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Réaltor B, Salut l’altiste !

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Réaltor B, chronique d’un musicien entre deux siècles. Jacques Borsarello. Nouvelles. Edition Symétrie. 196 pages.

 

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Imaginer la pensée d'un musicien qui part insolite, accompagné d'une «boîte» sur l'épaule, cela n'est pas toujours une chose si aisée. Ce monsieur pense : à son loyer? à la vie trépidante de la citée ? à sa partition ? … Et non!

pense au texte qu'il est en train d'imaginer. Alors qu'il semble que nous vivions dans un monde qui ne laisse aucune place à la rêverie ou à la poésie, nous découvrons un nouvel Ulysse face à son océan de doutes et d'angoisses, comme de ses bonheurs qu'il veut nous faire partager.

Borsarello est, dans le monde musical, un nom qui ne nous est pas inconnu, ne serait-ce qu'au travers du Trio! Fin pédagogue, a écrit des méthodes qui sont utilisées dans tous les conservatoires et les écoles de musique de France et de Navarre. Musicien de grande qualité, il a l'humilité des plus grands artistes : Il est, entre autres, l'un des altistes les plus demandés des grands orchestres parisiens.

Au travers de «Réaltor B» nous partageons ses émotions premières d'écrivain. Sous les traits de ses différents héros, il se dégage une grande générosité, un grand amour de la musique et une grande tendresse pour Sa famille… Ses élèves et ses amis. On peut lire ce recueil comme un journal où nous saurons déceler les cotés autobiographiques même sous les traits d'une violoncelliste, d'une archetière ou d'un luthier … est tout à la fois.

Heureux d'être musicien, il ne nous cache pas pour autant ses peurs et la disparition du «métier». Les nouvelles technologies sont un progrès, mais pour qui? Si un jour nous ne pouvons plus entendre un musicien «in live» – perdu dans les absurdités économiques – quel est leur devenir? On pourra lire «L'holographe» où le musicien n'est plus qu'un savant calcul informatique. «Rêves d'étui» est, quant à elle, la nouvelle, une pure merveille que nous aimerions vivre puisqu'elle nous restitue toute la naïve émotion du mélomane. N'oublions surtout pas les «méchants» où Jacques Borsarello rebondi pour nous parler de la Cupidité. Notamment, au travers de «A chacun sa drogue» et «l'Orchestre de chambre René Barbeaux». Qui se cache derrière ses titres? Un mélange d'humains certainement rencontrés au hasard de la vie d'un musicien qui ne s'est jamais perdu. La Gourmandise est aussi au rendez vous avec «La viola di Roma». Le texte de «La violoncelliste» nous montre un monde si fermé que le personnage risque d'en oublier l'essentiel de sa propre existence.

Quelle tendresse! Aussi pour les compositeurs qu'il aime tant jouer, dans «la Dixième symphonie». Mais la plus émouvante des nouvelles sera sans aucun doute «Le souffleur de Saint Germain» qui nous fait comprendre que les hasards de la vie et les qualités humaines sont au rendez vous de l'émotion musicale comme une belle partition pour les connaisseurs. Découvrir un métier qui n'existe plus est aussi … terrible.

Ce livre nous fait aimer cette famille qu'est la Musique.

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