Né à Heerlen (Pays-Bas) en 1968, le pianiste Roger Braun fut initié au piano par son père et étudia ensuite au conservatoire de Maastricht auprès de Frédéric Meinders, ainsi qu'au Conservatoire Sweelinck d'Amsterdam chez Jan Wijn, où il obtint son diplôme de soliste avec mention « très bien ». Il se perfectionna ensuite, auprès de Willem Brons et Rudolf Jansen à Amsterdam et chez Konrad Richter à Stuttgart, dans la musique de chambre et l'accompagnement du lied.
Il obtint de nombreux prix et distinctions, entre autres au concours Steinway à Eindhoven, au concours Eduard Flipse à Rotterdam et au Concours International Paula Lindberg-Salomon à Berlin. En 1997 il obtint le grand prix d'accompagnement du chant au prestigieux « Wigmore Hall International Song Competition » à Londres.
Roger Braun s'est acquis une solide réputation d'accompagnateur de masterclasses, entre autres chez Elly Ameling, Brigitte Fassbaender, Josef Protschka et Robert Holl. Il a travaillé, entre autres, avec de grands chanteurs tels que Thomas Hampson, Josef Protschka et Maarten Koningsberger. En tant que soliste aussi bien que comme accompagnateur de chanteurs et d'instrumentalistes, il a donné de nombreux concerts à travers toute l'Europe et la Russie.
Il donne des cours d'interprétation du lied, est l'accompagnateur attitré du « Musikwettbewerb » de l'ARD à Munich et est l'hôte régulier de festivals de musique internationaux en Allemagne, tels les « Herbstliche Musiktage Bad Urach ». Roger Braun apparaît régulièrement à la radio et à la télévision. Fin 1999 un CD avec des sonates de Schubert est paru chez Arsis Classics.
Discographie :
En novembre 1999, ARSIS Classics a lancé un CD avec des oeuvres de Schubert exécutées par le pianiste Roger Braun. Ce CD est en vente dans les magasins spécialisés.
Le CD contient les sonates en La majeur D 664 et en Si bémol majeur D960 de Franz Schubert.
A l'occasion de la sortie de son nouveau CD, Roger Braun a effectué une tournée de présentation à Amersfoort, Zwolle, Amsterdam et Heerlen. Le programme, qui avait pour thème Noël 1999, comportait des préludes de chorals empruntés à des cantates de J.S. Bach et arrangés pour le piano par Ferruccio Busoni et Myra Hess, la sonate en La mineur KV 310 de W.A. Mozart et la sonate en Si bémol majeur D 960 de Franz Schubert.
Roger Braun joue Schubert
Parmi tous les jeunes pianistes, parfois très doués, que compte notre pays actuellement, je n'en connais guère qui possèdent une affinité prononcée pour Schubert. Il est d'autant plus réjouissant de découvrir que Roger Braun comprend admirablement le langage de ce compositeur absolument hors pair. Dans une certaine mesure, ceci était prévisible, puisque Roger Braun est connu pour savoir accompagner les merveilleux lieder de Schubert; mais ce n'était pas non plus évident dès l'abord, car une interprétation judicieuse des sonates pose à un pianiste des exigences musicales tout autres que l'accompagnement du lied. Je pense surtout à l'exécution des lignes musicales incroyablement longues que présente en particulier le premier mouvement de la sonate en Si bémol majeur D 960. Beaucoup de mélomanes et même nombre de pianistes professionnels sont à peine conscients du fait que Schubert était non seulement le grand maître des oeuvres courtes telles que le lied, mais aussi un architecte magistral. En fait, cet aspect structurel du génie de Schubert ne se remarque pas toujours immédiatement, parce que sa façon de faire semble si naturelle. Tout paraît parfaitement évident, comme si sa technique de composition était des plus simples. A cet égard, la ressemblance entre Schubert et Mozart est frappante.
En écoutant la sonate D 960 on constate que Roger Braun a une vue d'ensemble remarquable des deux premiers mouvements. Son interprétation, qui part d'un mouvement naturellement fluide, accorde une attention spéciale au souffle musical, assurant ainsi la continuité et créant l'impression que chaque élément musical émane organiquement du précédent. La seule petite remarque qu'on pourrait faire est que dans le développement du premier mouvement, l'aspect dramatique pourrait avoir été plus intensément vécu. Le Scherzo, léger comme une plume, et le Final, riche en contrastes, se distinguent par un tempo relativement tranquille qui, par bonheur, donne pour une fois au Scherzo non seulement de la gaîté, mais aussi du mystère et, surtout, de la délicatesse – une délicatesse que Schubert a d'ailleurs expressément prescrit.
C'est aussi le tempo bien choisi qui illustre parfaitement le caractère très ambivalent du dernier mouvement, en particulier le « combat » éternel entre l'Ut mineur sombre et légèrement mélancolique de l'exposition bien marquée et le Si bémol majeur plus détendu, presque candide, du développement.
L'exécution de la sonate en La majeur D 664 atteint un niveau comparable Ici aussi le choix du tempo – en particulier dans les deuxième et troisième mouvements – est exemplaire. Alors que dans les salles de concert, ce dernier mouvement ne conduit trop souvent qu'à un déploiement inopportun de virtuosité, l'interprétation de Braun met à juste titre l'accent sur son caractère spirituel et enjoué.
En somme, écouter cet enregistrement est une expérience des plus satisfaisantes – pour un pianiste, mais sans doute plus encore pour un chanteur.
Paru dans De Liedvriend, Octobre 1999 Par: Willem Brons, pianiste
La critique :
Dagblad De Limburger : « …Parmi les moments les plus mémorables du récital de Braun, signalons avant tout L'isle Joyeuse de Debussy, vraie fête de coloris; la première Etude du même compositeur, monde enchanté de fantaisie musicale; et de Brahms les Variations et Fugue sur un thème de Händel, exécutées avec beaucoup d'allure et bien échafaudées…. »
Leidsch Dagblad : «…De la passion délicatement dosée dans l'Allegro de la Sonate pour violon en Ré mineur de Brahms. Un Adagio tout en contemplation paisible et timide. Des syncopes perçantes et rageuses dans le Presto agitato. Et pour finir, une manifestation de virtuosité et de musicalité ardente dans la Fantaisie brillante sur « Faust » de Wieniawski… »
Helmonds Dagblad : «…Grande habileté dans l'exécution des deux sonates de Scarlatti , plénitude et inspiration dans l'Arabesque en Ut majeur de Schumann et extrême virtuosité dans le Scherzo en Si mineur de Chopin… »
Limburgs Dagblad : «…Avec deux préludes de Rachmaninov, Roger Braun a démontré qu'il est non seulement un accompagnateur parfait, mais aussi un pianiste virtuose…» «…Roger Braun créateur d'atmosphère au cours d'un récital de chant : sublime!…c'est son jeu subtil, nuancé et inspiré qui détermina l'atmosphère au cours de ce récital…jeu subtil, riche en contrastes…émouvant et beau…»