De l’opéra au lied, aller-retour par David Steffens à Stuttgart
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Stuttgart. Opernhaus (foyer). 11-XI-2019. Hugo Wolf (1860-1903) : Grenzen der Menschheit, Trois poèmes de Michel-Ange. Franz Schubert (1797-1828) : Der Taucher D. 77 (deuxième version). Richard Strauss (1864-1949) : Im Spätboot op. 56 No. 3. Gerald Finzi (1901-1956) : ‚Let Us Garlands Bring‘. David Steffens, baryton. Stefan Schreiber, piano
Beaucoup de maisons d'opéra allemandes donnent aux membres de leur troupe l'occasion de se produire en soliste, comme ce soir la basse David Steffens.
A l'Opéra de Stuttgart, la série de concerts de Lied en est un vecteur, même si elle invite aussi des interprètes extérieurs. La particularité de Stuttgart est surtout que la ville est également le siège d'une Académie internationale Hugo Wolf, avec laquelle l'Opéra collabore régulièrement. Ce soir, c'est la basse David Steffens, membre de la troupe depuis quatre ans, qui vient à la rencontre du public dans le foyer de l'Opéra, avec quelques Lieder de Wolf à son programme.
Wolf et Goethe, Schubert et Schiller, Wolf et Michel-Ange : l'ambition du programme, aussi bien littéraire que philosophique, saute aux yeux. L'œuvre très convenue de Gerald Finzi qui termine le programme, malgré Shakespeare, n'est pas du même niveau. David Steffens est chanteur d'opéra avant d'être récitaliste, et cela s'entend : faire du Plongeur de Schubert une scène de grand opéra est tentant, mais un peu plus de retenue n'aurait pas nui, dans le chant comme dans l'accompagnement. Il faut savoir dire et montrer plutôt que d'incarner, c'est là la difficulté de ce genre complexe qu'est la ballade ; au moins l'intelligibilité du texte n'est pas mise en péril.
Dans les autres œuvres du programme, une intériorité plus grande est plus nécessaire encore, et Steffens parvient à donner leur force aux mots des poètes : ce chef-d'œuvre austère que sont les Michelangelo-Lieder le mérite bien. Ce n'est pas l'essence d'un rendez-vous comme celui-là que de rivaliser avec les meilleurs spécialistes du genre, mais il permet à la fois de se faire une idée de la qualité de la troupe maison en même temps que de réviser ses classiques.
Crédits photographiques : © David Steffens
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Stuttgart. Opernhaus (foyer). 11-XI-2019. Hugo Wolf (1860-1903) : Grenzen der Menschheit, Trois poèmes de Michel-Ange. Franz Schubert (1797-1828) : Der Taucher D. 77 (deuxième version). Richard Strauss (1864-1949) : Im Spätboot op. 56 No. 3. Gerald Finzi (1901-1956) : ‚Let Us Garlands Bring‘. David Steffens, baryton. Stefan Schreiber, piano