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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 16-III-2015. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Messe en si mineur BWV 232. Olga Pasichnyk et Anne Magouët, soprano ; Jean-Michel Fumas, contreténor ; Paul Agnew, ténor ; Alain Buet, baryton-basse ; Chœur de chambre de Namur (préparation : Thibault Lenaerts) ; La Grande Écurie et la Chambre du Roy, direction : Jean-Claude Malgoire.
Jean-Claude Malgoire et la Grande Écurie et la Chambre du Roy reprennent une Messe en si mineur de Bach qu'ils ont donnée en janvier à Tourcoing, mais avec deux nouveaux interprètes, Paul Agnew en ténor et le Chœur de chambre de Namur. L'ensemble monte en puissance dans une des partitions les plus complètes et les plus exigeantes du Cantor de Leipzig.
À la manière de Philippe Herreweghe, Jean-Claude Malgoire pétrit la musique pour en faire une matière onctueuse, homogène, délicate, s'adaptant, dans le Kyrie et le Gloria, à une partition étirée dans laquelle le Maître n'a pas hésité à user de sa science de la répétition. En dehors de quelques imprécisions dans les premières mesures, les interprètes exécutent parfaitement ce projet. Jean-Claude Malgoire, gestes précis, dirige de main de maître, n'hésitant pas à « porter » les solistes instrumentaux de sa main gauche. L'ensemble est délicat et bien en place. Mais la moindre faiblesse se traduit par un manque de relief de l'ensemble, amplifié par les dimensions de la salle : hautbois peu audibles, notamment dans le Kyrie d'ouverture, violons qui retiennent leurs bras, comme dans le Christe eleison, ou dans Gratias agimus Tibi où on imaginerait volontiers plus de tranchant, corniste ayant du mal à faire sonner son instrument alors qu'il s'était planté à l'avant de la scène, dans le Quoniam tu solus Sanctus du Gloria. Olga Pasichnyk et Anne Magouët ont des voix complémentaires, l'une aérienne l'autre très charnelle, mais peinent, de même qu'Alain Buet, à se détacher de l'ensemble. La voix de haute-contre de Jean-Michel Fumas a un fort beau timbre, mais l'articulation des paroles est parfois défaillante. On sent, en résumé, une certaine difficulté à tenir dans la durée l'intensité de cette partition. Heureusement les traversos, dans leurs parties solo, et Paul Agnew, dans l'air du “Domine Deus”, apportent une touche de singularité et d'expressivité bienvenue.
Dans le Credo, le Sanctus et l'Agnus Dei, l'ensemble monte en puissance, sans perdre en cohésion et en homogénéité. Le chœur gagne encore en énergie et en précision. L'orchestre sonne mieux, avec plus de relief mais aussi de précision. Alain Buet est plus souverain dans un “Et in Spiritum Sanctum” d'une grande force musicale. Le Sanctus est merveilleux d'intensité. On atteint au sublime avec le chœur dans les dissonances pleines de douleur du Crucifixus, repris de la cantate Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen (BWV 12), dans Benedictus qui venit et dans l'Agnus dei final, où les voix respectivement de Paul Agnew et de Jean-Michel Fumas mettent en lumière les insondables beautés de cette œuvre.
Crédits photographiques : Paul Agnew © DR
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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 16-III-2015. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Messe en si mineur BWV 232. Olga Pasichnyk et Anne Magouët, soprano ; Jean-Michel Fumas, contreténor ; Paul Agnew, ténor ; Alain Buet, baryton-basse ; Chœur de chambre de Namur (préparation : Thibault Lenaerts) ; La Grande Écurie et la Chambre du Roy, direction : Jean-Claude Malgoire.