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Soirée à haute tension à la Passerelle de Brest

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Brest. Passerelle Centre d’art contemporain. Festival Électrocution. 26-III-2021. Edmund Campion : Losing Touch pour vibraphone et électronique ; Outside Music pour clavier-MIDI-synthétiseur et ensemble instrumental ; Philippe Ollivier et Noëlle Deffontaines : Au bord d’un monde pour danse, vidéo, bandonéon et live électronique ; Romina Romay : Whispers of nature pour capteurs, plantes et live électronique ; François Narboni : Heldenplatz pour contrebasse et électronique ; Tony Dudognon et Ruth Matarasso : Espace-Temps pour orgue, flûtes à bec et électronique ; Boris Labbé et Daniele Ghisi : Orogenesis pour électronique et vidéo ; Lara Morciano : Embedded tangles pour flûte et live électronique ; Jonathan Bell : Le temps des nuages pour chœur d’enfants, solistes vocaux et instrumentaux, électronique ; Vincent Malassis : The noisy world pour deux platines et live électronique. Ensemble Sillage ; élèves musiciens et chanteurs du Conservatoire de Brest métropole et chorales des collèges de Kerallet et de la Fontaine Margot ; Tony Dudognon, orgue ; Joris Tillet et Jocelyn Renault, flûtes à bec. Direction : Philippe Naon
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La soirée est placée sous le signe de l'innovation, de la création et de la découverte. Ce sont les mots de Gonzalo Bustos, le maître d'œuvre du festival Électrocution de Brest qui se donne pour mission d'ouvrir très largement les vannes du son en lien avec les autres arts et les outils technologiques de notre temps.

Captée et retransmise en direct sur nos écrans, cette soirée festive fédère les forces vives de la ville de Brest et nous convie à un spectacle à haute tension et définition, disponible en écoute binaurale. Interprètes, performers et artistes visuels ont investi différents espaces du Centre d'art contemporain Passerelle pour un dialogue permanent du son et de l'image.

Ainsi Hélène Colombotti de l' a-t-elle installé son vibraphone devant une toile de maître pour interpréter Losing Touch (« Perdre contact ») de l'États-unien , une pièce très séduisante qu'il a réalisée pour sa fin de Cursus à l'Ircam en 1994. Ombre double de l'instrument, l'électronique déploie un espace multidimensionnel d'une complexité rythmique croissante qui rejoint les sonorités d'un gamelan imaginaire.

Filmée elle aussi devant un tableau, l'Argentine s'est entourée de plantes vertes connectées pour son œuvre-installation Whispers of nature (« Les chuchotements de la nature ») où elle fait « chanter » les végétaux grâce aux capteurs qu'elle a sur les mains. Mixant en direct, elle mêle sa voix au continuum sonore, sorte d'incantation fervente pour la défense de l'environnement. On est dans le noir avec le bandonéoniste et la plasticienne et performeuse . Au bord d'un monde est une création liant la danse, la musique et la vidéo où le geste de l'instrumentiste modelant en direct le son via Logelloop rejoint celui de sa partenaire dans une confrontation troublante des deux temporalités. Musique à l'image, Orogenesis de Boris Labbé (réalisation) et (composition) engage un travail fascinant sur le support visuel en lien avec le flux sonore, de la représentation figurative à l'abstraction.

Sans la vidéo mais avec la magie de l'électronique, deux pièces solistes mettent sur le devant de la scène les musiciens de l' : Didier Meu et sa contrebasse dans Heldenplatz de , une pièce aventureuse et virtuose que l'interprète a créée en 1998 dans le cadre du Cursus Ircam. Non moins virtuose et polymorphe, Embedded tangles pour flûte et électronique live de nous impressionne, sollicitant l'énergie et l'engagement total de Sophie Deshayes. Seul également face à ses platines, l'artiste sonore – casquette et blouson de sport – joue avec les sons du vinyle et les ressorts du bras de lecture augmenté par l'électronique dans The noisy world.

Espace-Temps, signé par les artistes bretons et Ruth Matarasso, est une création donnée par les élèves du Conservatoire de Brest Métropole. Elle marie les sonorités de l'orgue positif () et celles de deux flûtistes à bec (du soprano à la contrebasse) traitées et spatialisées par l'électronique : techniques de jeux étendues sur les flûtes à bec et espace microtonal avivent les couleurs et la singularité de l'univers sonore imaginé par les deux compositeurs. Électrocution est un festival qui regarde vers la jeunesse et sollicite sa participation. Le temps des images du Français est une réalisation audiovisuelle, ludique, sensuelle et poétique, superbement captée par les caméras. Elle accueille les voix des collégiens, celles, féminines, du Conservatoire de Brest et l'ensemble instrumental des élèves au sein d'un parcours narratif où mots et couleurs, gestes graphiques et lignes instrumentales s'articulent voire fusionnent dans un même élan créatif.

revient en fin d'affiche avec Outside Music, une pièce de 2004 réunissant les musiciens de Sillages sous la direction de . Le dispositif atypique vaut d'être détaillé : flûte, clarinette basse, vibraphone, harpe, contrebasse et clavier électronique-MIDI-synthétiseur. C'est ce dernier (lumineux Vincent Leterme) qui est au centre du processus, échantillonnant au fur et à mesure les motifs de ses partenaires pour fonctionner in fine en autonomie : ludique et facétieuse (on y entend nombre de citations), Outside Music clôt la soirée dans la bonne humeur.

Crédits photographiques : © Guy Chuiton

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Brest. Passerelle Centre d’art contemporain. Festival Électrocution. 26-III-2021. Edmund Campion : Losing Touch pour vibraphone et électronique ; Outside Music pour clavier-MIDI-synthétiseur et ensemble instrumental ; Philippe Ollivier et Noëlle Deffontaines : Au bord d’un monde pour danse, vidéo, bandonéon et live électronique ; Romina Romay : Whispers of nature pour capteurs, plantes et live électronique ; François Narboni : Heldenplatz pour contrebasse et électronique ; Tony Dudognon et Ruth Matarasso : Espace-Temps pour orgue, flûtes à bec et électronique ; Boris Labbé et Daniele Ghisi : Orogenesis pour électronique et vidéo ; Lara Morciano : Embedded tangles pour flûte et live électronique ; Jonathan Bell : Le temps des nuages pour chœur d’enfants, solistes vocaux et instrumentaux, électronique ; Vincent Malassis : The noisy world pour deux platines et live électronique. Ensemble Sillage ; élèves musiciens et chanteurs du Conservatoire de Brest métropole et chorales des collèges de Kerallet et de la Fontaine Margot ; Tony Dudognon, orgue ; Joris Tillet et Jocelyn Renault, flûtes à bec. Direction : Philippe Naon
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