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Festival de pianistes accompagnés

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Strabourg. Palais des congrès de Strasbourg. Le 13 décembre 2002. Segerstam : « Dimanche matin, avant et après… », moments symphoniques de la Symphonie n°64. Grieg : Concerto pour piano et orchestre en la mineur, op. 16. Nielsen : Symphonie n°5, op.50. Direction : Leif Segerstam. John Lill, piano. Le 17 décembre 2002. Ligeti : Lontano pour grand orchestre. Prokoviev : Concerto n°3 pour piano et orchestre en ut majeur, op.26. Tchaikovski : Casse-noisette, suite n°1 et extraits de la suite n°2. Direction : Fedor Glushchenko. Josep Colom, piano

Fedor Glushchenko / John Lill /

Deux grandes pointures du clavier sont récemment venues se produire à Strasbourg. John Lill et se sont illustrés dans Grieg et Prokofiev sous la direction de chefs charismatiques.

dirigeait John Lill dans son style aussi emphatique que sa personne. C'est que le bouillant chef du Nord semble sorti d'un Astérix et présente un physique de Viking touchant et imposant. Avant de conduire la partition de Grieg, il ne résista pas à la tentation de présenter une de ses propres partitions, la Symphonie 64 dont l'extrait « Dimanche matin avant et après » évoque de manière pittoresque et légèrement impressionniste les sentiments dominicaux d'un homme ordinaire.

La plume de Segerstam n'est pas celle de Magnus Lindberg, il n'en a pas l'incroyable capacité à transfigurer l'orchestre.

Ici, il s'agit manifestement d'abord de faire jouer tout le monde avant de répartir les rôles avec pertinence. D'où une indéniable séduction qui ne se fait guère regretter lorsqu'elle cesse en même temps que l'œuvre.

John Lill aborda ensuite avec style, classe et engagement le Concerto de Grieg, cheval de concert ressassé mais toujours bienvenu. Le pianiste anglais s'imposa par un enthousiasme retenu qu'il sut lâcher au bon moment, soutenu en cela par un subitement engagé et attentif. Privilégiant des tempis amples et manifestement amoureux de cette musique, le tandem passa la rampe dans encombre.

La Cinquième symphonie de Nielsen allait être une révélation pour beaucoup. L'écriture volontiers référencée à Debussy ou Mahler du compositeur danois explosait ici dans une restitution rigoureuse et authentique qui montrait l'Orchestre philharmonique à son zénith et imposait définitivement comme grand conducteur d'orchestre. Attachant et manifestement très bien perçu par les musiciens, il reviendra sans doute et nous l'attendons…

prenait la suite quelques jours plus tard. Espagnol et surdoué, il n'en choisit pas moins de s'illustrer dans le Troisième concerto de Prokofiev dont il sut tirer une saveur latine faite de fluidité, de légèreté. Très sensible aux accents rhapsodiques et ironiques d'une écriture très personnelle, le pianiste cherchait dans les arcanes de la partition un supplément de plaisir musical et ne chercha jamais à faire « décoller » l'œuvre ; pour lui il n'y a manifestement pas de mystère Prokofiev. Fedor Gluchenko, à la baguette, conçoit l'œuvre manifestement dans le même esprit, lui qui avait inauguré le concert avec Lontano de Ligetti dont les accents « d'orgue » font immanquablement penser à la musique du film 2001, Odyssée de l'espace.

Et l'un des plus grands chefs russes vivants donna pour finir des extraits significatifs de Casse-noisette de Tchaïkovski dans un style qui eût pu gagner à fleurer davantage les ballets russes, l'empire et la vodka. Néanmoins, les pupitres du Philharmonique purent mettre leurs évidentes qualités en avant pour une apothéose des plus réussies.

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Strabourg. Palais des congrès de Strasbourg. Le 13 décembre 2002. Segerstam : « Dimanche matin, avant et après… », moments symphoniques de la Symphonie n°64. Grieg : Concerto pour piano et orchestre en la mineur, op. 16. Nielsen : Symphonie n°5, op.50. Direction : Leif Segerstam. John Lill, piano. Le 17 décembre 2002. Ligeti : Lontano pour grand orchestre. Prokoviev : Concerto n°3 pour piano et orchestre en ut majeur, op.26. Tchaikovski : Casse-noisette, suite n°1 et extraits de la suite n°2. Direction : Fedor Glushchenko. Josep Colom, piano

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