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Le Dutch national ballet fait son Gala de Noël

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Dutch national Opera et Ballet, Amsterdam. Gala de Noël du Dutch National Ballet. 19-XII-2020.
– Extraits de Who Cares ? – chorégraphie : George Balanchine (musique : George Gershwin)
– Première mondiale : Echoes of Tomorrow – chorégraphie : Wubkje Kuindersma (Valentin Silvestrov)
– Pas de deux de Chroma – chorégraphie : Wayne McGregor (Joby Talbot / Jack White III)
– Scène du balcon de Roméo & Juliette – chorégraphie : Rudi van Dantzig (Prokoviev)
– Première mondiale : Metamorphosis 1 – chorégraphie : David Dawson (Philip Glass)
– Solo extrait de 5 Tangos – chorégraphie : Hans van Manen (Astor Piazolla)
– Grand pas Classique – chorégraphie : Victor Gsovsky (Daniel François Auber)
– Finale de Classical Symphony – chorégraphie : Ted Brandsen (Prokoviev)
– Duet – chorégraphie : Christopher Wheeldon (Maurice Ravel)
– Solo – chorégraphie : Hans van Manen (J.S. Bach)
– Pas de deux d’Onéguine – chorégraphie : John Cranko (P.I. Tchaïkovski)
– Extraits de Casse-Noisette – chorégraphie : Toer van Schayk / Wayne Eagling (P.I. Tchaïkovski)
Solistes et danseurs du Dutch national Ballet. Dutch Ballet Orchestra, direction musicale : Matthew Rowe
Spectacle enregistré et diffusé en direct sur le site operaballet.nl

Du glamour de Who Cares ? aux flocons de neige de Casse-Noisette, le programme de ce Gala de Noël, une tradition du Dutch National Ballet diffusé en livestreaming, est un pot-pourri du riche et diversifié répertoire de la compagnie néerlandaise, avec des extraits de ballets classiques, de grandes signatures de la chorégraphie internationale et deux premières mondiales, répétées à distance par temps de pandémie.

Entrée pétillante en diable avec Who Cares ? de George Balanchine sur une musique évoquant Broadway de George Gershwin, sur fond de décor nocturne de gratte-ciels. L’atmosphère est celle d’un « musical », avec des séquences successives de cinq filles puis cinq garçons, avant un duo langoureux de Jessica Xuan et Martin ten Kortenaar sur The man I love, puis trois solos avant un final à l’unisson, très punchy. Les costumes ancrent le ballet dans les années 30, époque mafia et flappers, avec petit gilet pour les hommes et robe à rubans pour les femmes. Il ne manque plus dans Stairway to paradise que les claquettes, même si la petite batterie et les tours en l’air de Nina Tonoli font illusion. C’était pour Balanchine un sacré défi que d’intégrer les difficultés techniques de la danse académique (tours, sauts, diagonales) dans le rythme et l’esprit jazzy de la musique de Gershwin. Restait aux danseurs à y ajouter la nonchalance et la décontraction inhérente à ce style, en s’inspirant de Gene Kelly ou de Ginger Rogers. Et certains y parviennent avec beaucoup d’allure !

Après cette ouverture tonique, place à la première mondiale d’Echoes of tomorrow, duo de la jeune chorégraphe, Wubkje Kuindersma, qui vient juste d’être nommé chorégraphe associée junior de la compagnie néerlandaise. Salome Leverashvili et Timothy van Poucke se prêtent magnifiquement aux élans mélancoliques et doux de ce duo aux teintes bistres. Irina Simon-Renes, au violon et Ryoko Kondo, au piano, jouent en direct la partition du compositeur Ukrainien Valentin Silvestrov.
Autre duo, Chroma, créé en 2006 par Wayne Mac Gregor pour le Royal Ballet, forme un singulier contraste avec le duo précédent, par son côté énergétique et extravagant, saisissant et gender fluid. Une fine lame interprétée avec élégance et esprit par Maïa Makhateli, récompensée du titre de danseuse de l’année par le magazine Dance Europe, et Vito Mazzeo. C’est un tout autre style que nous réserve le Grand pas classique de Victor Gsovsky pour une interprétation nette, mais sans éclat, par les premiers solistes Jessica Xuan et Jakob Feyferlik. On remarque la très belle technique de la ballerine dans sa variation, et la légèreté du danseur dans la sienne.

La création de Metamorphosis 1 via Zoom pendant le confinement par le chorégraphe associé David Dawson a introduit une nouvelle manière de travailler pour les solistes James Stout et Anna Ol. Ce duo très beau et lyrique, doté d’une sereine amplitude, est le début d’une pièce plus large, qui comportera d’autres extraits de la musique de Philip Glass.

La soirée se poursuit avec un court solo vif argent sur la musique d’Astor Piazzolla, extrait de 5 tango’s de Hans van Manen, insolite concentré de l’ardeur argentine pour Artur Shesterikov, l’un des danseurs expérimentés de la compagnie.
Le duo du balcon est l’une des scènes clés de Roméo et Juliette, ici présentée dans la version de Rudy von Dantzig, et dansé par Qian Liu et Semyon Velichko. Très expressive, la danseuse s’accorde parfaitement avec la puissance et la maturité de son partenaire. Tous les portés sont aériens et les lignes très longues de Qian Liu contribuent à leur donner encore plus de légèreté. Une splendide danseuse.

Après le finale de Classical Symphony, de Ted Bransen déjà vu et chroniqué lors du spectacle Back to Ballet diffusé en streaming, les premiers solistes Anna Tsygankova et Constantine Allen dansent l’intime Duet de Christopher Wheeldon. Simple et romantique, il permet de valoriser la grande sensibilité et belle maturité de la danseuse, soutenue par un magnifique et solide partenaire.
Le ton change avec Solo de Hans van Manen, un trio de danseurs, facétieux lutins qui se succèdent sur scène comme des feux follets, vivaces et rapides. Une très jolie surprise par la relève masculine de la compagnie, avec cette pièce initialement créée pour le NDT2, la compagnie junior du Nederlands Dans Theater.

Le pas de deux du troisième acte d’Onéguine de John Cranko, interprété par Anna Ol et Josef Varga, témoigne de l’incroyable richesse du vocabulaire expressif du chorégraphe britannique. Cet extrait permet de voir Anna Ol, impressionnante comédienne, dans un autre registre. Une très grande classe pour ce couple de danseurs qui s’aime et se déchire dans ce duo passionné et fougueux se déroulant en Russie au XIXᵉ siècle.
Comme une confiserie de Noël, la soirée de Gala s’achève par de larges extraits de Casse-Noisette, dans la version de Wayne Eagling et Toer van Schayk. Après la danse des flocons, accompagnée par le chœur d’enfants Nieuw Amsterdam Kinderkoor, c’est à un véritable tour du monde que nous invite cette production : danse chinoise, danse russe sont des classiques, tandis que la danse grecque qui innove en faisant appel à des personnages de la mythologie, dont la fraîche et délicate, Floor Eimers, l’une des stars montantes du Dutch National Ballet. Le Grand pas de deux revient aux fondamentaux avec une interprétation très classique, mais grandiose de Maia Makhateli et Young Gyu Choi.

Crédits photographiques : © Hans Gerritsen

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