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Luxembourg, Philharmonie. 29-I-2006. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Neuf danses allemandes KV 601, KV 602 et KV 605 ; Contredanse KV 535 « La Battaille » ; Kriegslied « Ich möchte wohl der Kaiser sein » KV 539 ; Contredanse « Der Sieg vom Helden Koburg » KV 587 ; Air de concert « Alcandro, lo confesso : Non so d’onde viene » KV 512 ; Contredanse « Das Donnerwetter » KV 534 ; Contredanse « Il trionfo delle Donne » KV 607 ; Ariette « Un bacio di mano » KV 541 ; Air de concert « Per questa bella mano » KV 612 ; Sérénade en ré majeur KV 320 « Posthornserenade ». Wolfgang Bankl : basse, Jan Krigovsky : contrebasse, Martin Patscheider : cor de postillon. Wiener Akademie, direction : Martin Haselböck.

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La Wiener Akademie

Les célébrations mozartiennes auront été aussi nombreuses que variées au cours du dernier week-end de janvier, et la Philharmonie de Luxembourg n'est pas demeurée en reste avec ce concert aux accents festifs et légers donné par la Wiener Akademie, orchestre sur instruments d'époque, en tournée européenne avec son chef et fondateur .

Le programme de la première partie est composé d'une alternance de danses (allemandes et contredanses) et d'airs de concert. Les danses sont interprétées avec une élégance pleine de distinction par un orchestre qui semble beaucoup s'amuser à jouer cette musique agréable, qui n'est certes pas ce que Mozart a composé de plus profond, mais dans laquelle il a mis toute sa science et son inspiration, et même une certaine ampleur symphonique, car à l'époque de vaches maigres où ces pièces ont été composées, toute possibilité de s'exprimer était bonne à prendre.

Les airs de concert sont chantés par , une basse autrichienne dont la carrière se déroule essentiellement dans le monde germanique. Il montre un médium assez séduisant et une projection intéressante dans son premier lied, « Ich möchte wohl der Kaiser sein » (Je voudrais bien être l'Empereur), un air parodique et guerrier, qui promet sur un ton qui préfigure celui des chansonniers, une belle dérouillée aux Turcs à la prochaine bataille et la fidélité des artistes et de toute la population à son Empereur. Cet air ne requiert pas de qualités vocales exceptionnelles, et le chante avec un bel aplomb. Les choses se corsent dans « Alcandro, lo confesso, … », un air bien plus développé, qui demande beaucoup plus à son interprète. y expose ses limites : un grave sans consistance, manquant de soutien, une vocalisation difficile, et un contrôle du souffle problématique. « Un baccio di mano » est plus satisfaisant, car plus court et plus facile, et mettant moins cruellement en vue les défauts d'un chanteur qui manque beaucoup de finesse, et se montre très précautionneux dans le dernier air « Per questa bella mano », dans lequel la contrebasse, scolaire et appliquée, n'est pas non plus très engageante.

Le résultat de cette première partie de concert est donc assez mitigé, mais la seconde va largement dépasser ce constat, nous offrant une exécution ludique et toute en rondeur d'une œuvre trop peu jouée, la grande Sérénade « Posthorn », qui date de 1779. trouve le ton juste dans le solennel premier mouvement : il sait se montrer souple et vif, et étage les nombreux crescendos, héritage du séjour de Mozart à Mannheim, avec beaucoup de maîtrise. Autre héritage du grand voyage de Mozart à Paris et de sa rencontre avec les virtuoses du célèbre orchestre de Mannheim : le traitement très élaboré des parties d'instruments à vents, dans les mouvements symphoniques, mais surtout dans le concerto intercalaire, qui est une véritable symphonie concertante pour flûtes et hautbois. Les solistes de la Wiener Akademie y sont d'une pureté et d'une délicatesse rares, d'une sonorité franche et fruitée, et ils font irrésistiblement penser à un chant d'oiseaux, dont nous citerons les deux plus beaux spécimens : Emma Davislim Black au hautbois et Christian Gurtner à la flûte. Après ces mouvements délicieux et un peu frivoles, le mouvement lent fait office de parenthèse pathétique et poignante. Dissimulé sous l'appellation insouciante d'andantino, ce mouvement est un des plus profonds et des plus personnels que Mozart ait composé à cette date, d'une tristesse douloureuse et presque funèbre, il contraste de façon saisissante avec le reste de la sérénade. s'y montre encore une fois à son avantage : il ne force pas le trait, et fait chanter ses musiciens avec un lyrisme sobre et raffiné. Le raffinement n'est pas la caractéristique du mouvement suivant, un menuetto d'apparence toute classique, mais qui se révèle être une énorme farce, car le second trio est confié à un cor de poste qui joue un joyeux et fanfaron solo. L'œuvre est conclue par un presto très enlevé, d'humeur impatiente et un peu sauvage, belle occasion pour l'ensemble de faire admirer la discipline collective de ses cordes, aux sonorités très douces et colorées, et la virtuosité de ses cuivres.

Le public apprécie beaucoup, il reçoit donc un bis, la Marche KV 335 n°1, et cette superbe soirée se termine de façon originale et divertissante dans le foyer de la Philharmonie par un cours de menuet donné par un maître de danse, accompagné par quelques membres de l'orchestre.

Crédit photographique : © Wiener Akademie

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