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Dans le cadre du festival June Events
Paris. Théâtre de la Bastille. 14-VI-2025. Nina Santes : Chansons mouillées. Conception et performance : Nina Santes. Lumières : Louise Rustan. Création sonore : Aria de la Celle. Accessoires : Charlotte Gautier Van Tour, Nina Santes.
Paris. Centre Wallonie Bruxelles. 17-VI-2025. Ikue Nakagawa : Kuroko. Conception et interprétation : Ikue Nakagawa. Lumière : Matthieu Vergez, Ryoya Fudetani. Scénographie : Camille Panza, Léonard Cornevin. Composition musicale : Patrick Belmont. Collaborateur artistique et regard extérieur : Lorenzo De Angelis, Taka Shamoto, Salomé Genès
Paris. Micadanses. 17-VI-2025. Rosalind Crisp : Les crocodiles. Danse : Rosalind Crisp. Piano : Frédéric Blondy. Percussions : Edward Perraud
Le festival June Events est aussi l'occasion pour les artistes d'expérimenter des formes nouvelles et de renouveler le langage chorégraphique dans des performances ou des petites formes, seul ou accompagné.
Au Théâtre de la Bastille, Nina Santes livre avec Chansons mouillées une nouvelle performance chorégraphique et vocale, deuxième volet d'un triptyque autour des éléments liquides, à la croisée de la conférence, du concert et de la performance. « Ceci n'est pas un spectacle » s'affiche sur le mur du fond de la scène du haut du Théâtre de la Bastille, où Nina Santes expérimente un solo autour des « Wet songs », ces chansons mouillées d'un répertoire inventé.
Partant du principe que son corps est un corps d'eau, et que sa gorge est le réceptacle des sons, tout comme de l'eau, la chorégraphe se met en scène en petite sirène. Jouant astucieusement sur le dialogue entre les phrases projetées en fond de scène, centrées autour des questions étymologiques entre l'anglais et le français, comme la traduction de l'expression « to be at sea », la danseuse oscille entre chorégraphie expressionniste à la Marlene Monteiro Freitas et ballade accompagnée à la harpe.
Au Centre Wallonie Bruxelles, quelques jours plus tard, la chorégraphe et danseuse japonaise Ikue Nakagawa, se livre à une proposition poétique et austère, à l'aide de bonhommes en papier découpé, tel un kuroko, machiniste vêtu de noir du théâtre japonais traditionnel, qui donne son nom au spectacle. Proche de l'esthétique du cinéma d'animation, elle se met en scène, tantôt en personnage issu de son propre travail de dessin, élastique et invariablement souriante, ou en femme criant dans le noir. Seule en scène, elle se confronte à l'altérité en dansant avec une silhouette de bonhomme ou en se confiant au public, d'une façon simple et enfantine. Entre anecdotes et souvenirs personnels, elle souhaite partager avec nous ce solo et d'abord celui d'une femme japonaise, désireuse d'ouvrir les portes et les fenêtres de son imaginaire. C'est subtil, modeste et délicat, en écho à son propre travail de dessinatrice, qui sert de support à son processus créatif.
L'Australienne Rosalind Crisp a réalisé un long compagnonnage avec l'Atelier de Paris, dont elle a été artiste associée pendant 10 ans, à l'invitation de Carolyn Carlson. Elle réactive à l'occasion de June Events et d'une résidence à la Cité internationale des arts, le dispositif Les crocodiles, entre musique expérimentale et improvisation, qu'elle avait mis en place en 2006 afin de stimuler sa pratique et de remettre en question les cadres performatifs habituels. Elle y invitait des artistes français et internationaux, passionnés d'improvisation, à se produire sans artifice, uniquement avec leurs corps et leurs pratiques. Ces rendez-vous sont rapidement devenus des moments « cultes » ! Pour cette réactivation 20 ans après, à Micadanses, Rosalind Crisp invite les musiciens Frédéric Blondy (piano) et Edward Perraud (percussions) à se joindre à elle.
Comme un échassier inquiet au bord d'un marais, le corps de Rosalind Crisp est toujours au seuil de l'incertitude et du déséquilibre. Extraordinaire danseuse, à la Trisha Brown, elle laisse son bassin, ses coudes, ses genoux, ses poignets et ses chevilles suivre le mouvement impulsé par les deux expérimentateurs sonores qui l'accompagnent, l'un au piano droit préparé, désossé comme une voiture, et l'autre aux percussions. Forcément, tous les trois sont littéralement, possédés par leurs instruments respectifs. Équipé de chaussons d'organiste, le pianiste joue de la sourdine et des feutres comme d'un pédalier, augmentant littéralement son instrument de baguettes, de gommes ou d'objets métalliques. C'est aussi ce que fait le percussionniste, qui prolonge son instrument d'une scie, de gerbes de jonc ou de pots d'étain. On est proche d'un concert de free jazz parmi les plus déjantés ou d'une jam-session ou encore d'un bœuf de fin de soirée arrosée. La pièce se termine dans le chaos total, les percussions croisant les cordes du piano et le marteau de l'un frappant le tambour de l'autre, et les brosses du dernier esquissant un pas de danse. Revigorant !
Crédits photographiques : Nina Santes © Patrick Berger ; Rosalind Crisp © Namchops ; Ikue Nakagawa © Salomé Genès
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Dans le cadre du festival June Events
Paris. Théâtre de la Bastille. 14-VI-2025. Nina Santes : Chansons mouillées. Conception et performance : Nina Santes. Lumières : Louise Rustan. Création sonore : Aria de la Celle. Accessoires : Charlotte Gautier Van Tour, Nina Santes.
Paris. Centre Wallonie Bruxelles. 17-VI-2025. Ikue Nakagawa : Kuroko. Conception et interprétation : Ikue Nakagawa. Lumière : Matthieu Vergez, Ryoya Fudetani. Scénographie : Camille Panza, Léonard Cornevin. Composition musicale : Patrick Belmont. Collaborateur artistique et regard extérieur : Lorenzo De Angelis, Taka Shamoto, Salomé Genès
Paris. Micadanses. 17-VI-2025. Rosalind Crisp : Les crocodiles. Danse : Rosalind Crisp. Piano : Frédéric Blondy. Percussions : Edward Perraud