Capuana et Rubino, deux compositeurs du seicento à découvrir

Les amateurs de musique sacrée du premier baroque italien n'ont qu'à se réjouir. Ce nouvel enregistrement comblera toutes leurs espérances.

Si la production de musique religieuse de la première moitié du seicento est relativement abondante, les messes de requiem qui nous restent sont en nombre plutôt limité. À ce titre, on ne pourra que se réjouir de la parution de ces deux inédits absolus, la Messa di defonti a quattro voci du compositeur sicilien Mario Capuana et surtout la Messa di morti a 5 concertata de Bonaventura Rubino, compositeur né en Lombardie, devenu moine franciscain, et dont l'essentiel de la carrière musicale se déroula en tant que maître de chapelle à la cathédrale de Palerme entre 1643 et 1668. Certes, les deux œuvres ne respirent pas toujours la plus grande originalité, et elles restent indubitablement marquées par les conventions de l'écriture polyphonique de leur époque. Elles n'en restent pas moins, notamment pour l'exquise théâtralité qui s'en dégage, des maillons essentiels dans la production de musique sacrée de l'Italie du dix-septième siècle.

L'interprétation du Chœur de Namur, entre ferveur religieuse et théâtralité assumée, est au-delà de tout reproche. La direction de Leonardo García Alarcón, tour à tour énergique et éthérée, insuffle à ces deux partitions autant la douleur de la mort que le soleil lumineux de la Sicile. On notera enfin la notice particulièrement érudite du musicologue italien Niccolò Maccavino, traduite en anglais, en français et en allemand.