L’oratorio Santa Editta d’Alessandro Stradella par Il Groviglio
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Alessandro Stradella (1639-1682) : Santa Editta, vergine e monaca, regina d’Inghilterra. Laura Andreini, soprano ; Silvia Vajente, soprano ; Francesca Caponi, soprano ; Sylvain Manet, alto ; Marco Angioloni, ténor ; Michele Mignone, basse ; ensemble Il Groviglio.1 CD Da Vinci Classics. Enregistré à Arezzo (Italie) en juillet 2020. Livret en anglais. Durée : 58:15
Da Vinci ClassicsSix chanteurs, trois continuistes : voilà l'effectif minimaliste pour monter un oratorio d'Alessandro Stradella. Mais si la distribution est inégale, que reste-t-il de la séduction du maître du récitatif ?
Alessandro Stradella a écrit huit oratorios au cours de sa brève et aventureuse existence. Celui qu'il a consacré à Sainte Edith met en scène la sainte confrontée aux tentatives de séduction de personnages allégoriques. Edith, pieuse fille du roi Edgar d'Angleterre à l'orée de l'an mille, préféra choisir le voile du couvent plutôt que les fastes de la couronne royale, suivant l'inclination de son humilité naturelle. Les allégories qui l'entourent dans cet oratorio sont Grandeur, Noblesse, Beauté, Sensualité et Humilité, soit six personnages en tout, accompagnés par la seule basse continue. On ne sait rien des circonstances de l'écriture de l'œuvre, mais on peut supposer qu'elle fut écrite à l'occasion du mariage de Maria Beatrice d'Este avec le prince anglais James Stuart en 1673. La seule version qui nous soit parvenue est posthume, et il n'est pas impossible que les parties instrumentales aient été composées et perdues. L'œuvre commence donc sans la moindre introduction par un premier air, entrée en matière pour le moins abrupte, avant une alternance récitatifs/airs qui peine à accrocher notre intérêt. Le livret devrait aider l'auditeur à suivre le propos, mais il faut aller sur le site du label pour le télécharger.
On est là loin de la qualité offerte par l'ensemble Mare Nostrum dans son « Stradella Project ». C'est d'ailleurs cet ensemble qui a proposé le premier enregistrement de Santa Editta en 2015 (voir aussi l'article évoquant le « Stradella Project » à l'occasion de l'enregistrement de Il Trespolo tutore). Ici, le continuo est réduit à sa plus simple expression : un violoncelle omniprésent, un théorbe trop discret et un clavecin très lointain, qu'on regrette de ne pas entendre plus. Quant aux voix, elles peinent à caractériser des personnages sans véritable épaisseur. La Sainte Edith de la soprano Laura Andreini a quelques qualités expressives mais déçoit dans les aigus. L'alto Sylvain Manet (membre de l'ensemble La Quintina, dont le premier album a été récompensé d'une Clef ResMusica) qui incarne la Grandeur et le ténor Marc Angioloni dans le rôle de la Beauté s'en sortent plutôt bien, ainsi que la soprano Silvia Vajente qui ouvre et referme l'oratorio dans la personnification de l'Humilité. La basse Michele Mignone, bien loin de la Sensualité qu'il est sensé incarner, fait preuve de brutalité vocale, avec des limites techniques que ne masque pas un vibrato inapproprié. La musique de Stradella mérite pourtant qu'on la découvre, particulièrement pour la qualité déclamatoire de ses récitatifs.
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Alessandro Stradella (1639-1682) : Santa Editta, vergine e monaca, regina d’Inghilterra. Laura Andreini, soprano ; Silvia Vajente, soprano ; Francesca Caponi, soprano ; Sylvain Manet, alto ; Marco Angioloni, ténor ; Michele Mignone, basse ; ensemble Il Groviglio.1 CD Da Vinci Classics. Enregistré à Arezzo (Italie) en juillet 2020. Livret en anglais. Durée : 58:15
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