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Bonn. Opernhaus. 2-I-2016. Hector Berlioz (1803-1869) : Benvenuto Cellini, opéra-comique en 2 parties sur un livret de Léon de Wally et Henri Auguste Barbier. Mise en scène et chorégraphie : Laura Scozzi. Décors : Barbara de Limburg. Costumes : Jean Jacques Delmotte. Lumières : Friedel Grass. Avec : Mirko Roschkowski, Benvenuto Cellini ; Anna Princeva, Teresa ; Martin Tzonev, Balducci ; Csaba Szegedi, Fieramosca ; Marta Wryk, Ascanio ; Rolf Broman, Le Pape Clément VII ; Jonghoon You, Francesco ; Daniel Pannermayr, Bernardino ; Johannes Mertes, Pompeo ; Chœur et Petit Chœur de l’Opéra de Bonn (chef de chœur : Marco Medved), Beethoven Orchester Bonn, direction : Stefan Blunier.
Benvenuto Cellini revient à la mode en Allemagne. Alors que l'Opéra de Cologne a ouvert sa saison par une nouvelle production signée Carlus Padrissa et la Fura dels Baus, l'Opéra de Bonn reprend une mise en scène conçue à l'origine pour le Staatstheater de Nuremberg.
Laura Scozzi, chorégraphe et metteur en scène, s'est déplacée elle-même sur les bords du Rhin pour retravailler sa vision résolument moderne, alerte, drôle, voire folle et déjantée avec la distribution réunie par l'Opéra de Bonn.
Et quelle distribution ! Mirko Roschkowski n'est certes pas Nicolaï Gedda et son Cellini prétentieux manque par moments de vaillance. Mais son timbre clair, son émission haute et son art de la voix mixte le prédestinent pour le répertoire français. Anna Princeva n'est pas la soprano colorature à laquelle on distribue habituellement le rôle de Teresa. Une fois passé l'écueil de son air d'entrée – dont elle négocie pourtant habilement les périlleuses vocalises – elle nous enchante par son timbre corsé, son chant habité et sa verve scénique faisant de Teresa une adolescente rebelle en quête de sa première expérience sexuelle. Ascanio, l'apprenti de Cellini, est ici un rappeur portant fièrement sa casquette et ses pantalons de camouflage. Marta Wryk s'amuse visiblement à incarner le personnage nous gratifiant en même temps d'un timbre de mezzo accrocheur à l'aigu particulièrement lumineux. Gras et gros, Csaba Szegedi, incarne un Fieramosca des plus antipathiques, doté d'une voix de baryton belle et puissante. Dommage seulement que son français soit aussi peu idiomatique. Plus à l'aise dans la langue de Molière, Martin Tzonev campe un Balducci solide, privé pourtant, dans cette version bien écourtée, de son air d'entrée. Seul le pape de Rolf Broman – tout droit issu, semble-t-il, d'un club gay – manque d'autorité scénique et vocale.
Tout cet ensemble est porté par le Beethoven Orchester Bonn sous la direction magistrale de Stefan Blunier. Vive, énergique et pleine d'esprit, sa lecture se marie idéalement à la mise en scène exubérante de Laura Scozzi. Bref, on s'amuse sur la scène, on s'amuse dans la fosse – que faut-il d'autre pour un opéra-comique ?
Crédits photographiques : Mirko Roschkowski (Benvenuto Cellini), Chœur; Anna Princeva (Teresa); Martha Wryk (Ascanio) © Thilo Beu
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Bonn. Opernhaus. 2-I-2016. Hector Berlioz (1803-1869) : Benvenuto Cellini, opéra-comique en 2 parties sur un livret de Léon de Wally et Henri Auguste Barbier. Mise en scène et chorégraphie : Laura Scozzi. Décors : Barbara de Limburg. Costumes : Jean Jacques Delmotte. Lumières : Friedel Grass. Avec : Mirko Roschkowski, Benvenuto Cellini ; Anna Princeva, Teresa ; Martin Tzonev, Balducci ; Csaba Szegedi, Fieramosca ; Marta Wryk, Ascanio ; Rolf Broman, Le Pape Clément VII ; Jonghoon You, Francesco ; Daniel Pannermayr, Bernardino ; Johannes Mertes, Pompeo ; Chœur et Petit Chœur de l’Opéra de Bonn (chef de chœur : Marco Medved), Beethoven Orchester Bonn, direction : Stefan Blunier.