Daniel et Michael Barenboim dans les Trios de Mozart
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Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : six trios avec piano K. 254, 496, 502, 542, 548 et 564. Daniel Barenboim, piano ; Michael Barenboim, violon ; Kian Soltani, violoncelle. 2 CD DG. Enregistrés du 18 au 20 février 2019 à Berlin, Salle Pierre Boulez. Notice bilingue (anglais, allemand). Durée : 2h30
Deutsche GrammophonPlus de dix ans après un premier enregistrement avec Nikolaj Znaider, Daniel Barenboim signe un nouvel enregistrement des Trios de Mozart avec son fils Michael et Kian Soltani.
Corpus moins fréquenté que celui des sonates avec violon ou des quatuors avec piano, les trios de Mozart , bien que relativement tardifs dans la vie du compositeur (cinq sur les six enregistrés ici ont été écrits après 1786, seul le divertimento K. 254 datant de 1776) restent très tributaires d'un mode de composition qui relègue le violoncelle à un rôle de basse assez discrète sauf quelques rares moments particuliers, et font surtout dialoguer piano et violon.
Or c'est là que pèche ce nouvel album, le déséquilibre est flagrant entre un piano souverain de clarté et de musicalité d'autant que le langage relativement aisé techniquement de Mozart ne met jamais Barenboim en difficulté (il est et demeure un mozartien exceptionnel au clavier) et un violon à la sonorité peu flatteuse, voire à la justesse loin d'être impeccable. Dans une gravure précédente parue chez Warner, Barenboim père dialoguait d'égal à égal avec Nicolaj Znaider (hormis le divertimento K. 254 que remplaçait alors le trio des quilles). Ce n'est pas le cas ici. Certes ce n'est pas le premier exemple au disque où un père aide par sa notoriété un enfant à se faire connaître (on se souvient d'une intégrale des sonates de Beethoven par Brendel avec son fils Adrian violoncelliste, ou de concerts de Jochum avec sa fille Veronica) mais si cela se comprend aisément, le résultat musical n'est pas toujours probant. C'est d'autant plus dommage que les quelques interventions de Kian Soltani se font a contrario remarquer par leur musicalité raffinée lorsque l'écriture lui permet de prendre la parole. Pour avoir entendu Michael Barenboim en concert avec sa mère Elena Bashkirova, on n'est guère surpris par ce constat. C'est d'autant plus dommage que Daniel Barenboim éblouit tout au long de ces deux CD. On restera donc fidèle à la gravure antérieure de plus de dix ans signée avec Znaider, sauf si l'on souhaite vraiment disposer d'un ensemble plus homogène, sans le trio des quilles pour alto, clarinette et piano.
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Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : six trios avec piano K. 254, 496, 502, 542, 548 et 564. Daniel Barenboim, piano ; Michael Barenboim, violon ; Kian Soltani, violoncelle. 2 CD DG. Enregistrés du 18 au 20 février 2019 à Berlin, Salle Pierre Boulez. Notice bilingue (anglais, allemand). Durée : 2h30
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