Né à Dieppe en juin 1934, le compositeur Alain Bancquart est décédé le 26 janvier à l'âge de 87 ans. Personnalité polyvalente du monde de la musique, il n'a cessé de composer durant toute sa carrière et laisse un catalogue abondant, plus de 120 opus où son intérêt pour les micro-intervalles constitue l'un des axes principaux de son écriture.
Il entre à 16 ans au Conservatoire de Paris où il étudie le violon et l'alto puis fréquente la classe d'écriture et celle de composition auprès de Darius Milhaud. On le retrouve de 1961 à 1973 au sein de l'Orchestre National de France au rang de troisième alto solo. Il sera directeur musical de ce même orchestre en 1975 et producteur de la série de concerts « Perspectives du XXᵉ siècle » en même temps qu'inspecteur de la musique de 1977 à 1984. Il est appelé en 1984 par Marc Bleuse au Conservatoire National Supérieur de Paris pour réorganiser le département de composition où il va enseigner jusqu'en 1995.
Aux côtés de ses huit symphonies, ses neuf quatuors à cordes, de nombreuses partitions concertantes et deux opéras de chambre, bon nombre d'œuvres sont écrites sur les textes de son épouse et poétesse Marie-Claire Bancquart (Ombre éclatée, Strophes, Entre désert et ange…).
Le Centre de Documentation de la Musique Contemporaine qu'Alain Bancquart a contribué à fonder dans les années 1970 lui rend un vibrant hommage en 2014 pour ses quatre-vingts ans. À cette occasion, Laurent Martin, l'un ses anciens élèves, s'exprime sur l'art de son maître en ces termes : « […] cette musique qui, tout en ouvrant sur une radicalité inflexible du discours harmonique et temporel, conserve jalousement et dans les mêmes signes une continuité de l'expression, une franchise du geste instrumental, une permanence des lignes ». (MT)