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Clermont-Ferrand. Opera-Théâtre. 7-XII-2018. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Concerto pour piano n°1 en si bémol mineur op. 23. Francis Poulenc (1899-1963) : Gloria pour soprano, chœur mixte et orchestre. Olivier Besnard, piano. Judith Fa, soprano. Ensemble vocal du Conservatoire Emmanuel Chabrier (chef de chœur : Blaise Plumettaz. Orchestre du Conservatoire Emmanuel Chabrier, direction : Patrice Couineau

Vive la vie-2Pour cette saison 2018-2019, le Centre Lyrique Clermont Auvergne propose une thématique intitulée tout simplement « Vive la vie ». Mais il célèbre aussi, et surtout, les vingt ans de sa saison lyrique. Début des festivités avec les élèves du Conservatoire Emmanuel Chabrier.

« Tout est à refaire ! » hurle à Tchaïkovski le pianiste virtuose Nikolaï Rubinstein. « Eh bien, je ne changerai pas une note » répondit le compositeur après un long silence. Bien que chacun d'entre eux ait revu son jugement depuis cet échange, voici aujourd'hui une œuvre symphonique devenue un tube de la musique classique : le Concerto pour piano n° 1 en si bémol mineur op. 23. L'alternance de la partition entre épisodes vifs ou calmes, intimes ou exubérants, solistes ou tutti, semble un bon exercice pour ces jeunes adolescents. À l'écoute de la marche brève et vigoureuse des cuivres qui introduit la soirée, on se dit pourtant que la fougue romantique manquera de solidité et de précision face au manque d'expérience de ces apprentis musiciens, pourtant soutenus par quelques professeurs dans chaque pupitre. Quelques problèmes de justesse plus tard (pupitre de violoncelles), la richesse d'un lyrisme débordant émerge timidement malgré une orchestration imposante et grandiose.

Au piano, , enfant de la ville, affirme une technique irréprochable qui n'arrive pourtant pas à émouvoir. Le jeu manque de souplesse, proposant surtout une sonorité dure fortement résonnante du piano, avec des notes quelques peu martelées. Le pianiste sait pourtant mettre en valeur chaque motif, alors que les phrasés sont quelques peu dépourvus d'intensité. À la baguette, le directeur du Conservatoire, , mène pourtant bien ses troupes avec une puissance bien contrôlée et recherchant constamment le bon calibrage entre virtuosité et tendresse.

Vive la vie-1« J'ai la foi d'un curé de campagne. » Le Gloria pour soprano, chœur mixte et orchestre de est pourtant désormais l'une des œuvres religieuses les plus populaires. Il faudra donc attendre la seconde partie du concert avec cette œuvre pour apprécier pleinement les qualités de l'Orchestre du Conservatoire. Malgré des voix hasardeuses dans le chœur pour le premier numéro (Gloria in excelsis Deo), l'appui rigoureux des cordes fait entrer le Laudamus te dans une certaine finesse. La voix de est un éclat de pureté bienvenue, la soprano déclamant un chant clair et lyrique sans emphase excessive. Le Domine Deus se révèle ainsi comme l'apothéose de la soirée, le chef d'orchestre mêlant la gravité et la délicatesse avec subtilité pour faire ressortir les accords du hautbois et de la voix. véhicule une intériorité touchante, vibrante car naturelle à souhait, afin d'exprimer tout le mystère divin des notes de Poulenc. Le chœur pourtant d'un effectif conquérant (73 choristes) manque d'ampleur pour défendre ardemment cette œuvre pimpante tout autant que jubilatoire, soutenu malgré tout par un orchestre cette fois-ci irréprochable, et une soliste rayonnante de bout en bout.

Crédits photographiques : © Yann Cabello

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Clermont-Ferrand. Opera-Théâtre. 7-XII-2018. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Concerto pour piano n°1 en si bémol mineur op. 23. Francis Poulenc (1899-1963) : Gloria pour soprano, chœur mixte et orchestre. Olivier Besnard, piano. Judith Fa, soprano. Ensemble vocal du Conservatoire Emmanuel Chabrier (chef de chœur : Blaise Plumettaz. Orchestre du Conservatoire Emmanuel Chabrier, direction : Patrice Couineau

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3 commentaires sur “Vive la vie à Clermont-Ferrand”

  • Yves Cautres dit :

    Je me demande si la personne qui a écrit cet article était au concert. Comment glorifier une direction aussi peu musicale, un challenge pour le soliste et les musiciens. Bravo à Olivier Besnard pour la musique et d’avoir su tenir ce challenge de jouer sous une si pauvre baguette. Les gens ont des yeux et des oreilles !!

  • murielebon dit :

    Une analyse plus qu’inappropriée Mme Saulneron…! tous les spectateurs ont été témoins qu’Olivier Besnard a été on ne peut plus expressif et en maîtrise totale de ses soli. Il a au contraire un mérite extrême d’avoir tenu à bout de bras son Concerto + l’orchestre à lui tout seul, tant la direction manquait de précision et de travail. Des élèves de toute évidence trop jeunes et faibles pour ce répertoire. Un jeu d’orchestre étriqué, sans aucune emphase, fade et sans saveur. Bravo Olivier Besnard d’avoir brillé en dépit d’ un accompagnement aussi peu flatteur. Votre extrême sensibilité et virtuosité n’auront échappé à personne !

    • Edmond Ronchon dit :

      Chère Madame et noble critique, sans doute avez vous réussi à faire quelque chose d’extraordinaire et d’inattendu par votre plume griffante, faire parler de vous. Dénigrer l’indéniabvle talent de M. Besnard en affirmant avoir entendu au théâtre de Clermont-Ferrand un son de mauvaise qualité par quelqu’un qui ne parvient pas à émouvoir vous fait malheureusement perdre tout crédit. Aucune oreille avertie ou non ne peut partager un point de vue qui n’engage que vous. Nous n’avons pas entendu ce que vous dites, mais tout le contraire. Quant à l’orchestre, abattu par la battue, il s’est débattu. Lisant votre CV, on notera que la pédagogue devenue critique n’hésite pas à déprécier le travail de jeunes élèves, sans aucune conscience de l’exercice particulièment incroyable pour ces jeunes gens que constitue l’accompagnement de ce concerto. Si le résultat n’est pas à la hauteur des espérances (ce qui reste à démontrer), fustigeons plutôt le choix anti-pédagogique de l’œuvre pour des étudiants insuffisemment aguerris, ou peut-être une mauvaise préparation, incriminons les encadrants, ou encore lechef d’orchestre. Mais pas les élèves, chère madame. Enfin qu’importe, on a parlé de vous cinq minutes, vous aurez fait porter l’attention sur votre personne, et vous serez sortie de l’ombre musicale qui semble pourtant vous habiller fort bien. Bonne continuation, continuez vos ravages, et dussé-je vous paraître grossier, apprenez à jouir… dela musique, bien-sûr.

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