La Finale du Concours Long-Thibaud consacré cet année au piano s'est déroulée dimanche 13 novembre au Théâtre du Châtelet à Paris devant parterre, corbeille et balcons bien garnis, et un jury composé de Philippe Entremont, Marc Laforêt, Rena Shereshevskaya, Éric Heidsieck, François-René Duchâble, Momo Kodama, János Balász, Jorge Luís Prats, ainsi que de Plamena Mangova et Bruno Leonardo Gelber qui ont suivi à distance les épreuves retransmises en streaming (Pavel Gililov atteint de la Covid était absent).
Les six finalistes choisis parmi les trente-quatre concurrents ont interprété avec l'Orchestre de la Garde-Républicaine dirigée par François Boulanger un concerto pour piano et orchestre de leur choix parmi la liste établie par le comité artistique du concours, créé en 1943 par Marguerite Long, il y a donc près de 80 ans, et placé sous le patronage de l'État français.
Le Jury qui a salué le niveau particulièrement élevé des candidats, n'a pas pu les départager pour l'attribution du Premier Prix et a décidé de décerner deux Premiers Prix ex-aequo.
Le palmarès est le suivant :
1ers Prix ex-aequo : Hyuk Lee (22 ans – Corée du Sud) et Masaya Kamei (20 ans – Japon)
3e Prix : Michael Davidman (25 ans – USA)
4e Prix (Prix de la Ville de Paris) : Kotaro Shigemori (22 ans – Japon)
5e Prix (Prix du Prince Albert II de Monaco) : Heeseong Noh (24 ans – Corée du Sud)
6e Prix (Prix de la Fondation Maurice Ravel) : Yiming Guo (20 ans – Chine)
Le Prix de la Presse (nouveau) a été décerné à Masaya Kamei, qui a remporté également le Prix du Public.
Michael Davidman a, lui, été récompensé du Prix de l'Orchestre, et Valère Burnon (Belgique), l'un des demi-finalistes, a obtenu le Prix Révélation.
Le Palmarès a été annoncé par Gérard Bekerman, le Président de la Fondation Long-Thibaud, lors d'une soirée filmée par France TV et enregistrée par Radio Classique (diffusions prochaines). Cette soirée a commencé avec émotion par un hommage aux jeunes pianistes ukrainiens qui n'ont pas pu participer au concours : sur fond d'images montrant des enfants et le pays dévasté par la guerre, on a pu entendre le consolateur Cantique de Jean Racine de Fauré, joué par l'Orchestre de la Garde Républicaine et les chœurs. Les lauréats du concours, mais aussi deux candidats non primés dont une jeune pianiste d'origine russe, se sont produits ensuite. Hyuk Lee et Masaya Kamei ont joué tour à tour deux mouvements des concertos n°5 de Camille Saint-Saëns et n°2 de Prokofiev, achevant cette soirée de façon brillante et festive. Le premier a donné une interprétation aboutie, d'une grande maturité et très caractérisée du concerto de Prokofiev, pathétique et sombre, aux accents douloureux et sauvages, le second s'est distingué par son interprétation électrisante, éblouissante et vivante de l'exotique concerto français, maitrisée techniquement comme musicalement. (JC)