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Cologne. Opernhaus. 5-VI-2006. Gaetano Donizetti (1797-1848) : Don Pasquale, opéra en 3 actes sur un livret de Giovanni Ruffini et du compositeur. Mise en scène : Uwe Hergenröder. Décors et Costumes : Ulrich Schulz. Lumières : Manfred Voss. Avec : Maurizio Muraro, Don Pasquale ; Miljenko Turk, Dottore Malatesta ; Mario Zeffiri, Ernesto ; Insun Min, Norina ; Francisco Vergara, Un notaro. Chœur de l’Opéra de Cologne (chef de chœur : Horst Meinardus), Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Enrico Delamboye.
Que faut-il pour une bonne représentation de Don Pasquale ?
1 : Un chef rompu au genre difficile de l'opéra bouffe, 2 : Un chef d'orchestre connaisseur du style belcantiste, 3 : Un quatuor de chanteurs-acteurs, tout à fait à l'aise sur scène et triomphant en même temps des nombreuses difficultés de la partition. Tout cela était présent à l'Opéra de Cologne ce lundi de Pentecôte, pour la reprise d'une production datant de 2002.
Uwe Hergenröder a transposé l'action dans les années 1950, ce qui – pour une fois – fonctionne à merveille. A part cela, le metteur en scène ne cherche pas la complication, mais suit le texte et la musique pour nous raconter l'histoire telle qu'elle a été conçue. Et pourtant cette approche n'a rien d'académique. Elle est au contraire très drôle et pleine d'esprit et d'idées. Les décors et les costumes sont magnifiques, la caractérisation des personnages est pertinente et la direction des acteurs (réglée pour l'occasion par Oliver Klöter) est un véritable chef-d'œuvre.
Au pupitre de l'excellent Gürzenich-Orchester, le très jeune chef Enrico Delamboye nous livre une lecture marquée par l'élan et la verve, ne gommant pas pour autant les moments de poésie ou de pure émotion. Dans le rôle-titre, Maurizio Muraro ne campe pas le vieux barbon habituel, mais dresse le portrait profondément humain d'un célibataire têtu, aux habitudes quelque peu étranges. Vocalement, il s'avère digne des plus grands interprètes du rôle avec une voix de basse à la fois pleine et souple, homogène du fa grave au fa aigu, et avec un sens remarquable des nuances et des couleurs. En docteur Malatesta, nous admirons encore le grand talent de Miljenko Turk. Le jeune baryton séduit par la beauté de son timbre, un registre aigu particulièrement lumineux, un phrasé élégant et une maîtrise admirable du canto sillabato. La troisième merveille, c'est la Norina d'Insun Min. La jeune artiste n'a pas seulement le tempérament et le physique du rôle, mais elle possède également la vocalité requise pour l'emploi : Une voix de soprano légère mais consistante, sans un brin d'acidité dans l'aigu, à l'aise dans les moments de virtuosité, mais aussi dans les élans lyriques. En ce qui concerne le ténor Mario Zeffiri, il faut d'abord saluer son courage et son professionnalisme : Appelé de Rome le matin même pour remplacer à 16 heures son collègue souffrant Musa Nkuna, il a su s'intégrer à la mise en scène sans aucune difficulté. Stylistiquement, son chant nuancé n'appelle aucune reproche ; quant à la qualité du timbre, assez perçant notamment dans les nombreux aigus ajoutés, on est un peu plus réservé.
Dès la fin l'ouverture, le public s'est montré enthousiaste. Espérons seulement que le bouche à oreille fonctionne et qu'il sera plus nombreux lors des prochaines représentations.
Crédits photographiques : © DR
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Cologne. Opernhaus. 5-VI-2006. Gaetano Donizetti (1797-1848) : Don Pasquale, opéra en 3 actes sur un livret de Giovanni Ruffini et du compositeur. Mise en scène : Uwe Hergenröder. Décors et Costumes : Ulrich Schulz. Lumières : Manfred Voss. Avec : Maurizio Muraro, Don Pasquale ; Miljenko Turk, Dottore Malatesta ; Mario Zeffiri, Ernesto ; Insun Min, Norina ; Francisco Vergara, Un notaro. Chœur de l’Opéra de Cologne (chef de chœur : Horst Meinardus), Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Enrico Delamboye.