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Soirée poésie musique avec l’EOC, Pascal Gallois et Marie-Christine Barrault

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Paris. Maison de la Poésie. 13-XII-2018. Pierre Boulez (1925-2016) : Le Marteau sans maître (extraits) pour voix et ensemble ; Harrison Birtwistle (né en 1934) : Three settings of Celan pour soprano et ensemble ; lectures de poèmes de René Char et Paul Celan par Marie-Christine Barrault. Alexandrine Monnot, soprano ; Ensemble Orchestral Contemporain (EOC), direction: Pascal Gallois

43112365_2157672197617411_6329317098786914304_oOn sait gré à La Maison de la Poésie d'accueillir des rencontres poésie musique, surtout lorsqu'elles sont portées par des personnalités comme et . Ce dernier dirige ce soir pour la première fois l' (EOC).

Ex-soliste de l'Ensemble Intercontemporain, le bassoniste et chef d'orchestre a forgé sa carrière de musicien à côté de dont il défend ardemment la musique. Il a mis ce soir à l'affiche des extraits du Marteau sans maître, la dernière pièce (1955) du triptyque René Char, dont on entendra les poèmes au préalable. Mais en « ouverture de rideau », est au centre du plateau pour rendre un hommage appuyé au maître du Marteau : avec, dans ses mains, le texte révérencieux de son oncle Jean-Louis à l'adresse du jeune Boulez avec lequel il a collaboré durant vingt ans au théâtre du Petit Marigny : « La puissance de son agressivité révélait un désir créateur » argue Jean-Louis Barrault, mentionnant, entre autres traits de caractère, la tendresse et l'insolence, le tempérament exacerbé et séduisant… du musicien.

Sans préciser ni la source ni les titres des poèmes, nous enchante avec les évocations du poète de L'Isle-sur-Sorgue, des images d'une extrême condensation qui auront sur Boulez l'effet « d'une détonation, d'une force incoercible » dira-t-il. L'EOC interprète ensuite les mouvements 1, 2 et 9 du Marteau sans maître : avant « l'artisanat furieux », commentaire I de « bourreaux de solitude » et « bel édifice et les pressentiments » (double). Les titres mentionnent les trois poèmes de Char choisis par Boulez, qui les répartit en trois cycles selon une ingénieuse forme tressée en neuf mouvements. Si l'atmosphère intimiste et chaleureuse de la Maison de la Poésie ne sert pas vraiment le confort acoustique des musiciens, on apprécie la synergie de l'ensemble sous la ferme direction de et le ressort des couleurs au sein d'une écriture hautement virtuose. Le dernier mouvement, le plus long, est le seul à faire intervenir la voix d'Alexandrine Monnot dont le soprano léger se plie aux exigences de l'écriture boulézienne. Plus difficile est la fusion de son timbre avec les instruments, lorsqu'elle doit chanter bouche fermée.

Sans entracte ni applaudissements, la soirée se poursuit avec Three settings of Celan cristallisant la rencontre du Britannique avec le poète roumain. On sait que Paul Celan, installé à Paris dans les années 1950, a entretenu une correspondance suivie avec René Char. Marie-Christine Barrault nous lit en français les textes du poète, dans cette veine plus sombre et tragique qu'elle nous communique sans jamais forcer le trait. Sir découvre la poésie de Celan à travers la lecture de White and Light (traduit de l'allemand par Michael Hamburger) qu'il met aussitôt en musique (1989), avec cet élan de dramaturge qu'on lui connaît. Le choix instrumental atypique (deux clarinettes, un alto, un violoncelle et une contrebasse) est au service d'une traduction sonore personnelle et ciselée du poème, dont on aurait aimé lire le texte en même temps. La ligne vocale est là encore très exigeante, cherchant la complicité avec les couleurs de l'ensemble. La voix certes bien timbrée de la soprano peine à obtenir cette mixture et l'on reste davantage séduit par le rendu instrumental de l'EOC, au plus près de la recherche expressive.

Crédit photographique : © Maison de la Poésie

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Paris. Maison de la Poésie. 13-XII-2018. Pierre Boulez (1925-2016) : Le Marteau sans maître (extraits) pour voix et ensemble ; Harrison Birtwistle (né en 1934) : Three settings of Celan pour soprano et ensemble ; lectures de poèmes de René Char et Paul Celan par Marie-Christine Barrault. Alexandrine Monnot, soprano ; Ensemble Orchestral Contemporain (EOC), direction: Pascal Gallois

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