Concerts, La Scène, Musique symphonique

Emmanuel Krivine et la chambre Philharmonique sous le signe de la Féminité

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Paris. Cité de la Musique. 19-IV-2006. Yan Maresz (né en 1966) : Silhouettes ; Hector Berlioz (1803-1866) : Scène d’amour de Roméo et Juliette ; Richard Wagner (1813-1883) : Siegfried-Idyll ; Arnold Schönberg (1874-1951) : la Nuit transfigurée, version pour orchestre à cordes. La Chambre philharmonique, direction : Emmanuel Krivine.

Paris pouvait continuer à découvrir d' actuellement en tournée en France par l'intermédiaire de la série de concerts «Figures féminines».

Les Silhouettes pour instruments à cordes commencent sur le début de la Habanera de Carmen de Bizet qui est ensuite très rapidement transformée en un magma sonore et devient ainsi méconnaissable. Ce thème revient au cours de la pièce, joué en tremolos très rapides, servant d'élément unificateur. Cependant, ce n'est pas tant cette mélodie qui intéresse le compositeur mais la notion d'impression, de silhouettes sonores. On entend donc des fragments thématiques, rapidement disloqués d'où se dégagent ça et là un ou deux motifs. L'œuvre loin d'être désagréable n'en est pas pour autant marquante. Succédaient à cette pièce la Scène d'amour de Roméo et Juliette de Berlioz. Vents (sauf la flûte) faux, problèmes d'équilibre sonore avec les altos trop forts ont gêné l'écoute. L'orchestre était en place mais peu impliqué : aucune émotion n'était ressentie et on ne pouvait encore moins faire une corrélation avec le titre.

Le Siegfried-Idyll, cadeau de Wagner à sa femme Cosima pour la naissance de leur fils Siegfried, n'était pas proprement dit une réussite. On ne compte pas le nombre de décalages, de fausses notes et de problèmes de justesse. Tous les solos de vents, en particulier de hautbois étaient extrêmement faux, et tous les spectateur, même les moins avertis en souffraient. De plus le volume sonore était vraiment trop élevé, c'était Siegfried chez les Walkyries et non pas une douce berceuse pour un enfant qui vient de naître. La seule cadence parfaite réellement affirmée était ratée avec un violon du rang qui voulait se faire remarquer pour un poste de soliste.

En revanche, la Nuit transfigurée de Schönberg dans sa version pour orchestre à cordes a suscité un réel enthousiasme de la part du public : tout n'était pas parfait dans la justesse et la mise en place mais on sentait une véritable attention des musiciens à la direction inspirée d' qui nous a réservé quelques moments de réelle beauté sonore. L'orchestre possède un bon pupitre de cordes qui a cependant encore besoin de s'affirmer, peut-être est-ce encore par manque d'habitude de jouer ensemble.

Ces quatre œuvres, étaient programmées dans une perspective originale, celle de la figure féminine représentée ici par la silhouette de Carmen, Juliette, symbole de l'amour tragique, Cosima, symbole de l'amour conjugal et de la femme mère et enfin de la femme aimante mais adultère du poème de Dehmel La Femme et le monde qui a inspiré La Nuit transfigurée. Mais lors de ce concert, l'absence d'une véritable identité sonore et surtout les problèmes de justesse de l'orchestre ont vraiment entravé une partie du plaisir ressenti à l'écoute de ces pièces.

Crédit photographique © : Naïve

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Paris. Cité de la Musique. 19-IV-2006. Yan Maresz (né en 1966) : Silhouettes ; Hector Berlioz (1803-1866) : Scène d’amour de Roméo et Juliette ; Richard Wagner (1813-1883) : Siegfried-Idyll ; Arnold Schönberg (1874-1951) : la Nuit transfigurée, version pour orchestre à cordes. La Chambre philharmonique, direction : Emmanuel Krivine.

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