethoven) et du 26 au 28 juin 2022 (Stravinsky). L’entretien de présentation trilingue (anglais-français-allemand). Durée : 65:07
Warner ClassicsLa violoniste Vilde Frang et le chef Pekka Kuusisto établissent une nouvelle référence des concertos de Ludwig van Beethoven et Igor Stravinsky.
Ce couplage des deux compositions concertantes élaborées à des époques différentes peut surprendre, bien qu'elles soient dans la même tonalité. Si le concerto de Beethoven est une apothéose du classicisme estompée par des accents fortement ancrés dans l'esprit romantique, celui de Stravinsky se montre une œuvre néoclassique, renvoyant par sa forme à une suite ou une sonate baroque, reliant une écriture tantôt contrapuntique dans le style du Cantor de Leipzig, tantôt brillante dans celui d'un Johann Nepomuk Hummel.
Dans le concerto de Beethoven, la direction de Pekka Kuusisto, violoniste lui-même, dévoile un sens narratif indéniable, tournant cette page vers un registre à la fois épique et lyrique, axé d'une part sur le fruité des cordes, la rigueur rythmique comme la transparence des plans sonores, d'autre part sur la douceur et une ample respiration. Le tempo semble toujours juste, et les modulations agogiques équilibrées.
Le violon de Vilde Frang n'en paraît pas moins inspiré, avec son timbre rond et charnu, voire charnel et sensuel, distillant des teintes lumineuses, un raffinement des nuances, en symbiose avec les savoureuses harmonies émanant de cette composition. On est séduit par la profondeur des trilles, la délicatesse des attaques, la précision des accords, la dynamique d'un discours qui, loin d'être seulement musical, se voit partagé entre l'élan et la noblesse de ton, s'imprégnant d'une poésie et d'une sensibilité généreuses, et qui, par moments, ne cesse de s'intensifier. Ce dernier trait est perceptible notamment dans la cadence du premier mouvement, façonnée par Beethoven lui-même, empruntée de sa transcription de ce concerto pour piano, ainsi que dans le finale Rondo : Allegro.
Pour le concerto de Stravinsky, Vilde Frang signe une interprétation empreinte d'humour, de joie, de pétillance, mais aussi de nostalgie. Ce violon qui nous enchantait tant par sa subtilité dans Beethoven, n'est plus angélique, s'avérant plus grave, plus tranchant également et plus acéré. L'essentiel de cette lecture réside dans la variété des ambiances qui changent au fil des mouvements, noyant l'auditeur dans un paysage sonore apparemment chaotique, traversé par des passages du clair à l'obscur et vice versa. Dans cette optique, la Toccata et le Capriccio débordent de virtuosité, alors que l'Aria II se pare de désolation. Quelle énergie dans le finale, mais d'autre part quelle élégance et finesse aussi !
Voici un disque indispensable pour les aficionados du violon, quasiment sans défaut, qui comblera même les mélomanes les plus exigeants !
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Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour violon en ré majeur, op. 61. Igor Stravinsky (1882-1971) : Concerto pour violon en ré majeur. Vilde Frang, violon ; Deutsche Kammerphilharmonie Bremen (Philharmonie de chambre allemande de Brême), direction : Pekka Kuusisto. 1 CD Warner Classics. Enregistré à Brême les 26-27 janvier 2021 (Beethoven) et du 26 au 28 juin 2022 (Stravinsky). L’entretien de présentation trilingue (anglais-français-allemand). Durée : 65:07
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