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Joseph Calleja. The Golden Voice. Airs et duos de Adolphe Adam, Vincenzo Bellini, Georges Bizet, Gaetano Donizetti, Charles Gounod, Jules Massenet, Jacques Offenbach, Giuseppe Pietri et Giuseppe Verdi. Avec : Joseph Calleja, ténor ; Anna Netrebko et Tatiana Lisnic, sopranos. Academy of St Martin in the Fields. Direction : Carlo Rizzi. 1 CD Decca 475 6931. Notice en anglais, français et allemand. DDD. 59’23’’. 2005
Decca« Malte a déjà produit d'autres chanteurs de renom international, et je rêve qu'un jour on dira que l'un des plus grands ténors du monde vient de notre pays. A en juger de la qualité du chant de Calleja sur ce récital, ce rêve semble près de s'accomplir. »
Après avoir lu la notice du nouveau récital de Joseph Calleja, rédigé par Paul Asciak, le professeur du jeune ténor, on ne peut que s'attendre à une authentique merveille. Et presque en même temps on commence à avoir des doutes. Un ténor âgé de 27 ans peut-il être à la hauteur d'un tel éloge? D'autant plus que son premier récital, toujours chez Decca, avait, certes, fait découvrir une voix très prometteuse, mais aussi une technique perfectible.
Le programme de ce nouvel album, enregistré en mai dernier, est pour le moins ambitieux. Calleja passe de Verdi au belcanto italien, de Bellini au romantisme français, voire à l'opéra comique et à l'opérette. Parmi les extraits choisis, on trouve des « tubes » tels que « Una furtiva lagrima » et « Pourquoi me réveiller », mais aussi des raretés comme l'air de Zéphoris, extrait de Si j'étais roi d'Adolphe Adam, et l'air « Io conosco un giardino », extrait de Maristella de Giuseppe Pietri. Et on trouve quelques airs des plus difficiles du répertoire : la romance de Nadir des Pêcheurs de perles et l'air de Don Sebastiano, extrait de l'opéra homonyme de Gaetano Donizetti.
Comme dans le cas du récital précédent, on entend une voix jeune et belle, d'un mœlleux plutôt rare. On entend aussi un ténor très attentif au style et au phrasé. Et on se régale d'un chant extrêmement nuancé ainsi que d'un art assez accompli de la voix mixte permettant à Calleja d'attaquer même un contre-ut en piano. En revanche, l'aigu forte – notamment les notes au dessus du si bémol – manque souvent d'assise et prend à plusieurs reprises une couleur blanchie.
En ce qui concerne l'interprétation des extraits choisis, Calleja n'a pas encore atteint le niveau de maturité de ses collègues tels que Rolando Villazon, Marcelo Alvarez ou Ramon Vargas. En effet, il aborde tous les airs d'un même ton lyrique et élégiaque. Cela convient, certes, à Roméo, à Nemorino ou à Elvino (La Sonnambula), mais Werther aurait mérité plus de passion, Fernando (La Favorita) plus de douleur et Don Sebastiano plus d'abandon. Sans parler de l'ironie indispensable, mais complètement absente du couplet de Pâris de la Belle Hélène. Si Calleja trouve en Anna Netrebko une Amina de rêve, Carlo Rizzi au pupitre de l'Academy of St Martin in the Fields n'aide nullement le jeune ténor. Au lieu de mettre des accents, de chercher la passion qui manque encore à Joseph Calleja, le chef se limite à suivre le soliste ce qui, à la longue, rend ce récital long pour ne pas dire ennuyeux.
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Joseph Calleja. The Golden Voice. Airs et duos de Adolphe Adam, Vincenzo Bellini, Georges Bizet, Gaetano Donizetti, Charles Gounod, Jules Massenet, Jacques Offenbach, Giuseppe Pietri et Giuseppe Verdi. Avec : Joseph Calleja, ténor ; Anna Netrebko et Tatiana Lisnic, sopranos. Academy of St Martin in the Fields. Direction : Carlo Rizzi. 1 CD Decca 475 6931. Notice en anglais, français et allemand. DDD. 59’23’’. 2005
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