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Sony réédite l’immense « Romantique » de Bruckner dirigée à Vienne par Celibidache

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Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonie n° 4 « Romantique ». Orchestre philharmonique de Munich, direction : Sergiu Celibidache. Disponible en téléchargement chez Sony Classical. Enregistrement réalisé au Musikverein de Vienne les 5 et 6 février 1989. Durée : 82:30

 
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La célèbre symphonie « Romantique », autant que les quatre dernières, a été rendue comme par nul autre par Celibidache. L'interprétation donnée en 1989 au Musikverein de Vienne que nous rend Sony s'impose comme la plus grandiose.

Si Celibidache a toujours servi Bruckner, c'est lorsqu'il prit les rênes de l'orchestre de Munich qu'il put enfin parvenir à imposer sa vision hors norme de l'univers symphonique brucknérien, donnant alors quelques interprétations entrées dans la légende par leur compréhension inégalée de l'œuvre du « ménestrel de Dieu » comme l'appelait Liszt. Nommé en 1979 à la tête de la Philharmonie de Munich, y trouva enfin l'orchestre dont il rêvait depuis son départ de Berlin et son mandat de dix-sept ans jusqu'à sa mort en 1996 lui permit d'en faire non seulement l'un des meilleurs orchestres du monde mais encore « sa » phalange idéale. A force de répétitions, il parvint à une osmose avec son ensemble dont on trouve peu d'exemples dans l'histoire. Un somptueux coffret Warner (les enregistrements munichois de Sergiu Celibidache avec des Bruckner inégalés) a documenté ses témoignages, culminant dans une série d'interprétations brucknériennes entrées dans la légende. Parallèlement, Sony avait publié quelques vidéos du compositeur autrichien (6ᵉ, 7ᵉ et 8ᵉ symphonies) d'abord en VHS puis en DVD ; le coffret avait été complété par cette « Romantique » en audio que l'éditeur republie aujourd'hui sous forme de téléchargement. Il s'agit sans nul doute de la plus belle captation « officielle » de Celibidache dans cette œuvre, préférable à celle de Warner enregistrée quelques mois auparavant (octobre 1988 alors que la version Sony date des 5 et 6 février 1989) ; peut-être le fait que cet enregistrement a été effectué dans la salle du Musikverein de Vienne a-t-il contribué à ce supplément d'inspiration.

Évidemment, la seule lecture du minutage (82'30'' à comparer aux 68' de la célèbre gravure signée Karl Boehm à Vienne) monte bien la formidable extension du tempo si caractéristique des derniers Bruckner du maestro roumain. Et pourtant, à l'audition, rien n'est statique ni ne traîne, mais tout se déploie avec une profondeur du son unique. Les basses grondent puissamment, les cuivres illuminent la narration symphonique, comme une immense et méditative promenade dans la forêt viennoise. A lui seul le finale, qui dépasse les trente minutes suffit à imposer cette interprétation : immense, cosmique, il culmine dans une coda qui se déploie sur six minutes d'un crescendo à couper le souffle, assis sur une pulsation immuable des cordes. Avec ces gravures munichoises, le chef s'est acquis une place à part au panthéon des chefs brucknériens, exemple unique dans l'histoire de l'interprétation de la rencontre fusionnelle entre un compositeur et son serviteur inspiré. Transcendant !

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Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonie n° 4 « Romantique ». Orchestre philharmonique de Munich, direction : Sergiu Celibidache. Disponible en téléchargement chez Sony Classical. Enregistrement réalisé au Musikverein de Vienne les 5 et 6 février 1989. Durée : 82:30

 
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