Bohuslav Martinů : énergie, émotion, enthousiasme
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Bohuslav Martinů (1890-1959) : Lidice ; Concertino pour trio avec piano et orchestre à cordes ; Rhapsody-Concerto ; Concert pour trio avec piano et orchestre à cordes. Trio Wanderer : Vincent Coq, piano ; Jean-Marc Phillips-Varjabedian, violon ; Raphaël Pidoux, violoncelle. Tabea Zimmermann, alto. Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : James Conlon. 1 SACD Capriccio. Référence : 71053. Enregistré en avril 2003, excepté la Rhapsody-Concerto (septembre 2004). Livret trilingue (allemand, anglais, français). Durée : 71’09
CapriccioEnergie, dynamisme, lignes mélodiques très chantantes, harmonies très denses, timbres savamment mis en valeurs par des orchestrations originales, tout dans l'œuvre très prolifique de Bohuslav Martinů gagne à être entendu.
Il n'est pourtant pas si souvent enregistré ni même donné en concert. Injustice en partie réparée avec cet enregistrement. Une technologie de pointe et des interprètes dont la renommée n'est plus à faire se mettent au service de quatre œuvres parfois enthousiasmantes, parfois poignantes, toujours extrêmement vivantes. Ce SACD présente l'inconvénient du support : on ne peut pas profiter de la qualité exceptionnelle de l'enregistrement si l'on ne possède pas le lecteur approprié. L'enregistrement est plus cher, le moyen de le lire également … ce choix assombrit la démarche de mise en valeur de ces œuvres de Martinu, et on ne peut que le regretter.
Bohuslav Martinu, compositeur tchèque, a également étudié à Paris. Durant la Seconde Guerre Mondiale, comme d'autres compositeurs, il dut fuir les Nazis en s'exilant aux Etats-Unis. En été 1942, les Nazis exterminent et rasent tout un village tchèque, Lidice (équivalent version MittelEuropa de notre Oradour-sur-Glane). Un an plus tard, Martinu achève cette œuvre composée à la mémoire des victimes de ce drame. Cette anecdote nous éclaire sur la conscience politique et l'attachement à sa patrie du compositeur, et ne peut que le rendre encore plus intéressant à nos yeux. L'œuvre est bien entendue poignante, dense, et évolue dans une atmosphère dramatique qui culmine avec une brève – mais suffisante – citation de la Symphonie n°5 de Beethoven. Un grand moment de réelle émotion musicale, parfaitement rendu par le Gürzenich-Orchester Köln.
Le Concertino pour trio avec piano et orchestre à cordes et le Concerto pour trio et orchestre à cordes furent composés dix ans auparavant. On pourrait craindre que ces deux œuvres écrites pour la même formation la même année ne lassent et ne se ressemblent que trop. Il n'en est rien. Le trio Wanderer donne la réplique à l'orchestre pour ces deux concertos grosso à l'énergie et la rythmique interne omniprésentes. Des lignes mélodiques bondissantes se succèdent, chaque instrument du trio est tour à tour mis en valeur, répondant à la pâte sonore dense mais jamais lourde de l'orchestre … un enchantement de bonne humeur, imprégné du folklore tchèque sans pour autant le citer. C'est beau, c'est dynamique, c'est riche … à écouter pour rester de bonne humeur! Le rhapsody-concerto pour alto et orchestre est dans la même lignée, bien que plus légère. Mais plus léger ne signifie pas pour autant moins riche, moins peaufiné, moins bondissant. En l'occurrence, cette pseudo-légèreté est au service de la mélodie, plus fluide plus lyrique. Le tout magnifiquement servi par Tabea Zimmermann à l'alto.
Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu Martinu, cet enregistrement est idéal pour le découvrir et se laisser emporter par son univers musical si sensible et dynamique, si riche harmoniquement, toujours au service de mélodies qui semblent tomber sous le sens, si … indescriptible mais enthousiasmant.
Quant à ceux qui connaissent et aiment déjà ce compositeur, comment ne pas se laisser emporter par ces quatre œuvres, si bien mises en valeur?
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Bohuslav Martinů (1890-1959) : Lidice ; Concertino pour trio avec piano et orchestre à cordes ; Rhapsody-Concerto ; Concert pour trio avec piano et orchestre à cordes. Trio Wanderer : Vincent Coq, piano ; Jean-Marc Phillips-Varjabedian, violon ; Raphaël Pidoux, violoncelle. Tabea Zimmermann, alto. Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : James Conlon. 1 SACD Capriccio. Référence : 71053. Enregistré en avril 2003, excepté la Rhapsody-Concerto (septembre 2004). Livret trilingue (allemand, anglais, français). Durée : 71’09
Capriccio