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Opéra Garnier. 27-I-2021. Gala d’ouverture du Ballet de l’Opéra national de Paris.
Défilé du Ballet. Chorégraphie : Albert Aveline, Serge Lifar. Musique : Hector Berlioz. Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs, le Corps de Ballet et les élèves de l’École de Danse
Grand pas classique. Chorégraphie : Victor Gsovsky. Musique : Daniel-François E. Auber. Costumes : créés par la maison CHANEL. Avec Valentine Colasante et Hugo Marchand.
In the night. Chorégraphie : Jerome Robbins. Musique : Frédéric Chopin. Costumes : Anthony Dowell. Avec Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio (1er pas de deux), Léonore Baulac et Germain Louvet (2ème pas de deux), Alice Renavand et Stéphane Bullion (3ème pas de deux)
The vertiginous thrill of exactitude. Chorégraphie : William Forsythe. Musique : Franz Schubert. Costumes : Stephen Galloway. Avec Amandine Albisson, Ludmila Pagliero, Paul Marque, Hannah O’Neill, Pablo Legasa.
Orchestre de l’Opéra national de Paris. Direction : Vello Pähn
Spectacle sans public diffusé sur le site L’Opéra chez soi
Des visages masqués et une pluie d'étoiles pour le Gala d'ouverture du Ballet de l'Opéra national de Paris, diffusé en avant-première aux spectateurs disposant déjà d'invitations, mécènes et donateurs, avant une diffusion gratuite le 30 janvier sur la plateforme L'Opéra chez soi.
Cela aurait dû être une fête… Retrouver le plateau de l'Opéra Garnier après plusieurs mois de travaux et de fermeture due aux grèves, puis à la pandémie de Covid-19. Hélas, puisque l'épidémie continue de jouer les trouble-fêtes avec des théâtres désespérément fermés à leurs publics, il a bien fallu se réinventer. C'est ce qu'a fait l'Opéra de Paris en maintenant son Gala d'ouverture soutenu par l'AROP et de nombreux mécènes et en le diffusant gratuitement sur sa nouvelle plateforme. Une soirée exceptionnelle en tous points, qui remet un peu de baume au cœur des spectateurs, mais aussi des danseurs, des musiciens et de tous les personnels de la grande maison.
Comme il est de tradition, la soirée commence par le défilé des élèves de l'école de danse, des danseurs du corps de ballet, des premiers danseurs et des étoiles. Tous sont entièrement masqués, ce qui confère une vision inédite et saisissante de la compagnie, réunie dans le salut final. Nous espérons que ce sera l'unique et dernière fois. Drôle de baptême du feu pour Paul Marque, nommé danseur étoile le 13 décembre à l'issue de la représentation de La Bayadère, diffusée sur cette même plateforme.
Pour ce programme de gala, Aurélie Dupont a choisi des valeurs sûres du répertoire de la compagnie, permettant de valoriser les qualités d'interprétation des étoiles et leur élégance. A commencer par le Grand Pas classique, de Victor Gsovsky, dans une nouvelle production interprétée par Hugo Marchand et Valentine Colasante. Le couple est brillant, dans son costume signé Chanel, offrant un contraste remarqué entre l'extrême légèreté d'Hugo Marchand, ne se déparant jamais de son sourire de jeune premier, et la rigueur nette de Valentine Colasante. Pour les saluts, la fosse ose reprendre en sourdine le thème musical, laissant le temps au chef Vello Pahn de rejoindre les danseurs sur scène. Une façon magique de couvrir l'insupportable silence dans lequel est désormais plongé la salle.
In the night de Jerome Robbins est chaque fois un cadeau tombé du ciel. Ces trois duos retracent les trois états du couple, de la naissance romantique de l'amour au feu de la passion, en passant par la maturité de l'affection partagée. Ludmila Pagliero est splendidement musicale dans les bras d'un Mathieu Ganio discret, tandis que Léonore Baulac est la femme accomplie et sûre de son amour dans ceux de Germain Louvet. Le troisième couple, constitué d'Alice Renavand et Stéphane Bullion semble prêt à céder aux sentiments les plus intenses. Les portés des trois couples qui s'entrecroisent dans le tableau final sont un véritable enchantement.
Changement d'atmosphère et d'énergie avec The vertiginous thrill of exactitude de William Forsythe. Cette pièce figure au répertoire de la compagnie depuis 1999, et avait même été inscrit dans celui de l'Ecole de danse en 2017, et l'on sait gré à Aurélie Dupont de l'avoir remis à l'honneur. Ultra-vitaminé avec ses tutus contemporains absinthe et ses maillots violets signés Stephen Galloway, le ballet joue les contrastes entre la grandiloquence de la Symphonie n°9 de Schubert et les lignes brisées et pointillées de la chorégraphie. Redoutable dans le travail de bas du corps, avec ses petits sauts et sa batterie, la chorégraphie est rendue plus difficile encore par les changements de direction permanents et la vitesse d'exécution. Ludmila Pagliero, en pleine forme, étincelle, aux côtés de Amandine Albisson et Hannah O'Neill, tout aussi éblouissantes. C'est le premier rôle de Paul Marque en tant qu'étoile et son sens de la virtuosité semble prendre plaisir à l'exercice, même si son style semble encore un peu trop classique pour l'iconoclaste Forsythe, contrairement à celui de Pablo Legasa, parfait.
Une soirée merveilleuse, mais cependant un peu courte, car elle aurait dû être prolongée d'Etudes, d'Harald Lander, initialement prévu au programme, ce qui nous aurait permis de voir davantage, et démasqués, les danseurs du corps de ballet.
Crédits photographiques © Julien Benhamou – Opéra national de Paris
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Opéra Garnier. 27-I-2021. Gala d’ouverture du Ballet de l’Opéra national de Paris.
Défilé du Ballet. Chorégraphie : Albert Aveline, Serge Lifar. Musique : Hector Berlioz. Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs, le Corps de Ballet et les élèves de l’École de Danse
Grand pas classique. Chorégraphie : Victor Gsovsky. Musique : Daniel-François E. Auber. Costumes : créés par la maison CHANEL. Avec Valentine Colasante et Hugo Marchand.
In the night. Chorégraphie : Jerome Robbins. Musique : Frédéric Chopin. Costumes : Anthony Dowell. Avec Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio (1er pas de deux), Léonore Baulac et Germain Louvet (2ème pas de deux), Alice Renavand et Stéphane Bullion (3ème pas de deux)
The vertiginous thrill of exactitude. Chorégraphie : William Forsythe. Musique : Franz Schubert. Costumes : Stephen Galloway. Avec Amandine Albisson, Ludmila Pagliero, Paul Marque, Hannah O’Neill, Pablo Legasa.
Orchestre de l’Opéra national de Paris. Direction : Vello Pähn
Spectacle sans public diffusé sur le site L’Opéra chez soi