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Sferisterio, 13-VIII-2017. Giacomo Puccini (1858- 1924) : Turandot, opéra en trois actes et cinq tableaux de Giacomo Puccini, sur un livret de Giuseppe Adami et Renato Simoni d’après une comédie de Carlo Gozzi. Mise en scène de Stefano Ricci, sur un projet de Ricci/Forte ; décors et lumières de Nicolas Bovery ; costumes Gianluca Sbicca. Avec : La princesse Turandot, France Dariz ; l’impereur Altoum, Stefano Pisani ; le Prince inconnu (Calaf), Rudy Park ; Liù, Davinia Rodriguez : Ping, Andrea Porta ; Pang, Gregory Bonfatti ; Pong, Marcello Nardis ; Un mandarino, Nicola Ebau ; Il principe di Persia, Andrea Cutrini. Chœur Lirico Marchigiano “Vincenzo Bellini” et
Chœur de voix blanches Pueri Cantores “D. Zamberletti”, chef de chœur Carlo Morganti.
Orchestra Regionale delle Marche, direction musicale Pier Giorgio Morandi.
Coproduction avec le Théâtre national croate de Zagreb
Au Festival de Macerata dans Turandot, la mise en scène de Ricci/Forte surprend au début et s'essouffle à la fin. Reste la musique…
Cinq boites, énormes, démesurées, transparentes, sont posées sur l'immense scène esplanade du Sferisterio. Dans l'une un ours blanc (à la Damien Hirst), dans une autre, moins grande, deux mariés, style gâteau de noces… Pour le metteur en scène Stefano Ricci, qui forme avec Gianni Forte, un duo, Ricci/Forte, connu en Italie pour des mises en scène expérimentales, provocatrices parfois, l'opéra se déroule dans un monde de féérie, et « tout se passe dans la tête de Turandot, comme une vision qui lui permet de faire agir à sa guise les personnages ». Et de fait, ils semblent tous être des marionnettes de Bunraku, manipulées par des sortes de robots vêtus et cagoulés tout de bleu cobalt. Aucune chinoiserie, le thème est le froid, et un bout de banquise grise fait semblant de fondre à l'avant-scène. Seule la formalité des costumes de Turandot pourrait rappeler la Chine.
L'histoire est connue : la princesse de glace fait tuer ses prétendants, s'ils ne peuvent pas résoudre ses trois énigmes, mais elle fond (de jalousie ?) et tombe amoureuse du prince inconnu, Calaf, qui les a résolues, probablement parce qu'elle voit l'esclave Liu prête à mourir pour lui. Pourquoi Liu est-elle costumée en mariée, au bras de Timur, roi de Tartarie en exil et père de Calaf… c'est un des mystères de la mise en scène. Et il y en a beaucoup. Liu, par exemple, ne se suicide pas, elle est tuée par Turandot, d'un coup de revolver. On verra défiler des clowns felliniens, des hommes nus, des enfants sacrifiés, autant de signes hélas dénués intentionnellement de sens, manœuvre qui semble plaire de plus en plus au public.
Finalement, le seul élément magique est la musique splendide et émouvante écrite par Puccini peu avant sa mort, particulièrement le chœur pour Liu, Ombre dolente, ne nous fait pas de mal…. France Dariz, a remplacé dès la seconde représentation Iréne Theorin qui s'est blessée en tombant (pas du haut de l'ours sur lequel Turandot est assise). Impérieuse, elle chante une Turandot un peu mécanique, mais sa voix fluide et souple réussit à percer le carcan de la mise en scène. Une prise de rôle parfaite. Davinia Rodriguez (qui chantait Elvira à Spolète), est acclamée par le public, et merveilleuse dans le rôle de Liu. Rudy Park reste impressionnant dans le rôle qui l'a lancé (en 2008). Sa voix ronde et pleine, sa diction parfaite aussi, ont recueilli beaucoup d'applaudissements, notamment dans Nessun dorma. Andrea Porta, Gregory Bonfatti et Marcello Nardis sont Ping, Pang et Pong respectivement, drôles et sérieux à la fois.
L'Orchestre Régional des Marches, la ChoeurLyrique marchigiane « Vincenzo Bellini » et le Chœur de Voix blanches Pueri Cantores « D. Zamberletti » étaient dirigés par un Pier Giorgio Morandi subtil, éminemment puccinien.
Crédit photographique : © Alfredo Tabocchini
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Sferisterio, 13-VIII-2017. Giacomo Puccini (1858- 1924) : Turandot, opéra en trois actes et cinq tableaux de Giacomo Puccini, sur un livret de Giuseppe Adami et Renato Simoni d’après une comédie de Carlo Gozzi. Mise en scène de Stefano Ricci, sur un projet de Ricci/Forte ; décors et lumières de Nicolas Bovery ; costumes Gianluca Sbicca. Avec : La princesse Turandot, France Dariz ; l’impereur Altoum, Stefano Pisani ; le Prince inconnu (Calaf), Rudy Park ; Liù, Davinia Rodriguez : Ping, Andrea Porta ; Pang, Gregory Bonfatti ; Pong, Marcello Nardis ; Un mandarino, Nicola Ebau ; Il principe di Persia, Andrea Cutrini. Chœur Lirico Marchigiano “Vincenzo Bellini” et
Chœur de voix blanches Pueri Cantores “D. Zamberletti”, chef de chœur Carlo Morganti.
Orchestra Regionale delle Marche, direction musicale Pier Giorgio Morandi.
Coproduction avec le Théâtre national croate de Zagreb