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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 22-VI-2022. Gaspare Spontini (1774-1851) : La Vestale, tragédie lyrique en trois actes sur un livret d’Étienne de Jouy. Version de concert. Avec : Marina Rebeka, Julia ; Stanislas de Barbeyrac, Licinius ; Tassis Christoyannis, Cinna ; Aude Extrémo, la grande vestale ; Nicolas Courjal, le grand pontife ; David Witczak, un consul/le chef des Aruspices. Vlaams Radiokoor (chef de chœur Thomas Tacquet). Les Talens Lyriques, direction : Christophe Rousset
La Vestale de Gaspare Spontini était donnée en version de concert au Théâtre des Champs-Elysées dans le cadre du 9e Festival du Palazzetto Bru Zane à Paris.
La Vestale de Gaspare Spontini est un jalon entre la tragédie lyrique et le futur grand opéra français. À ce titre, cette œuvre hybride, tournée vers le passé mais annonçant l'avenir, a été trop souvent négligée, voire oubliée ou mutilée. Grâce soit donc rendue au Palazzetto Bru Zane de nous l'avoir restituée dans une édition critique (Ricordi 1994), et une distribution plus qu'enthousiasmante.
Dans le rôle-titre, Marina Rebeka, très attendue, dessine une héroïne émouvante, capable aussi bien de la tendresse à fleur de lèvres que de la passion la plus incandescente. Julia est un rôle complexe, et la soprano en maîtrise toutes les facettes, et en possède amplement les moyens.
Son amant interdit est interprété par Stanislas de Barbeyrac, dont le timbre s'assombrit de plus en plus au fil des ans, sans que cela nuise à ses aigus. Plus martial qu'amoureux transi, son Licinius est viril, combatif, mais pas vraiment tendre. On ne sent guère de complicité dans ce couple, et c'est un peu dommage. Peu de connivence non plus avec son meilleur ami Cinna, distribué au toujours impeccable Tassis Christoyannis.
La grande vestale d'Aude Extrémo est impressionnante, avec des graves profonds et une présence imposante. Nicolas Courjal incarne avec son talent habituel le méchant de service, bien qu'il se laisse souvent couvrir par l'orchestre.
Mais le plus spectaculaire de la soirée est la remarquable prestation du Vlaams Radiokoor, d'un engagement et d'une beauté de son affolants, sans parler d'une diction irréprochable. Sous la baguette de Christophe Rousset, les Talens Lyriques les talonnent de très près. Précis, enflammé, rendant tout son souffle passionné à l'action, l'orchestre sur instruments anciens, ainsi que le chef, rendent enfin toute sa dimension à l'œuvre.
On aurait presque eu envie d'assister à une version scénique, si l'on n'avait pas craint une vision traditionnelle en péplum, avec jupettes courtes obligées pour les hommes, ou alors trop « moderne » dans laquelle on ne retrouve pas ses petits. Dans le cas présent, les divertissements dansés ont été éliminés, car superfétatoire sans stimulation visuelle.
On attend avec impatience la parution du CD, réalisé en studio pendant les jours précédant le concert par le label Bru Zane.
Crédit photographique : © Gil LeFauconnier
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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 22-VI-2022. Gaspare Spontini (1774-1851) : La Vestale, tragédie lyrique en trois actes sur un livret d’Étienne de Jouy. Version de concert. Avec : Marina Rebeka, Julia ; Stanislas de Barbeyrac, Licinius ; Tassis Christoyannis, Cinna ; Aude Extrémo, la grande vestale ; Nicolas Courjal, le grand pontife ; David Witczak, un consul/le chef des Aruspices. Vlaams Radiokoor (chef de chœur Thomas Tacquet). Les Talens Lyriques, direction : Christophe Rousset