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Auch. Dôme de Gascogne. 6-XII-2018. Carlo Gesualdo (1566-1613) : Tristis est anima mea ; Se la mia morte brami ; Jakob Buus (1500-1565) : Martin étant dedans un bois ; Heinrich Schütz (1585-1672) : Selig sind die toten ; Orazzio Vecchi (1550-1605) : Vulnerasti cor meum ; Pierre de Manchicourt (1510-1564) : Allons, allons gay ; Luca Marenzio (1553-1599) : Solo e pensoso ; Claudio Monteverdi (1567-1643) : Io mi son giovinetta ; Sfogava con le stelle ; Pascal de L’Estocart (1537-1587) : Mondain si tu le sais ; Thomas Morley (1557-1602 : Now is the month of maying ; Roland de Lassus (1532-1594) : Susanne un jour ; John Dowland (1563-1626) : Come heavy sleep ; Claudin de Sermisy (1495-1562) : Au Joly Boys. Lumières : Eric Blosse. Son : Rémi Tabagayré. La Main Harmonique : Nadia Lavoyer et Judith Derouin, sopranos ; Frédéric Bétous, contre-ténor ; Guillaume Gutierrez, ténor ; Marc Busnel, basse. Direction Musicale et mise en scène : Frédéric Bétous et Michel Schweizer
Par ce spectacle And Now, l'ensemble vocal La Main Harmonique propose une expérience différente du concert par une intimité entre les chanteurs et une proximité avec le public.
Mettre en scène, ou plutôt en espace et en lumière un programme de madrigaux de la Renaissance à travers des pièces de compositeurs italiens, allemands, français et anglais, tel est le pari du contre-ténor Frédéric Bétous avec le metteur en scène Michel Schweizer.
On connaît la finesse du travail de l'ensemble La Main Harmonique, qui depuis bientôt vingt ans s'attache à restituer avec précision les complexes polyphonies de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, en les mettant aussi en perspective avec des œuvres de compositeurs d'aujourd'hui.
Mais au-delà de la rigueur du chant, Frédéric Bétous nourrit un grand intérêt pour les textes poétiques et développe une éthique approfondie dans la démarche artistique. Afin de pouvoir mieux bouger et interagir dans un décor épuré, fait de lumière et de disques suspendus, les chanteurs se départissent de leurs partitions et jouent sur un échange total à travers les corps et le regard, d'abord entre eux, puis avec le public. Le chant, et quel chant, demeure au centre, mais il concerne plus le public, qui à la différence d'une auditeur passif se sent partie prenante.
Au-delà d'une simple expression scénique, où chant et poésie se répondent, chaque chanteur se dévoile et offre une partie de son âme, tandis que le public vit une expérience d'une belle intériorité, qui devient mystique.
À partir de chants d'amour, la poésie atteint de hautes sphères spirituelles avec des versets du Cantique des cantiques, une invitation à se départir des biens matériels ou l'histoire de Suzanne telle qu'elle est racontée au livre de Daniel dans l'Ancien testament.
Alternant avec la poésie, les pièces vocales a cappella, où domine le thème de l'amour, se répondent en des atmosphères changeantes allant de la tristesse de Gesualdo à la sérénité bucolique de Sermisy, en passant par la truculence de chansons de la Renaissance française, sans oublier la savante prosodie de Monteverdi.
Dans ce climat extrêmement concentré et recueilli, La Main Harmonique sait également se montrer facétieuse avec une traduction en latin par Marc Busnel de la célèbre chanson Douce France de Charles Trenet, harmonisée en forme de madrigal.
Saisi de bout en bout, le public apprécie au plus haut point cette approche musicale et poétique pour le moins inhabituelle.
Crédit photographique : © Alain Huc de Vaubert
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Auch. Dôme de Gascogne. 6-XII-2018. Carlo Gesualdo (1566-1613) : Tristis est anima mea ; Se la mia morte brami ; Jakob Buus (1500-1565) : Martin étant dedans un bois ; Heinrich Schütz (1585-1672) : Selig sind die toten ; Orazzio Vecchi (1550-1605) : Vulnerasti cor meum ; Pierre de Manchicourt (1510-1564) : Allons, allons gay ; Luca Marenzio (1553-1599) : Solo e pensoso ; Claudio Monteverdi (1567-1643) : Io mi son giovinetta ; Sfogava con le stelle ; Pascal de L’Estocart (1537-1587) : Mondain si tu le sais ; Thomas Morley (1557-1602 : Now is the month of maying ; Roland de Lassus (1532-1594) : Susanne un jour ; John Dowland (1563-1626) : Come heavy sleep ; Claudin de Sermisy (1495-1562) : Au Joly Boys. Lumières : Eric Blosse. Son : Rémi Tabagayré. La Main Harmonique : Nadia Lavoyer et Judith Derouin, sopranos ; Frédéric Bétous, contre-ténor ; Guillaume Gutierrez, ténor ; Marc Busnel, basse. Direction Musicale et mise en scène : Frédéric Bétous et Michel Schweizer