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Munich. Herkulessaal. 18-X-2019. Franz Schubert (1797-1828) : Ouverture en style italien D. 591 ; Symphonie inachevée D. 759 ; Messe n° 6 pour solistes, chœur et orchestre D. 950. Ilse Eerens, soprano ; Henriette Gödde, mezzo ; Nicholas Phan, Maciej Kwaśnikowski, ténors ; Gianluca Buratto, basse. Chœur de la Radio Bavaroise ; Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise ; direction : Riccardo Muti
Aimé du public munichois, Muti obtient le triomphe attendu, mais son Schubert n'est pas sans défauts.
Quand Riccardo Muti vient diriger l'orchestre de la Radio Bavaroise, guère plus d'une fois tous les deux ans, il sait en faire des événements. Toujours hors abonnement pour souligner leur exceptionnalité, toujours à la Herkulessaal (avec moins de 1300 places assises) et non à la Philharmonie presque deux fois plus grande mais dotée d'une acoustique bien inférieure, et – ces dernières années en tout cas – toujours avec le chœur de la Radio Bavaroise. Le programme de 2017 était consacré, comme c'est original, au Requiem de Verdi, mais l'intérêt de Muti pour le répertoire choral est bien plus large. La Messe D. 950 de Schubert, qu'il n'a jamais enregistrée, est pourtant fréquemment au programme de ses concerts, à Vienne, à Chicago ou à Salzbourg, et désormais aussi à Munich.
Cette fois, Schubert occupe aussi la première partie du concert. La courte Ouverture en style italien manque ici étrangement un peu d'esprit et de légèreté, comme s'il s'agissait de la ramener au sérieux de ce qui suit. La Symphonie inachevée, elle, prépare plus directement à la Messe. La manière dont Muti donne aux musiciens, solistes vents comme pupitres de cordes, l'espace nécessaire pour laisser la phrase musicale se déployer, respirer comme rarement, est proprement sensationnelle, sans aucun maniérisme de tempo pour cela. Les contrastes avec les passages forte, où tout l'orchestre vient mettre un coup d'arrêt à toute cette délicatesse mélodique, sont bien sûr inscrits dans la partition, mais
Dans la Messe, le rôle premier revient ce soir sans ambages au chœur. La place réduite des solistes est un trait frappant de la partition, et ceux choisis ce soir par Muti remplissent leur rôle avec toute la précision nécessaire – Nicholas Phan trouve l'émotion juste dans le passage soliste le plus exposé, la belle phrase lyrique et déchirante du début du Et incarnatus est. C'est donc l'orchestre qui prend un rôle beaucoup plus effacé qu'on pourrait s'y attendre : cette fois les cordes sont tendues et un peu acides plutôt que lumineuses ou transparentes, sans perdre en qualité de respiration ou de phrasé, mais le premier rôle appartient au chœur de la Radio Bavaroise.
Crédits photographiques : © Todd Rosenberg
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Munich. Herkulessaal. 18-X-2019. Franz Schubert (1797-1828) : Ouverture en style italien D. 591 ; Symphonie inachevée D. 759 ; Messe n° 6 pour solistes, chœur et orchestre D. 950. Ilse Eerens, soprano ; Henriette Gödde, mezzo ; Nicholas Phan, Maciej Kwaśnikowski, ténors ; Gianluca Buratto, basse. Chœur de la Radio Bavaroise ; Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise ; direction : Riccardo Muti