Un Schubert lumineux et dramatique avec Accentus et Laurence Equilbey
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Rouen. Théâtre des Arts – Opéra de Rouen Normandie. 16-IV-2021. Franz Schubert (1797-1828) : Symphonie n°4 dite « Tragique » en ut mineur ; Messe n°5 D 678 en la bémol majeur. Avec Ilse Eerens, soprano ; Victoire Bunel, alto ; Linard Vrielink, ténor ; Matthias Winckhler, basse. Accentus (chef de chœur : Christophe Grapperon). Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, direction : Laurence Equilbey.
Spectacle enregistré sans public et diffusé sur la chaîne LCN, le site internet et les réseaux sociaux de l’Opéra de Rouen
Autour de la Symphonie n° 4 et de la Messe solennelle, Laurence Equilbey dresse un portrait tragique et dramatique de Schubert, à mille lieux du compositeur intimiste que l'on croyait connaitre.
Ceux pour qui Schubert serait plutôt un compositeur intimiste confiné dans les lieder et dans la musique de chambre feraient bien de s'inspirer de ce concert transmis depuis le Théâtre des Arts de Rouen. Laurence Equilbey, l'ensemble Accentus et l'Orchestre de l'Opéra de Rouen Normandie célèbrent en effet le compositeur autrichien autour d'un programme astucieusement constitué de deux œuvres éminemment dramatiques, parfaitement complémentaires dans le diptyque qu'elles constituent.
Le concert démarre avec la Symphonie n° 4 dite « Tragique », laquelle déploie une théâtralité inaccoutumée. La direction précise et dynamique de Laurence Equilbey aiguise les contours de cette œuvre furieusement romantique, qui constitue le hors-d'œuvre idéal pour la Messe solennelle en la bémol qui lui fait suite. Particulièrement tourmentée elle aussi, cette œuvre marque une nette coupure avec les précédentes messes de Schubert, plus conventionnelles dans leur forme et dans leur traitement musical.
Le chœur Accentus rend justice, de manière saisissante, aux accents fiévreux de l'écriture schubertienne. À la justesse quasiment obsessionnelle des quatre pupitres font écho la souplesse des phrasés et la rectitude de la ligne. Le port du masque scrupuleusement respecté par l'ensemble des choristes accentuerait presque la fatalité qui plane sur l'ouvrage. D'un excellent quatuor de solistes se détachent le soprano lumineux de la chanteuse belge Ilse Eerens, ainsi que la voix souple et bien timbrée du ténor néerlandais Linard Vrielink. L'alto Victoire Bunel et le baryton-basse Matthias Winckhler ont leurs beaux moments également. Comme pour la symphonie donnée en début de concert, la direction de Laurence Equilbey dessine les contrastes les plus troublants.
Crédit photographique © Accentus
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Rouen. Théâtre des Arts – Opéra de Rouen Normandie. 16-IV-2021. Franz Schubert (1797-1828) : Symphonie n°4 dite « Tragique » en ut mineur ; Messe n°5 D 678 en la bémol majeur. Avec Ilse Eerens, soprano ; Victoire Bunel, alto ; Linard Vrielink, ténor ; Matthias Winckhler, basse. Accentus (chef de chœur : Christophe Grapperon). Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, direction : Laurence Equilbey.
Spectacle enregistré sans public et diffusé sur la chaîne LCN, le site internet et les réseaux sociaux de l’Opéra de Rouen