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Marseille. 19-II-2021. Giacomo Puccini (1858-1924) Tosca, opéra en trois actes sur un livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa. Mise en scène, décor et costumes : Louis Désiré. Lumières : Patrick Méeüs. Avec : Jennifer Rowley, Floria Tosca ; Marcelo Puente, Mario Cavaradossi ; Samuel Youn, Scarpia ; Patrick Bolleire, Angelotti ; Jacques Calatayud, le sacristain ; Loïc Félix, Spoletta ; Jean-Marie Delpas, Sciarrone. Chœur de l’Opéra de Marseille. Chef de chœur Emmanuel Trenque. Orchestre de l’Opéra de Marseille. Direction Giuliano Carella
Spectacle enregistré sans public et diffusé sur la chaîne YouTube de l’Opéra de Marseille
Vraiment, on admire la résilience de l'Opéra de Marseille, qui depuis un an, ne ménage pas ses efforts pour que l'art lyrique continue d'exister, que ce soit via les réseaux sociaux ou sur son site Internet. Son directeur, Maurice Xiberras, ne lâche rien, et propose en streaming les productions qu'il est contraint de donner sans public.
C'est donc dans le fauteuil de notre salon que nous avons assisté à une Tosca typique de la maison phocéenne : une mise en scène classique, mais bien menée, et des voix parfaitement adéquates.
Il y a bien, par conséquent, un portrait de Marie-Madeleine à l'acte I, une table de dîner au II, une cellule au III, dans cette reprise d'une production de Louis Désiré datant de 2015. Les événements et leurs rebondissement sont propres, clairs, et permettent aux différents protagonistes de s'exprimer sans obstacles. Les lumières, dues à Patrick Méeüs, sont particulièrement belles, et illuminent la scène de façon plus que judicieuse. Toutes les précautions sanitaires sont prises, mais sans ostentation. Ainsi, les enfants de chœur sont remplacés par des choristes adultes féminines, dont les voiles de religieuses dissimulent les masques chirurgicaux. La partie orchestrale est drastiquement réduite de quatre-vingt-trois à vingt-cinq instrument, dans une version adoubée par les éditions Ricordi. Ce dispositif permet de respecter les distanciations sociales dans la fosse, hormis la harpe et le jeu de cloches, relégués dans les loges. On ne peut pas présumer du rendu en salle, mais via nos enceintes, cette mouture sonne réellement séduisante, surtout quand elle est dirigée par un chef aussi talentueux que Giuliano Carella, qui connaît son Puccini sur le bout des doigts, et qui sait détailler avec chic chaque intention, chaque accent de la partition. Cette version allégée permet également aux chanteurs de ne pas lutter contre un éventuel déferlement sonore, et de ce fait donnent le meilleur d'eux-mêmes. Au point de vue dramatique, le jeu des acteurs est pertinent, aucun ne surjoue et tous évitent vulgarité et effets faciles.
Jennifer Rowley est une habituée du rôle-titre, qu'elle a déjà chanté au Met, et sa Tosca, plus femme traquée que diva, est élégante. Marcelo Puente campe un Mario convaincant, et sa voix ainsi que ses aigus sont généreux, malgré un vibrato trop envahissant. Samuel Youn est un Scarpia soigné, soucieux du texte tout en ne perdant pas de vue les exigences du chant, et plutôt bon acteur. Du côté des seconds rôles, on avoue une faiblesse pour le Spoletta de Loïc Félix, au timbre agréable et cauteleux à souhait, mais les autres, Patrick Bolleire, Jacques Calatayud, Jean-Marie Delpas, tous parfaitement en situation, sont à citer également.
Crédit photographique : © Christian Dresse
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Marseille. 19-II-2021. Giacomo Puccini (1858-1924) Tosca, opéra en trois actes sur un livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa. Mise en scène, décor et costumes : Louis Désiré. Lumières : Patrick Méeüs. Avec : Jennifer Rowley, Floria Tosca ; Marcelo Puente, Mario Cavaradossi ; Samuel Youn, Scarpia ; Patrick Bolleire, Angelotti ; Jacques Calatayud, le sacristain ; Loïc Félix, Spoletta ; Jean-Marie Delpas, Sciarrone. Chœur de l’Opéra de Marseille. Chef de chœur Emmanuel Trenque. Orchestre de l’Opéra de Marseille. Direction Giuliano Carella
Spectacle enregistré sans public et diffusé sur la chaîne YouTube de l’Opéra de Marseille