Nelson Goerner en récital au Théâtre des Champs-Élysées
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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 4-VI-2025. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n° 28 op. 101. Johannes Brahms (1833-1897) : Klavierstücke op. 118. Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Dix Préludes op. 23. Johann Strauss II (1825-1899). Adolf Schulz-Evler (1852-1905) : Arabesques de concert sur des thèmes du Beau Danube bleu. Nelson Goerner, piano
Au Théâtre des Champs-Élysées, Nelson Goerner présente un récital varié introduit par une sonate de Beethoven et conclu par des arabesques sur la plus célèbre valse de Johann Strauss II, et se démarque avec les pièces les plus calmes.
Le pianiste argentin revient sur la scène de l'Avenue Montaigne deux mois à peine après un récital en duo avec Edgar Moreau, dix jours avant un programme de chambre en quintette à la Maison de la Radio.
Cette saison, son récital de Piano 4 étoiles semble vouloir démontrer la largeur du répertoire de l'artiste, chez lequel on remarque toutefois plus d'adaptation à certaines pièces qu'à d'autres. Ainsi, la Sonate n°28 op. 101 de Beethoven en introduction affirme bien la maîtrise technique impeccable du pianiste, mais sans parvenir à faire ressortir toutes les effusions de l'ouvrage de maturité et pourtant non majeur (face au quatre sonates suivantes) du génie allemand. L'Allegretto, ma non troppo commence pourtant avec une belle sensibilité, mais le Vivace alla Marcia se perd dans la main droite sans se montrer ni joueur, ni assez marqué sur ses ruptures de rythmes. L'Adagio, ma non troppo retrouve la belle distance sentimentale du début, puis l'Allegro reprend cette façon trop peu précise de délivrer les thèmes rapides, avec des suraigus parfois peu agréables sur le Steinway.
Idem pour les Klavierstücke op. 118 de Brahms ensuite, ou l'on se retrouve souvent quelque peu perdu dans la déferlante des notes dès que le rythme s'accélère. Là encore ressortent donc les parties plus sages, notamment le second Intermezzo, Andante teneramente, et l'Intermezzo final, d'une douce gravité.
Même sensation au retour d'entracte avec les Dix Préludes op. 23 de Rachmaninov, où l'on ne sent pas tout à fait Goerner dans son élément. Le Largo initial présente un jeu parfaitement en place, mais la main droite semble parfois se chercher quand c'est l'autre qui porte le discours. Puis là encore, les thèmes se perdent souvent dans la célérité des pièces rapides, dont celui de l'Alla Marcia, pas assez assumé, surtout au da capo, quand on a en revanche pu admirer, juste avant, l'approche confidentielle du Prélude n°4, Andante Cantabile.
Déjà jouées par le pianiste, les Arabesques sur Le Beau Danube Bleu du polonais Adolf Schulz-Evler rendent cette fois éclatante la partie droite du clavier, sur laquelle Goerner fait miroiter les beaux bleutés d'une partition qui semble avoir rajouté des milliers de notes à la valse si célèbre. Ici, la finesse et la maestria du pianiste font merveille, même si la pièce reste sans grand intérêt, et qu'on lui préfèrera sans hésiter le bis risqué et pourtant si merveilleusement interprété, le plus célèbre Nocturne, opus posthume de Chopin, avant un dernier retour sur scène et à Rachmaninov, avec Lilacs op.21 n°5.
Crédits photographiques : © ResMusica
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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 4-VI-2025. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n° 28 op. 101. Johannes Brahms (1833-1897) : Klavierstücke op. 118. Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Dix Préludes op. 23. Johann Strauss II (1825-1899). Adolf Schulz-Evler (1852-1905) : Arabesques de concert sur des thèmes du Beau Danube bleu. Nelson Goerner, piano